Ordre Chronologique: 
6

Isis lactans

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque impériale

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
H : 5,4 cm ; L : 3,1 cm ; P : 2,5 cm
CO. 2648

Comment

State of preservation

Incomplet. La figure est acéphale, la bélière est brisée et la vasque est lacunaire.

Description

La déesse Isis est assise sur une corolle, enveloppée dans un manteau. Elle tient un nourrisson devant elle et l’allaite du sein gauche, qu’elle tend de la main droite. Son manteau recouvre la partie gauche du corps et lui barre le dos en diagonale. Au revers de l’objet, à hauteur des hanches, se trouve un départ d’anse. Une petite perforation a été pratiquée dans le dos. 
Les représentations d’Isis lactans peuvent prendre des formes relativement variées en coroplathie. Le motif de base représentant la déesse tenant un nourrisson en train de lui téter le sein s’adapte à divers schéma et attitudes : Isis peut être représentée entière et trônante (Bailey 2008, 3013-3014, p. 26, pl. 4-5 ; Fischer 1994, Nr. 844, 849, p. 341, 343, pl. 89 ; corps de Co.02591) ou, comme ici, en buste et émergeant d’une corolle de feuilles d’acanthes. Une autre forme très proche de cette dernière représente la déesse surgissant, non pas d’un calice végétal, mais d’une ciste (Fischer 1994, Nr. 860-863, p. 345-346, pl. 90)  
Des trois exemplaires de ce type conservés au musée Rodin (cf. Co. 2648 et Co. 6071), l’anse Co. 6071 en est le plus complet, ainsi que celui dont la réalisation est la plus soignée. Ses détails peu émoussés permettent une meilleure lecture de Co. 6098. L’anse conservée avec le départ de l’épaule de la lampe permet de déduire qu’il s’agit d’une anse plastique d’une lampe. 
Une autre anse du même type, conservée à Tübingen et publiée par Jutta Fischer (Fischer 1994, Nr. 850, p. 343, pl. 89) est datée par l’auteur de la seconde moitié du IIe siècle apr. J.-C. Elle permet d’ailleurs de restituer l’apparence de la tête de la déesse, coiffée de deux bourgeons surmontés de cornes de vache enchâssant un disque solaire et deux plumes d’autruches. Un second exemplaire du même musée, de moins bonne facture est daté plus largement du Ier ou du IIe siècle apr. J.-C. sans plus de justification mais permet une datation relative de l’anse de lampe Co. 6098 dans le courant du IIe siècle apr. J.-C. 
L’hellénisation d’Isis intervient à une époque qu’il est difficile de dater mais nous disposons de beaucoup de documents artistiques des IIIe et IIe siècle av. J.-C. indiquant que celle-ci était alors déjà bien assise. L’iconographie d’Isis lactans en particulier remonte à l’époque pharaonique (Tran Tam Tinh 1988 et Tran Tam Tinh ) et nous est par exemple connue par des figurines en bronze représentant Isis debout dans une attitude très hiératique (Ballet 2020, p. 140-141, fig. 119 = musée du Louvre DAE, E 19762). Le style de Co. 6098 est en revanche hellénisé : la déesse surgit d’une feuille d’acanthe et donne le sein à un nourrisson potelé. La représentation naturaliste de l’âge n’existe pas avant l’époque hellénistique. Isis lactans est l’Isis qui transmet la vie à Harpocrate mais également la divinité en l’allaitant. Les représentations d’Isis lactans trônante semblent dériver de la représentation d’une statue de culte. Le culte isiaque qui se déroulait au sein du Serapieion d’Alexandrie aurait pu être celui-ci. Pourtant, il s’agit d’une image peu présente à Alexandrie même et peu courante à l’époque hellénistique. En effet, davantage d’exemples d’époque romaine, comme la Co. 6098 sont connus. 
 
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Isis lactans

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque impériale

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
H : 6,7 cm ; L : 4,6 cm ; P : 4 cm 
CO. 6071

Comment

State of preservation

Incomplet. La figure est acéphale. La vasque est manquante mais un fragment de l’épaule de la lampe est conservé. 

Description

La déesse Isis est assise sur une corolle, enveloppée dans un manteau. Elle tient un nourrisson devant elle, vraisemblablement Harpocrate, et l’allaite du sein gauche qu’elle tend de la main droite. Son manteau recouvre la partie gauche du corps et lui barre le dos en diagonale. Des « mèches de cheveux en tire-bouchon » retombent sur ses épaules. Au revers, une anse verticale est jointe à hauteur des hanches du personnage et rejoint l’épaule d’une lampe, dont le profil large et trapu est reconnaissable. 
Les représentations d’Isis lactans peuvent prendre des formes relativement variées en coroplathie. Le motif de base représentant la déesse tenant un nourrisson en train de lui téter le sein s’adapte à divers schéma et attitudes : Isis peut être représentée entière et trônante (Bailey 2008 3013-3014, p. 26, pl. 4-5 ; Fischer 1994, Nr. 844, 849, p. 341, 343, pl. 89 ; corps de Co.02591) ou, comme ici, en buste et émergeant d’une corolle de feuilles d’acanthes. Une autre forme très proche de cette dernière représente la déesse surgissant, non pas d’un calice végétal, mais d’une ciste (Fischer 1994, Nr. 860-863, p. 345-346, pl. 90). 
Des trois exemplaires de ce type conservés au musée Rodin (cf. Co. 2648 et Co. 6098), il s’agit du plus complet, ainsi que celui dont la réalisation est la plus soignée. Ses détails peu émoussés permettent une meilleure lecture des deux autres figurines. L’anse conservée avec le départ de l’épaule de la lampe permet de déduire qu’il s’agit d’une anse plastique d’une lampe. 
Une autre anse du même type, conservée à Tübingen et publiée par Jutta Fischer (Fischer 1994, Nr. 850, p. 343, pl. 89) est datée par l’auteur de la seconde moitié du IIe siècle apr. J.-C. Elle permet d’ailleurs de restituer l’apparence de la tête de la déesse, coiffée de deux bourgeons surmontés de cornes de vache enchâssant un disque solaire et deux plumes d’autruches. Un second exemplaire du même musée, de moins bonne facture est daté plus largement du Ier ou du IIe siècle apr. J.-C. sans plus de justification mais permet une datation relative de l’anse de lampe Co. 6071 dans le courant du IIe siècle apr. J.-C. 
L’hellénisation d’Isis intervient à une époque qu’il est difficile de dater mais nous disposons de beaucoup de documents artistiques des IIIe et IIe siècle av. J.-C. indiquant que celle-ci était alors déjà bien assise. L’iconographie d’Isis lactans en particulier remonte à l’époque pharaonique (Tran Tam Tinh 1973 et Tran Tam Tinh 1988) et nous est par exemple connue par des figurines en bronze représentant Isis debout dans une attitude très hiératique (Ballet 2020, p. 140-141, fig. 119 = musée du Louvre DAE, E 19762). Le style de Co. 6071 est en revanche hellénisé : la déesse surgit d’une feuille d’acanthe et donne le sein à un nourrisson potelé. La représentation naturaliste de l’âge n’existe pas avant l’époque hellénistique. Isis lactans est l’Isis qui transmet la vie à Harpocrate mais également la divinité en l’allaitant. Les représentations d’Isis lactans trônante semblent dériver de la représentation d’une statue de culte. Le culte isiaque qui se déroulait au sein du Serapieion d’Alexandrie aurait pu être celui-ci. Pourtant, il s’agit d’une image peu présente à Alexandrie même et peu courante à l’époque hellénistique. En effet, davantage d’exemples d’époque romaine, comme la Co. 6071 sont connus.

 

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Isis lactans

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
TERRE CUITE 
H : 5,9 cm ; L : 3,6 cm ; P : 2,9 cm
CO. 2648

Comment

State of preservation

Incomplet. La figure est acéphale et la bélière est brisée. 

Description

La déesse Isis est assise sur une corolle, enveloppée dans un manteau. Elle tient un nourrisson devant elle et l’allaite du sein gauche, qu’elle tend de la main droite. Son manteau recouvre la partie gauche du corps et lui barre le dos en diagonale. Au revers de l’objet, à hauteur des hanches, se trouve un départ d’anse. Une petite perforation a été pratiquée dans le dos. 
Les représentations d’Isis lactans peuvent prendre des formes relativement variées en coroplathie. Le motif de base représentant la déesse tenant un nourrisson en train de lui téter le sein s’adapte à divers schéma et attitudes : Isis peut être représentée entière et trônante (Bailey 2008, 3013-3014, p. 26, pl. 4-5 ; Fischer 1994, Nr. 844, 849, p. 341, 343, pl. 89 ; corps de Co. 2591) ou, comme ici, en buste et émergeant d’une corolle de feuilles d’acanthes. Une autre forme très proche de cette dernière représente la déesse surgissant, non pas d’un calice végétal, mais d’une ciste (Fischer 1994, Nr. 860-863, p. 345-346, pl. 90)  
Des trois exemplaires de ce type conservés au musée Rodin (cf. Co. 6071 et Co. 6098), l’anse Co. 6071 en est le plus complet, ainsi que celui dont la réalisation est la plus soignée. Ses détails peu émoussés permettent une meilleure lecture de Co. 2648. L’anse conservée avec le départ de l’épaule de la lampe permet de déduire qu’il s’agit d’une anse plastique d’une lampe. 
Une autre anse du même type, conservée à Tübingen et publiée par Jutta Fischer (Fischer 1994, Nr. 850, p. 343, pl. 89) est datée par l’auteur de la seconde moitié du IIe siècle de notre ère. Elle permet d’ailleurs de restituer l’apparence de la tête de la déesse, coiffée de deux bourgeons surmontés de cornes de vache enchâssant un disque solaire et deux plumes d’autruches. Un second exemplaire du même musée, de moins bonne facture est daté plus largement du Ier ou du IIe siècle apr. J.-C. sans plus de justification mais permet une datation relative de l’anse de lampe Co. 2648 dans le courant du IIe siècle apr. J.-C. 
L’hellénisation d’Isis intervient à une époque qu’il est difficile de dater mais nous disposons de beaucoup de documents artistiques des IIIe et IIe siècle av. J.-C. indiquant que celle-ci était alors déjà bien assise. L’iconographie d’Isis lactans en particulier remonte à l’époque pharaonique (Tran Tam Tinh 1973 et Tran Tam Tinh 1988) et nous est par exemple connue par des figurines en bronze représentant Isis debout dans une attitude très hiératique (Ballet 2020, p. 140-141, fig. 119 = musée du Louvre DAE, E 19762). Le style de Co.02648 est en revanche hellénisé : la déesse surgit d’une feuille d’acanthe et donne le sein à un nourrisson potelé. La représentation naturaliste de l’âge n’existe pas avant l’époque hellénistique. Isis lactans est l’Isis qui transmet la vie à Harpocrate mais également la divinité en l’allaitant. Les représentations d’Isis lactans trônante semblent dériver de la représentation d’une statue de culte. Le culte isiaque qui se déroulait au sein du Serapieion d’Alexandrie aurait pu être celui-ci. Pourtant, il s’agit d’une image peu présente à Alexandrie même et peu courante à l’époque hellénistique. En effet, davantage d’exemples d’époque romaine, comme la Co. 2648 sont connus. 
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Tête d'Isis (?)

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque impériale

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
H : 5,8 cm ; L : 3,3 cm ; P : 2,3 cm
CO. 2553

Comment

State of preservation

Incomplet. Seul l'avers de la tête est conservé. 

Description

Il s’agit d’un visage de femme. Elle porte une frange à deux rangs de boucles torsadées appelées boucles libyques et est coiffée d’une couronne à uraeus et à croissant de lune. 
Une encoche située au revers de l’objet, en bas, est peut-être un élément de fixation. 
 
L’association de cette chevelure et de la couronne permet de reconnaître ici Isis, divinité égyptienne ayant joui d’une grande popularité aux époques hellénistiques et impériale et qui voit alors son iconographie altérée. Les boucles libyques, ou Korkenzieherlocken (allemand pour « boucles en tire-bouchon), sont en effet un signe distinctif d’une Isis égyptienne mais hellénisée. Il s’agit en réalité d’une perruque à grosses boucles étagées. Des versions complètement hellénisées la représentent avec de larges boucles calamistrées dont l’agencement est plus libre. 
 
Le hiératisme de la figure, la rondeur des joues et du visage et le détail de la pupille, le tout associé à l’acuité des mèches de cheveux conduit à dater cette tête de l’époque impériale. 
 
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Tête féminine couronnée

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque ptolémaïque

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
H : 3,8 cm ; L : 3 cm ; P : 2,1 cm
CO. 2512

Comment

State of preservation

Etat incomplet. Le corps manque.

Description

Il s’agit d’une tête de personnage féminin. Elle est en attitude frontale, impassible, et porte une lourde chevelure bouclée surmontée d’une haute couronne à trois rangs de disques pointés superposés elle-même recouverte d’un voile. Son visage est ovale et idéalisé. Le revers n’est pas détaillé. 
Ce type de coiffure se rencontre peu en Égypte et évoque davantage des productions chypriotes, des figures féminines coiffées d’un haut kalathos décoré de plusieurs rangées de fleurons, réalisées dès l’époque archaïque (VIe siècle av. J.-C.). Étant donné le naturalisme du visage et le léger sourire qui l’anime, la tête Co. 2512 est datable de l’époque hellénistique. 
Plusieurs parallèles, provenant de Kition à Chypre, sont conservés au musée du Louvre (N III 3502, N III 3506, AM 737). Ces figures, de style proche, portent une couronne similaire, ornée de disques et associé à un voile, reposant par-dessus ou entre les cheveux et la coiffe. La technique est également très proche : une valve d’avers seulement a été employée et le revers est lisse et dépourvu de détail. Ces figures sont datées entre 300 et 200 av. J.-C. 
Par comparaison, il est possible de préciser la datation de Co. 2512 et d’en proposer une origine chypriote étant donné la proximité du type et la technique de réalisation. 
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Eros

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque ptolémaïque

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
H : 12,7 cm ; L : 7,6 cm ; P : 3,7 cm
CO. 6148

Comment

State of preservation

Incomplet. La figure est acéphale, l’aile gauche manque et les jambes à partir des genoux sont lacunaires.

Description

La figurine Co. 6148 représente un personnage masculin ailé, debout, nu, en attitude de contrapposto, en appui sur la jambe droite et la jambe gauche légèrement fléchie. Le bras gauche repose sur un pilier, la main droite contre la hanche. Il retient un pan de drapé qui retombe le long de sa jambe. Il est acéphale et l’aile gauche est lacunaire. 
La présence de l’aile droite permet d’identifier ce personnage comme Éros, le fils d’Aphrodite, dieu de l’amour. La figure d’Eros connu une grande popularité en Egypte ptolémaïque et impériale où les coroplathes proposèrent de nombreux types et variantes dans les attitudes du dieu, ce dernier ayant été représenté accompagnant sa mère, la déesse Aphrodite, ou Psyché (Ballet 2020, fig. 95), ou seul dans diverses activités liées à l’artisanat (Ballet 2020, fig. 93) ou à la guerre (Besques 1992, D 4501 ; Dunand 1990, 104). 
Les détails du modelé anatomique et musculaires sont émoussés. Néanmoins, il est possible de noter l’aspect juvénile du corps d’Eros, ainsi que la souplesse de son déhanché. La formule choisie par le coroplathe évoque les innovations stylistiques du sculpteurs bronzier Praxitèle au IVe siècle avant notre ère : les éphèbes sont privilégiés à des figures plus matures et le chiasme s’accentue jusqu’au point de rupture de l’équilibre, la figure se trouvant soutenue par un pilier ou un autre support. Ce schéma connu par la suite une grande popularité tout au long de l’époque hellénistique et de l’époque impériale. 
Le type de l’œuvre est à rapprocher d’une figurine de jeune garçon et d’une figurine d’Hermaphrodite, respectivement découvertes dans les nécropoles de Chatby et de Hadra, à Ezbet el- Makhlouf, la première étant issue d’une génération postérieure à la deuxième, que l’on peut dater, par son contexte de découverte, entre 250 et 100 av. J.-C. De plus, l’éphèbe de Chatby présente des traces d’arrachements dans son dos qui pourraient signaler la présence d’ailes. Celui-ci et Co. 6148 pourraient alors constituer deux exemplaires d’Eros éphèbes, datables de la fin du IIIe ou du IIe siècle avant notre ère, constituant alors un antécédant à des figurines de type proche, produites à Myrina au IIe et au Ier siècle av. J.-C. (Kassab-Tezgör, 41, p. 63, pl. 23a. et 261, p. 194-195, pl. 78d). 
Ainsi que nous l’avons précisé plus haut, les représentations d’Eros ont fait montre de diversité à Alexandrie, mais également dans le reste du monde grec. Ainsi, au sein même du corpus réunissant les Erotes observant ce schéma, en contrapposto, appuyé sur un pilier, les variations sont nombreuses. Cela est vrai tant par le style (amplitude des ailes, élancement du canon) que par l’iconographie, Eros pouvant être affublé de divers attributs (comme un masque de théâtre (Winter 1903, Band I, p. 248, n°4), être appuyé sur un herme plutôt que sur un pilastre (Ibid., 5 et 6 p. 249). 
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Tête d'Harpocrate couronné

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque hellénistique ou impériale
[VOIR CHRONOLOGIE]
TERRE CUITE 
H : 9,3 cm ; L : 6,9 cm ; P : 3,7 cm
CO. 6123

Comment

State of preservation

Incomplet. Tête brisée à la base du cou. Un éclat à droite de la couronne est restauré. Le sommet du pschent et le bord de la rosette droite sont ébréchés.

Description

La tête, conservée jusqu’au cou, se présente de face, et semble dépourvue de toute expressivité. Le personnage porte une coiffe très lourde composée de deux couronnes de fleur larges que maintient, à l’horizontale, un triple ruban décoré de six boutons dans la partie inférieure et d’un uraeus sortant d’une fleur au centre. Les extrémités du ruban portent un fleuron (ou une rosace). Le pschent, couronne de Haute et de Basse Egypte, de taille réduite, surmonte l’ensemble et est encadré de deux fleurs. Le personnage a un visage juvénile, de forme ovale, à la chevelure longue et bouclée passée derrière les oreilles, le cou étant marqué du « collier de Vénus ».

Harpocrate, ou « Horus l’enfant », est une divinité égyptienne de la sphère osiriaque, fils d’Isis et d’Osiris. Très populaire à partir de l’époque ptolémaïque, il intègre le panthéon grec comme fils d’Isis et de Sérapis, quittant ainsi la sphère d’Osiris. Bien que « synnaos theos », c’est-à-dire qu’il ne fait que partager l’espace sacré du temple d’Isis et/ou Sérapis, il connait une popularité croissante, dont témoigne l’important nombre d’images du dieu, en particulier dans la sphère alexandrine.

Les images elles-mêmes sont témoins de l’intégration d’un dieu égyptien, qui garde plusieurs de ses attributs d’origine, dans le panthéon hellène. Il a d’ailleurs été proposé que la fondation, sous le règne de Ptolémée IV Philopatôr (222-204 av. J.-C.), d’un sanctuaire à Harpocrate au sein du temple de Sérapis à Alexandrie ait pu influer, en tant qu’acte officiel, sur l’image d’un Harpocrate hellénisé (Ballet 1998, p. 220).

La tête Co. 6123 représente Harpocrate affublé de la double couronne pharaonique, néanmoins dépourvu de la mèche de l’enfance, un de ses attributs habituels. Cette figurine en propose une version hellénisée, la couronne de fleurs et la longue chevelure bouclée tenant davantage de l’iconographie grecque. Le style du visage, idéalisé et inscrit dans un ovale, aux yeux détourés par des paupières épaisses et saillantes, est proche de celui des Tanagréennes alexandrines (Fischer 1994, pl. 11 à 13). La débauche d’attributs enfin, ici la superposition de deux couronnes de fleur, de rubans, de fleuron et du pschent, relève davantage des caractéristiques iconographiques et stylistiques de l’époque impériale en Egypte, ce qui permet de proposer pour cette œuvre une datation assez basse, entre le Ier siècle av. J.-C. et le IIe siècle de l’ère chrétienne. Il est difficile de trancher entre ces deux éléments. Peut-être pouvons-nous envisager qu’il s’agisse d’une œuvre de la fin de l’époque ptolémaïque ou du début de l’époque impériale au style rétrospectif ?

Les représentations en terre cuite d’Harpocrate sont très nombreuses à Alexandrie, où les figurines proviennent majoritairement des nécropoles orientales. Néanmoins, d’autres lieux ont livré du matériel coroplathique représentant le dieu enfant, comme Athribis, le Fayoum, ou encore quelques exemplaires découverts à Coptos par exemple. La répartition de ces représentations n’est pas homogène : elles sont presque absentes du Delta égyptien par exemple. En revanche, la popularité croissante d’Harpocrate permet l’exportation de son iconographie en dehors d’Egypte, à Délos, Myrina ou Tarse par exemple.

La finesse des traits, due au bon état du moule utilisé pour cette pièce, montre que la pièce est encore proche du prototype.

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Tête de serviteur du culte d'Harpocrate

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque Ptolémaïque
[VOIR CHRONOLOGIE]
TERRE CUITE 
H : 4,5 cm ; L : 3,9 cm ; P : 3,5 cm
CO. 6081

Comment

State of preservation

Etat fragmentaire. Seule la tête est conservée.

Description

Cette tête chauve est affublée de la mèche de l’enfance à droite. Le visage est néanmoins celui d’un adulte : haut front marqué d’une légère ride, pommettes saillantes, nez droit et pointu à larges narines, mâchoire large, menton saillant et étroit. Les muscles cleidosternomastoïdiens sont marqués laissant deviner un cou maigre.
Uniquement doté de la mèche de l’enfance, cette tête pourrait être celle d’un des desservants du culte harpocratique. En effet, la mèche seule ne suffit pas à identifier le dieu Harpocrate et l’apparence d’adulte de son porteur constitue un argument à l’encontre de cette identification d’abord proposée dans l’inventaire du musée. Une autre caractéristique iconographique des membres du clergé harpocratique est le crâne entièrement rasé, à l’exception de deux touffes de cheveux laissées apparentes sur le front, mais absentes chez Co. 6081 mais que l’on observe chez Co. 6063 par exemple. Harpocrate, ou « Horus l’enfant »,  fils d’Isis et d’Osiris, intègre le panthéon grec comme fils d’Isis et de Sérapis, quittant ainsi la sphère osiriaque. Très populaire à partir de l’époque ptolémaïque, un temple lui est construit sous le règne de Ptolémée IV (222-204 av. J.-C.) au sein du sanctuaire de Sérapis à Alexandrie. L’important nombre d’effigies d’Harpocrate, ainsi que des serviteurs de son culte, réalisées à l’époque gréco-romaine, témoigne de sa popularité croissante, notamment dans la sphère alexandrine. 
Enfin, étant donné le traitement stylistique du visage, naturaliste mais idéalisé, il semblerait que nous puissions dater la tête Co. 6081 de l’époque ptolémaïque (331-31 av. J.-C.). 
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Harpocrate au pot

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque Ptolémaïque
[VOIR CHRONOLOGIE]
TERRE CUITE 
H : 3,8 cm ; L : 4,5 cm ; P : 1,9 cm
CO. 6072

Comment

State of preservation

Incomplet. Figure acéphale, les jambes manquent. Absence de revers. 

Description

La figure est acéphale. Elle maintient de son bras droit un pot de miel contre sa hanche, dans lequel elle plonge sa main gauche. Il est possible de reconnaître l’attitude de l’Harpocrate au pot.

Harpocrate, ou « Horus l’enfant », intègre à l’époque ptolémaïque le panthéon hellène en tant que fils d’Isis et de Sérapis. D’abord synnaos theos, il connait une popularité croissante, que l’on constate notamment par l’abondance de documents le représentant, qui dépasserait même le nombre de représentations connues d’Isis à la même époque, du moins en coroplathie (LIMC IV). La fondation d’un temple à Harpocrate au sein du sanctuaire de Sérapis à Alexandrie, sous le règne de Ptolémée IV Philopâtor (222-204 av. J.-C.), a pu avoir, en tant qu’acte officiel, une influence dans le développement de l’iconographie hellénisée d’Harpocrate (Ballet 1998, p. 220).

Si les pouvoirs fertiles d’Harpocrate sont le plus souvent mis en exergue par une corne d’abondance, cette dernière a parfois été substituée à un pot. Michel Malaise identifie deux groupes principaux d’Harpocrate au pot : Harpocrate, le pot posé à côté de lui (Co. 2503) ; Harpocrate tenant le pot contre le flanc gauche, dans lequel il plonge la main droite afin d’en saisir le contenu comme ici, ou la main devant la bouche pour en manger le contenu (Co. 6019). La substance qu’Harpocrate puise dans ce récipient serait, d’après Michel Malaise, l’athèra, une bouillie réalisée à base de farine, dont les prêtres d’Harpocrate s’enduisaient le visage d’après des sources écrites tardives. Cette bouillie était distribuée au fidèles et servait à nourrir les enfants ou comme remède aux adultes. Ainsi, le pot, comme la corne d’abondance, constitue le symbole de la force nourricière d’Harpocrate, en particulier vis-à-vis des enfants. Les représentations de l’Harpocrate au pot, sont très fréquentes à l’époque impériale. Par ailleurs, le traitement du corps, peu soigné et assez schématique, invite à abaisser la datation aux premiers siècles de l’ère chrétienne. 

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Tête d'Harpocrate (?)

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque Ptolémaïque
[VOIR CHRONOLOGIE]
TERRE CUITE 
H : 3,7 cm ; L : 3 cm ; P : 1,6 cm
CO. 6063

Comment

State of preservation

Incomplet. Seule la tête est conservée. Le revers manque. Les deux éléments rapportés sur le front sont lacunaires.

Description

Le personnage représenté affublé de la mèche de l’enfance du côté droit de la tête porte deux appendices arrachés sur le sommet de la tête. Il a été proposé d’identifier la figurine Co.06063 à Harpocrate pour son apparence infantile et le port de la mèche de l’enfance. Harpocrate, ou « Horus l’enfant », est une divinité de la sphère osiriaque, fils d’Isis et d’Osiris. Très populaire à partir de l’époque ptolémaïque, il intègre le panthéon grec comme fils d’Isis et de Sérapis, quittant ainsi la sphère d’Osiris. Bien que « synnaos theos », c’est-à-dire qu’il partage l’espace sacré du temple d’Isis et/ou Sérapis, il connaît une popularité croissante, dont témoigne l’important nombre d’images du dieu, en particulier dans la sphère alexandrine. Sous le règne de Ptolémée IV Philopatôr (222-204 av. J.-C.), un sanctuaire à Harpocrate fut érigé au sein du temple de Sérapis à Alexandrie. 
Néanmoins, l’état lacunaire de l’œuvre et l’absence de davantage d’attributs, fréquents par ailleurs pour Harpocrate, comme le pschent et/ou les boutons de fleur de lotus, rend difficile une telle identification. Malgré ces « lacunes », la présence de la mèche de l’enfance permet de rattacher la figurine Co. 6063 à la sphère harpocratique. En effet, les fidèles et les servants du culte d’Harpocrate se reconnaissent au port de la mèche de l’enfance et à leur crâne chauve à l’exception de deux touffes de cheveux au-dessus du crâne. Les deux appendices arrachés sur le crâne de Co. 6063 peuvent sans doute être interprétés comme tels.
Cette figurine en faïence a été réalisée selon une technique réservée à l’artisanat égyptien. La pâte siliceuse, de couleur blanche, a été recouverte d’une glaçure après façonnage. Cette glaçure, chargée en oxydes métalliques a permis de dessiner les pupilles et de colorer la mèche de cheveux. L’altération de celle-ci ne permet pas d’en dire davantage. 
Il s’agit donc d’une représentation qui, bien que datable de l’époque ptolémaïque étant donné la popularité croissante du dieu à cette époque, se trouve avoir conservé de nombreux traits traditionnels égyptiens, dans le registre iconographique comme dans le registre technique. 

 

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