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Ordre Chronologique: 
6

Caricature de prêtre

Cercle harpocratique

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque ptolémaïque
[VOIR CHRONOLOGIE]
TERRE CUITE 
CO. 6556

Comment

State of preservation

Complet. Le cou est cassé et a été recollé. Le socle est ébréché au revers.

Description

Personnage masculin debout, vêtu d'une tunique ceinturée à la taille, formant un colpos, et retombant jusqu'aux genoux. Il tient un panier du bras gauche et des crotales dans la main droite. Un pot est posé à sa droite. Il porte la mèche de l'enfance à droite du visage et deux boutons de lotus sur son crâne chauve. Il a le visage rond, au front marqué d'une ride, les yeux globuleux sous des arcades sourcilières épaisses, le nez écrasé et les lèvres épaisses. 
La présence des deux boutons de lotus et de la mèche de l’enfance permet de rattacher ce personnage à la sphère harpocratique car il s’agit d’un des attributs courants du dieu. Harpocrate, ou « Horus l’enfant »,  fils d’Isis et d’Osiris, intègre le panthéon grec comme fils d’Isis et de Sérapis et devient très populaire à partir de l’époque ptolémaïque. Un temple lui est construit sous le règne de Ptolémée IV (222-204) au sein du sanctuaire de Sérapis à Alexandrie. L’important nombre d’images d’Harpocrate à l’époque hellénistique témoigne de sa popularité croissante, notamment dans la sphère alexandrine. 
Les fidèles d’Harpocrate sont représentés affublés de deux de ses signes distinctifs : la mèche de l’enfance et les boutons de lotus, comme Co. 6556. Une autre caractéristique iconographique des membres du clergé harpocratique est le crâne entièrement rasé, à l’exception de deux touffes de cheveux laissées apparentes sur le front, néanmoins absentes ici. Un dernier élément qui permet d’associer cette figurine au dieu Harpocrate, le pot disposé à sa droite. Cette disposition rappelle la figurine Co. 2503, représentant Harpocrate debout et entouré de divers éléments dont un pot. Celui-ci constitue chez le dieu un substitut à la corne d’abondance, symbole de sa puissance fertile. Le pot contiendrait, d’après Michel Malaise, l’athèra, une bouillie réalisée à base de farine, dont les prêtres d’Harpocrate s’enduisaient le visage. Cette bouillie était distribuée aux fidèles et servait à nourrir les enfants ou comme remède aux adultes. Rien d’étonnant à ce qu’un membre du clergé soit donc représenté en présence de cette attribut. 
L’insistance sur la disgrâce des traits du personnage, trapu, aux bras atrophié et aux traits grossiers (au-delà de la réalisation médiocre de la pièce) suggère l’intégration de cette pièce dans la catégorie des représentations caricaturales, généralement regroupées sous l’appellation plus générique mais discutée de « grotesques », désignant un ensemble de motifs très populaires à l'époque hellénistique, ayant en commun la représentation de personnages à l'aspect disgracieux, généralement en torsion violente ou au corps déformé. Les « grotesques » comprennent, outre les représentations pathologiques et les types « réalistes », les caricatures de certaines catégories sociales comme le clergé.  
Les sujets ainsi regroupés sous l'appellation de « grotesques » proviennent, jusqu'à lors, en très large majorité d'Asie Mineure et d'Égypte. Plus précisément, ce sont les sites de Smyrne et d'Alexandrie qui ont livré la majorité du matériel connu. Le rapport au dieu Harpocrate enjoint à rattacher cette figurine aux ateliers alexandrins. Les représentations d’Harpocrate sont justement nombreuses dans la capitale lagide, où le temple du dieu assurait la présence de membre de son clergé et de ses fidèles, qui pouvaient alors faire l’objet de représentations en coroplathie comme d’autres classes sociales. 
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Harpocrate au pot

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque impériale

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
H : 14,7 cm ; L : 5,7 cm ; P : 3,9 cm
CO. 2763

Comment

State of preservation

Incomplet. Les pieds manquent et les jambes sont ébréchées. 

Description

La figurine représente un personnage debout, dans une attitude frontale, vêtu d’une longue tunique et peut-être d’un manteau lui voilant la tête. Il tient un pot à panse arrondie contre son torse à l’aide de son bras gauche et plonge sa main droite à l’intérieur. Son visage est très sommairement décrit et les détails sont émoussés : les yeux en forme de pastille semblent avoir été détourés à la pointe. La pupille de l’œil de droit est rendue en creux. Il en était probablement de même pour la pupille de l’œil gauche mais la surface est trop endommagée pour en juger.

L’attitude du personnage, la main plongée dans un pot rond permet de proposer une identification du dieu Harpocrate, malgré l’absence de la mèche de l’enfance, du doigt à la bouche ou du pschent. Il s’agirait alors d’une représentation d’Harpocrate au pot. Harpocrate, ou « Horus l’enfant », voit le plus souvent ses vertus fertiles mises en exergue par une corne d’abondance. Mais cette dernière a parfois été substituée à un pot (cf. Co. 2737 ou Co. 6072). Michel Malaise identifie deux groupes principaux d’Harpocrate au pot. Le premier figure Harpocrate tenant le pot contre le flanc gauche et dans lequel il plonge la main droite afin d’en saisir le contenu, comme ici ou pour la figurine Co. 6072. Il peut sinon avoir la main devant la bouche pour en manger le contenu (Co. 6019). Dans le second groupe identifié par Michel Malaise, Harpocrate a le pot posé à côté de lui (Co. 2503). La substance qu’Harpocrate puise dans ce récipient serait l’athèra, une bouillie réalisée à base de farine, dont les prêtres d’Harpocrate s’enduisaient le visage. Cette bouillie était distribuée au fidèles et servait à nourrir les enfants ou comme remède aux adultes. Ainsi, le pot, comme la corne d’abondance, constitue le symbole de la force nourricière d’Harpocrate, en particulier vis-à-vis des enfants. Néanmoins, l’absence d’autres attributs et le manque de détails ne permet pas d’affirmer qu’il s’agit bien d’une représentation du dieu, mais peut-être une représentation d’un fidèle d’Harpocrate en train de se nourrir de l’athéra. 

Les représentations de l’Harpocrate au pot sont plus fréquentes à l’époque impériale. Trois figurines conservées au musée du Louvre et cataloguées par Françoise Dunand (Dunand, p. 70-71, n° 129-131), ainsi que cinq figurines conservées à Berlin et cataloguées par Wilhelm Weber en 1914 (Weber, p. 95-96, n° 108-112) sont d’un type proche, Harpocrate se tenant debout, le pot contre le flanc gauche et vêtu d’une longue tunique fluide collant au corps. Cependant, aucune datation précise n’est proposée par les auteurs pour ce type qui a pu être reproduit durant tout l’époque impériale. De plus, malgré la proximité stylistique entre le corps de Co. 2763 et les figurines du Louvre et de Berlin, la tête de notre figurine est bien plus sommaire et stylisée, ainsi que dépourvue des deux boutons de lotus qui orne les têtes des autres exemplaires du type. Cet aspect accentue la difficulté à dater l’objet.
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Lampe

Éros contre une colonne

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque impériale

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
H : 11,2 cm ; L : 12,1 cm ; P : 4 cm
CO. 1589

Comment

State of preservation

Incomplet. Le sommet de la cheminée ainsi que l’extrémité de l'aile gauche manquent.

Description

L’objet Co. 1589 est une lampe en forme de foyer tripode à couvercle surmontée d'une colonne cannelée sur base de section carrée à base et corniche. Un Éros nu et potelé est assis à gauche de celles-ci sur une base de section circulaire à base et corniche. Il a les ailes déployées et se tourne vers la colonne, s’y tenant par le bras gauche. Le bras droit n’est pas représenté et le revers de l’objet n’est pas détaillé. 
La figure d’Éros connu une grande popularité en Égypte ptolémaïque et impériale où les coroplathes proposèrent de nombreux types et variantes dans les attitudes du dieu, ce dernier ayant été représenté accompagnant sa mère, la déesse Aphrodite, ou Psyché (Ballet 2020 fig. 95), ou seul dans diverses activités liées à l’artisanat (Ballet 2020, fig. 93) ou à la guerre (Besques 1992, D 4501 ; Dunand 1990, 104). 
D’autres lampes de forme similaire, reproduisant un foyer et une cheminée, sont connues par ailleurs et sont datées de la fin de l’époque hellénistique à l’époque impériale (Fischer 1994, Nr. 399, 1189-1193, p. 215, 433-434). Une lampe conservée au musée du Louvre (Dunand 1990, 99, p. 60 = inv. E 20717) également dotée d’un foyer et d’une cheminée, porte une représentation d’Eros chevauchant un dauphin et est datée de l’époque impériale. Il est cependant difficile de se montrer plus précis. 
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Enfant avec une oie

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque impériale
[VOIR CHRONOLOGIE]
TERRE CUITE 
H : 11,5 cm ; L  : 8,3 cm ; P : 8,1 cm
CO. 2644

Comment

State of preservation

Complet. La surface est usée. 

Description

Cet enfant assis, les jambes légèrement pliées devant lui, porte une courte tunique qui découvre le bas du ventre et le sexe. De la main gauche il tient une oie contre lui et il porte l’index de la main droite à sa bouche. Il porte à droite la mèche de l’enfance et deux touffes de cheveux sur son front. 
Les effigies d’enfants de la coroplathie égyptienne sont souvent interprétées comme des représentations du dieu Harpocrate, ou « Horus l’enfant », une divinité dont la popularité croît sensiblement à l’époque ptolémaïque, comme fils d’Isis et Sérapis. Néanmoins, les figurines assurément identifiées à Harpocrate sont souvent affublées d’attributs spécifiques, en particulier le pschent, la couronne de Haute et de Basse-Egypte ou encore les deux boutons de lotus, ici absents. Cette représentation d’enfant peut tout de même être considérée dans le registre des représentations « harpocratiques ». En effet, les fidèles et servants de son culte se reconnaissent au port de la mèche de l’enfance, même lorsqu’il s’agit d’adultes (Co. 6081), à leur crâne rasé et à la présence de deux touffes de cheveux sur le front. Les deux appendices présents sur le crâne de Co. 2644 peuvent sans doute être interprétés comme tels. 
Autre élément rattachant cette figurine à la sphère Harpocratique est l’oie tenue par l’enfant. Les représentations d’Harpocrate accompagné d’un animal ou le chevauchant sont nombreuses. La présence de ces figures zoomorphes est comprise comme un symbole supplémentaire de la puissance fertile du dieu, qui ne concerne donc pas que la fécondité des humains mais également celle des animaux. Les associations d’Harpocrate avec des figures animales, comme avec d’autres types d’attributs, sont également signes de syncrétismes avec d’autres divinités. Or, l’oie est un animal sacré d’Ammon. Cette figurine, pourrait être un marqueur du rapprochement de ces deux cultes. 
Du point de vue du style, le corps dodu, la tête ronde au joues pleines et aux pommettes surélevées par un sourire contribuent fortement au naturalisme de la figure. Des représentations d’Harpocrate assis au sol, tenant un oiseau, conservée au musée du Louvre et datées de l’époque impériale (musée du Louvre E 29773, E 20649, E 20650, E 29763) invitent à dater cette œuvre des premiers siècles de l’ère chrétienne. 
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Personnage masculin

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque ptolémaïque

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
H : 10,4 cm ; L : 4,8 cm ; P : 1,7 cm
CO. 6024

Comment

State of preservation

Incomplet. Seul l'avers de la figurine est conservé. Le personnage est acéphale, toute la partie droite du corps manque, ainsi que le bras gauche et la jambe gauche à partir du genou. 

Description

Il s’agit d’un torse de personnage masculin, debout, nu et tenant un attribut non identifié de la main gauche contre son flanc. 
 
Le soulèvement de la hanche gauche indique qu’il se tient en appui sur la jambe gauche. La jambe droite devait alors être libre et la ligne des épaules suivait sans doute une inclinaison inverse à celle des hanches. Les pectoraux et le bourrelet de l’art thoracique sont saillants mais les séparations entre les subdivisions du grand droit ne sont pas apparente. La fluidité de la musculature abdominale et l’élancement de la figure résultent des innovations réalisées dans le domaine de la grande plastique au IVe siècle et dont la petite plastique se fait l’écho. Ces éléments permettent de dater l’œuvre Co. 6024 de l’époque hellénistique. L’ensemble manque cependant d’acuité et le détails de la main gauche est même très difficile à lire. La réalisation est donc de moins bonne qualité que le modelé du prototype. 
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Lampe ornée d'un dauphin

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque  impériale

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE
 H : 14,6 cm ; L : 4,9 cm ; P : 6,7 cm
CO. 3489

Comment

State of preservation

Bon état de conservation mais incomplet. Le sommet de la cheminée est brisé. L'ouverture du foyer est ébréchée sur la lèvre inférieure, à droite.

Description

Cette lampe observe la forme d’un foyer ovoïde surmonté d’une cheminée et reposant sur trois pieds en forme de pattes de lion, mais difficilement lisibles. Le foyer est ouvert au quart pour ménager le bec de de la lampe. Les rebords sont soulignés par une bordure en léger relief et sous l'ouverture est représentée une feuille d'acanthe en bas-relief. La cheminée, de section carrée et qui imite peut-être la forme d’un pilier votif, s'élève du foyer et est ornée d'un dauphin retombant sur le couvercle de celui-ci, perforé du côté droit. Le sommet brisé du foyer de la cheminée laisse voir un interstice entre les deux parties du moulage. Il ne s’agit pas d'un évent car il ne rejoint pas le foyer et la finesse de l'ouverture laisse deviner qu’il s’agit d’un espace involontairement laissé entre les deux masses d’argile. La bulle d’air ainsi emprisonnée est peut-être à l’origine de la cassure, qui remonterai donc à l’étape de cuisson. 
Des lampes de forme similaire, reproduisant un foyer et une cheminée, sont connues par ailleurs (Fischer 1994, Nr. 399, 1189-1193, p. 215, 433-434) mais aucun exemple doté d’un dauphin n’a été retrouvé. Les autres lampes connues sont datées de la fin de l’époque hellénistique à l’époque impériale. Il est donc difficile d’approcher une date par comparaison. 
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Tête de vieille femme

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque Impériale
TERRE CUITE 
H : 5,6 cm ; L : 4,1 cm ; P : 6,5 cm 
CO. 2741

Comment

State of preservation

Etat fragmentaire. Seule la tête, brisée à la naissance du cou, est conservée. 

Description

La tête de vieille femme est penchée en arrière et coiffée d'un cécryphale maintenant les cheveux à l'arrière de la tête à l'exception de deux mèches torsadées retombant devant les oreilles. Le visage est complètement asymétrique et les traits sont grossiers. Le front, bas, surmonte les yeux, en amande, délimités par des paupières et des arcades sourcilières très épaisses par de larges lignes en relief. Le nez est hypertrophié et tordu. La bouche large et aux épaisses lèvres esquisse un rictus, la commissure gauche relevée et la commissure droite baissée. Le sourire se répercute sur le reste des muscles du visage : les pommettes, réduites, saillent et des rides sont creusées autour de la bouche. La grossièreté de la réalisation, exagérant les éléments principaux du visage traités par des lignes en relief, conduit à dater cette figurine des premiers siècles de l’époque impériale.
Cette figurine peut être rattachée à une catégorie de figurines regroupées sous l’appellation générique de « grotesques ». Ce terme désigne une série de motifs très populaires à l'époque hellénistique, ayant en commun la représentation de figures grimaçantes et contorsionnées à l'aspect disgracieux. Ce terme est employé pour désigner les figurines de plusieurs ensembles iconographiques : les cas pathologiques – la qualité de la réalisation de beaucoup de ces objets permettent d'ailleurs de reconnaître des maladies et des handicaps : hydrocéphalie, lordoses, gibbosités, etc… - ; les représentations dites « réalistes », que l'on peut rapprocher des « sujets de genre » ; enfin, les caricatures de diverses catégories sociales, qu’il s’agisse des prêtres ou de personnes de rang subalterne. 
Ces figures ont été conçues en Grèce où elles dérivent des sujets théâtraux, apparus au Ve siècle av. J.-C. Les acteurs sont alors représentés dans leur rôle, caricaturaux, avec leur masque, un ventre postiche et un phallus postiche lorsque le rôle l'impose. Progressivement, la représentation de l’individu en tant que tel vient se substituer à l’acteur qui l’incarne. Ainsi, certains personnages tels la nourrice, le pugiliste ou l'esclave, intègrent au IIIe siècle le répertoire des caricatures et des figures réalistes. 
Les contextes de découverte des « grotesques » sont généralement mal connus, à quelques exceptions près. Outre l’exemple cultuel fourni en Egypte par le sanctuaire de Ras el-Soda, des contextes funéraires sont attestés à Myrina et des contextes domestiques à Priène. La diversité apparente des contextes d’utilisation, conduit à une interprétation difficile de la fonction. Les traductions ponctuelles des « grotesques » en métal et en ivoire montrent que ces effigies devaient avoir une certaine importance, ou du moins que leurs propriétaires devaient être parfois d'un certain niveau social. Les ateliers de Smyrne en particulier sont réputés pour leur importante production de « grotesques » pathologiques, dont la production a été autrefois reliée à la présence d’écoles de médecine dans la cité. Ces types auraient alors eu une fonction médicale de documentation. En l’absence de texte antique confirmant cette hypothèse, celle-ci n’est pas toujours retenue par la communauté scientifique (Hasselin & Laugier 2009, p. 172 ; Jeammet & Ballet 2011, p. 73). 
Hans Peter Laubscher suggérait en 1982 qu'il s'agisse d'accessoires de table. Suivant l'idée que le rire exorcise et protège, ces objets qui représentent certaines catégories de la société (le clergé, l’indigent, l’exclave, etc...) faisaient l'objet de moqueries à charge sociale. Les attitudes contournées de certaines figures permettraient d'ailleurs de contrer le mauvais œil. En dehors de la tombe et du temple, ces personnages auraient donc été le sujet de plaisanteries, mais aussi de méditations pendant les banquets. Certains « grotesques », dont des exemplaires de la collection d’Auguste Rodin comme la figure Co. 2505 ou la tête Co. 2538, arborent des couronnes et des colliers de fleurs, dont la connotation festive dénote leur lien avec le banquet. 
Luca Giuliani, en regard d'un texte d'Athénée (IV, 128 cff), propose un niveau de lecture additionnel à l’hypothèse de Laubscher : plus que de simples accessoires de table, l'infirme, l’esclave ou la vieille auraient été véritablement présents lors des festivités, affublés de couronnes et de colliers de fleurs, afin de distraire l'assemblée de bourgeois. Les « grotesques festifs » peuvent alors être identifiés comme des grulloi (bouffons dansants, souvent atteints de nanisme) ou des gelotopoioi (personnes risibles par leur attitude). Ces figurines et leurs modèles qui prêtaient à rire à ces occasions, auraient constitué, pour les classes aisées et fortunées, la garantie par contraste de leur propre bien-être et de leur intégrité physique, voire de leur intégrité mentale (Jeammet & Ballet 2011, p. 74-75).
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Tête de "grotesque"

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque Ptolémaïque
[VOIR CHRONOLOGIE]
TERRE CUITE
H : 3,8 cm ; L : 2,4 cm ; P : 3,7 cm 
CO. 2728

Comment

State of preservation

Incomplet. Seule la tête est conservée. La moitié droite du visage est très érodée et difficilement lisible. 

Description

La tête est coiffée d'une sorte de bonnet pointu retombant mollement derrière la tête. Un fin rebord ceint le front et passe au-dessus des oreilles. Le volumes des arcades sourcilières et des paupières se décèlent en lumière rasante. Les yeux, petits, sont engoncés entre d'épaisses paupières et affleurent à la surface du visage. Le nez, les lèvres et les oreilles sont hypertrophiés. Le nez, épaté et crochu, retombe sur la lèvre supérieure. Les lèvres, entrouvertes autour d’une bouche édentée affectent un large sourire, ayant pour effet de creuser des sillons autour des commissures des lèvres et d’accentuer la saillie des pommettes. Enfin, un orifice de 2,5 mm de diamètre a été perforé au sommet du crâne. 
Cette figurine peut être rattachée à une catégorie de figurines regroupées sous l’appellation générique de « grotesques ». Ce terme désigne une série de motifs très populaires à l'époque hellénistique, ayant en commun la représentation de figures grimaçantes et contorsionnées à l'aspect disgracieux. Ce terme est employé pour désigner les figurines de plusieurs ensembles iconographiques : les cas pathologiques – la qualité de la réalisation de beaucoup de ces objets permettent d'ailleurs de reconnaître des maladies et des handicaps : hydrocéphalie, lordoses, gibbosités, etc… - ; les représentations dites « réalistes », que l'on peut rapprocher des « sujets de genre » ; enfin, les caricatures de diverses catégories sociales, qu’il s’agisse des prêtres ou de personnes de rang subalterne. Le bonnet mou de la tête Co. 2728 conduit à reconnaître ici une caricature d’oriental ou l’effigie d’un homme du bas peuple dans son quotidien, peut-être un pêcheur. 
Ces figures ont été conçues en Grèce où elles dérivent des sujets théâtraux, apparus au Ve siècle av. J.-C. Les acteurs sont alors représentés dans leur rôle, caricaturaux, avec leur masque, un ventre postiche et un phallus postiche lorsque le rôle l'impose. Progressivement, la représentation de l’individu en tant que tel vient se substituer à l’acteur qui l’incarne. Ainsi, certains personnages tels la nourrice, le pugiliste ou l'esclave, intègrent au IIIe siècle le répertoire des caricatures et des figures réalistes. 
Les contextes de découverte des « grotesques » sont généralement mal connus, à quelques exceptions près. Outre l’exemple cultuel fourni en Egypte par le sanctuaire de Ras el-Soda, des contextes funéraires sont attestés à Myrina et des contextes domestiques à Priène. La diversité apparente des contextes d’utilisation, conduit à une interprétation difficile de la fonction. Les traductions ponctuelles des « grotesques » en métal et en ivoire montrent que ces effigies devaient avoir une certaine importance, ou du moins que leurs propriétaires devaient être parfois d'un certain niveau social. Les ateliers de Smyrne en particulier sont réputés pour leur importante production de « grotesques » pathologiques, dont la production a été autrefois reliée à la présence d’écoles de médecine dans la cité. Ces types auraient alors eu une fonction médicale de documentation. En l’absence de texte antique confirmant cette hypothèse, celle-ci n’est pas toujours retenue par la communauté scientifique (Hasselin & Laugier 2009, p. 172 ; Jeammet & Ballet 2011, p. 73). 
Hans Peter Laubscher suggérait en 1982 qu'il s'agisse d'accessoires de table. Suivant l'idée que le rire exorcise et protège, ces objets qui représentent certaines catégories de la société (le clergé, l’indigent, l’exclave, etc...) faisaient l'objet de moqueries à charge sociale. Les attitudes contournées de certaines figures permettraient d'ailleurs de contrer le mauvais œil. En dehors de la tombe et du temple, ces personnages auraient donc été le sujet de plaisanteries, mais aussi de méditations pendant les banquets. Certains « grotesques », dont des exemplaires de la collection d’Auguste Rodin comme la figure Co. 2505 ou la tête Co. 2538, arborent des couronnes et des colliers de fleurs, dont la connotation festive dénote leur lien avec le banquet. La figure complète de Co. 2728 portait peut-être une parure similaire mais il n’est pas possible de l’affirmer. Néanmoins, son large sourire lui conférait peut-être un pouvoir apotropaïque. D’ailleurs, l’orifice présent au sommet du crâne constituait peut-être un système de suspension. Il aurait permis à son propriétaire de le porter en amulette, comme d’autres exemples connus de « grotesques » présentant une bélière (ex : musée du Louvre, inv. CA 5190). 
Luca Giuliani, en regard d'un texte d'Athénée (IV, 128 cff), propose un niveau de lecture additionnel à l’hypothèse de Laubscher : plus que de simples accessoires de table, l'infirme, l’esclave ou la vieille auraient été véritablement présents lors des festivités, affublés de couronnes et de colliers de fleurs, afin de distraire l'assemblée de bourgeois. Les « grotesques festifs » peuvent alors être identifiés comme des grulloi (bouffons dansants, souvent atteints de nanisme) ou des gelotopoioi (personnes risibles par leur attitude). Ces figurines et leurs modèles qui prêtaient à rire à ces occasions, auraient constitué, pour les classes aisées et fortunées, la garantie par contraste de leur propre bien-être et de leur intégrité physique, voire de leur intégrité mentale (Jeammet & Ballet 2011, p. 74-75).
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Tête à pilos

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque Ptolémaïque

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 

H. 5,8 cm ; L. 2,6 cm ; P. 3,4 cm
CO. 2721

Comment

State of preservation

Inncomplet. Seule la tête est conservée. 

Description

Cette tête masculine est tournée vers la droite et porte une coiffe conique appelée pilos, ébréchée au-dessus du front. Son front triangulaire est marqué de trois rides d’expression creusées par le froncement accentué des sourcils. La ride du lion est également indiquée au-dessus de l’arête du nez. Ses yeux écarquillés sont enchâssés entre d’épaisses paupières. Il a des pâtes d’oie aux coins des yeux. Il a le nez busqué et épaté. Il a les pommettes saillantes et les sillons naso-géniens marqués, ces deux caractères étant accentués par le rictus de la bouche entrouverte, aux lèvres épaisses et laissant voir la rangée supérieure des dents. Son visage apparait donc entièrement contracté et congestionné. 
La tête Co. 2721, coiffée d’un pilos, pourrait être l’effigie d’un soldat étranger, peut-être un oriental. L’expression outrée de Co. 2721 conduit éventuellement à l’interpréter comme une représentation satyrique, voire comme un « grotesque ». Ce terme désigne une série de motifs très populaires à l'époque hellénistique, ayant en commun la représentation de figures grimaçantes et contorsionnées à l'aspect disgracieux. Il est employé pour désigner les figurines de plusieurs ensembles iconographiques : les cas pathologiques, les représentations dites « réalistes » ou les « sujets de genre » et les caricatures de diverses catégories sociales, qu’il s’agisse des prêtres ou de personnes de rang subalterne. A Alexandrie, les étrangers constituaient une catégorie sociale ayant également fait l’objet de représentations comiques et caricaturale. Plusieurs figurines de la collection d’Auguste Rodin (Co. 2730, Co. 2748, Co. 5637) représentent par exemple des soldats macédoniens sous le mode de la caricature. Le pilos peut également être porté par les paysans. Il s’agirait alors éventuellement d’une scène de genre. L’absence du corps ne nous permet cependant pas d’en être certains. 
Enfin, bien que sa surface soit légèrement accidentée par endroit, la tête Co. 2721 est remarquable par son exécution. La finesse et la précision des traits sont témoins de la qualité du moule. La pièce fit probablement partie des premiers tirages, avant usure de la matrice. L’œuvre démontre ainsi du soin dont pouvaient faire preuve les artisans coroplathes.  
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Tête de "grotesque"

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque Ptolémaïque
[VOIR CHRONOLOGIE]
TERRE CUITE 
H : 4,1 cm ; L : 2,9 cm ; P : 3,8 cm
CO. 2720

Comment

State of preservation

Incomplet. Seule la tête est conservée. La gorge manque.

Description

Les traits du visage sont à peine discernables. Sous un front haut, les petits yeux sont enfoncés dans leurs orbites, peut-être plissés sous l’effet de la bouche grande ouverte, comme pour laisser s’échapper une plainte, faisant également saillir les pommettes et creusant les sillons naso-géniens et tout autour de la bouche. Le nez, dont le lobe est relevé, est écrasé et les lèvres sont épaisses.
Cette figurine peut être rattachée à une catégorie de figurines regroupées sous l’appellation générique de « grotesques ». Ce terme désigne une série de motifs très populaires à l'époque hellénistique, ayant en commun la représentation de figures grimaçantes et contorsionnées à l'aspect disgracieux. Ce terme est employé pour désigner les figurines de plusieurs ensembles iconographiques : les cas pathologiques – la qualité de la réalisation de beaucoup de ces objets permettent d'ailleurs de reconnaître des maladies et des handicaps : hydrocéphalie, lordoses, gibbosités, etc… - ; les représentations dites « réalistes », que l'on peut rapprocher des « sujets de genre » ; enfin, les caricatures de diverses catégories sociales, qu’il s’agisse des prêtres ou de personnes de rang subalterne. 
Ces figures ont été conçues en Grèce où elles dérivent des sujets théâtraux, apparus au Ve siècle av. J.-C. Les acteurs sont alors représentés dans leur rôle, caricaturaux, avec leur masque, un ventre postiche et un phallus postiche lorsque le rôle l'impose. Progressivement, la représentation de l’individu en tant que tel vient se substituer à l’acteur qui l’incarne. Ainsi, certains personnages tels la nourrice, le pugiliste ou l'esclave, intègrent au IIIe siècle le répertoire des caricatures et des figures réalistes. En l’absence du corps, il est difficile d’attribuer la tête Co. 2720 à un genre plutôt qu’à un autre. 
Les contextes de découverte des « grotesques » sont généralement mal connus, à quelques exceptions près. Outre l’exemple cultuel fourni en Egypte par le sanctuaire de Ras el-Soda, des contextes funéraires sont attestés à Myrina et des contextes domestiques à Priène. La diversité apparente des contextes d’utilisation, conduit à une interprétation difficile de la fonction. Les traductions ponctuelles des « grotesques » en métal et en ivoire montrent que ces effigies devaient avoir une certaine importance, ou du moins que leurs propriétaires devaient être parfois d'un certain niveau social. Les ateliers de Smyrne en particulier sont réputés pour leur importante production de « grotesques » pathologiques, dont la production a été autrefois reliée à la présence d’écoles de médecine dans la cité. Ces types auraient alors eu une fonction médicale de documentation. En l’absence de texte antique confirmant cette hypothèse, celle-ci n’est pas toujours retenue par la communauté scientifique (Hasselin & Laugier 2009, p. 172 ; Jeammet & Ballet 2011, p. 73). 
Hans Peter Laubscher suggérait en 1982 qu'il s'agisse d'accessoires de table. Suivant l'idée que le rire exorcise et protège, ces objets qui représentent certaines catégories de la société (le clergé, l’indigent, l’exclave, etc...) faisaient l'objet de moqueries à charge sociale. Les attitudes contournées de certaines figures permettraient d'ailleurs de contrer le mauvais œil. En dehors de la tombe et du temple, ces personnages auraient donc été le sujet de plaisanteries, mais aussi de méditations pendant les banquets. Certains « grotesques », dont des exemplaires de la collection d’Auguste Rodin comme la figure Co. 2505 ou la tête Co. 2538, arborent effectivement des couronnes et des colliers de fleurs, dont la connotation festive dénote leur lien avec le banquet. Cela n’est cependant pas le cas de Co. 2720. 
Luca Giuliani, en regard d'un texte d'Athénée (IV, 128 cff), propose un niveau de lecture additionnel à l’hypothèse de Laubscher : plus que de simples accessoires de table, l'infirme, l’esclave ou la vieille auraient été véritablement présents lors des festivités, affublés de couronnes et de colliers de fleurs, afin de distraire l'assemblée de bourgeois. Les « grotesques festifs » peuvent alors être identifiés comme des grulloi (bouffons dansants, souvent atteints de nanisme) ou des gelotopoioi (personnes risibles par leur attitude). Ces figurines et leurs modèles qui prêtaient à rire à ces occasions, auraient constitué, pour les classes aisées et fortunées, la garantie par contraste de leur propre bien-être et de leur intégrité physique, voire de leur intégrité mentale (Jeammet & Ballet 2011, p. 74-75).
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