Joseph Altounian (1889-1954)

 

Antiquaire

En contact avec Auguste Rodin de 1910 à 1914.

Adresses :

1910 - 9 rue Paul Albert, 75018 Paris, France ; 27 rue Buffault, 75009 Paris, France

1910/1911 - 32 place saint-Georges, 75009 Paris, France

1912 - Le Caire, Égypte ; 24 rue du premier Khédive, Alexandrie, Égypte ; 6 rue Rochechouart, 75009 Paris, France

1912/1913 - 10 rue saint-Lazare, 75008 Paris, France

1913 - Le Caire, Égypte

 

L’antiquaire, né au bord du Bosphore en 1889, vit à Smyrne, à Londres, puis à Alexandrie. Arrivé à Paris en 1908, Il devient aussi courtier pour l’art moderne, fréquente le Bateau-Lavoir, les artistes et poètes Pablo Picasso (1881-1973), Kees Van Dongen (1877-1968), Guillaume Apollinaire (1880-1918), Max Jacob (1876-1944) ou Amedeo Modigliani (1884-1920).

 

Altounian est introduit auprès de Rodin par Georges Clemenceau (1841-1929) en 1910. Le sculpteur lui demande d’acheter pour lui en Égypte une collection digne du futur musée de l’hôtel Biron :  « Je fis donc jusqu’en 1914 plusieurs voyages en Égypte et lui rapportai chaque fois des sculptures, fruits de patientes et périlleuses recherches à travers les oasis où je me trouvais parfois obligé de me rendre par des moyens primitifs, tantôt à dos d’âne, tantôt à dos de chameau et quelques fois à pied » raconte Joseph Altounian. L’antiquaire se fournit auprès des marchands du Caire puis le long du Nil. Il correspond avec son frère Edgar, resté à Paris, qui réceptionne les objets pour Rodin ainsi que pour d’autres collectionneurs et marchands, comme son ami Joseph Brummer (1883-1947), qui pose avec lui devant les pyramides de Gizeh.

 

Les sources archivistiques, agendas, livres d'achats et de ventes, lettres aux différents membres de sa famille, aux autres antiquaires et aux acheteurs, privés ou institutionnels, permettent de retracer ses adresses, ses déplacements, ainsi que ses méthodes de travail. Elles renseignent sur le parcours des objets depuis leur acquisition dans les boutiques des marchands, offrant des pistes de recherche sur leur lieu de découverte, jusqu'à l'hôtel Biron via Marseille. Au côté du grand nombre de lettres échangé entre le sculpteur et l'antiquaire, le musée Rodin conserve dans ses archives d'autres témoignages comme, par exemple, un carnet ayant appartenu à Rodin et dont les pages sont annotées par Joseph Altounian. Daté après septembre 1912, ce document semble corroborer l’idée d’un catalogue. L’antiquaire y décrit une série d’œuvres égyptiennes, en précisant leur datation et parfois leur provenance, sorte de recueil de la connaissance égyptologique de Joseph Altounian, mais bien différente dans sa forme des autres archives relatives à l’acquisition. Les objets sont inscrits dans l’ordre de leur exposition dans la salle du premier étage de l'hôtel Biron. Liste d’exposition, préalable à la rédaction de cartels ou destinés aux conférences, proposition muséographique de l’antiquaire, il est encore difficile d’interpréter cette source.

 

Pour consulter la correspondance de Joseph Altounian, cliquez ici.

Pour consulter le carnet de Rodin, cliquez ici.

Pour consulter l'itinéraire en Égypte de Joseph Altounian pour les achats d'antiquités auprès des marchands en 1912, 1913 et 1914, cliquez ici.

 

                                                                                                                                                              

Carte de visite de Joseph Altounian,

Archives du musée Rodin, ALT.147 © Agence photographique du musée Rodin - J.Manoukian