Antoine Bourdelle (1861-1929)
Sculpteur, praticien de Rodin
En contact avec Auguste Rodin de 1892 à 1912.
Adresse :
16 impasse du Maine, 75014 Paris, France
100 rue de Rennes, 75006 Paris, France
Le sculpteur Antoine Bourdelle (1861-1929) débute sa formation artistique à l’école de dessin de Montauban puis aux Beaux-Arts de Toulouse. En 1884, il est reçu second à l’école des Beaux-Arts de Paris et rejoint l’atelier du sculpteur et peintre Alexandre Falguière (1831-1900). En 1885, Antoine Bourdelle s’installe dans son atelier, 16 impasse du Maine, et expose pour la première fois au Salon des artistes français le plâtre de La Première victoire d’Hannibal, œuvre encensée par la critique. La première exposition monographique du sculpteur prendra place, vingt ans plus tard, dans la galerie parisienne du fondeur Adrien Hébrard (1865-1937), rue Royale.
Antoine Bourdelle rencontre Rodin en 1893 lorsqu’il devient l’un de ses praticiens[1]. Rodin est alors déjà collectionneur d’antiquités et vient d’élire domicile à Meudon. Bourdelle est lui-même collectionneur amateur[2], dans une moindre mesure et avec moins de moyens, mais très désireux d’utiliser leur goût commun pour l’Antiquité comme ciment de leur relation. Il conserve une position d’élève face au maître, plus âgé que lui de vingt et un ans. Quoi de mieux que de lui servir de courtier, et ce, dès 1897, pour des objets égyptiens, parmi d’autres antiquités : « Cher Maître / Il y a 100 Rue de Rennes / d’adorables choses romaines, et d’admirables égyptiens, des grecs aussi. Un petit ours en vielle pierre et une grande tête en terre cuite peinte, une petite divinité Egypt peinte bras croisé divine vraiment. / Bien vôtre. Emile Bourdelle. » Bourdelle propose encore d’autres objets en janvier 1902, en décembre 1904, sans qu’il soit précisé s’ils sont égyptiens. Un pic dans les échanges est cependant attesté fin 1906. Antoine Bourdelle apporte à Auguste Rodin un grand nombre d’objets, recensés dans plusieurs listes et carnet, dont les antiquités égyptiennes Co.663, Co.2431, Co.2519, Co.3389, Co.824[3].
Chaque année, Bourdelle a pour habitude de descendre dans son Sud natal, voyage ponctué de haltes chez les antiquaires tout au long de la route, Dijon pour l’art médiéval, Clermont-Ferrand pour l’art gallo-romain, Nîmes et Marseille pour l’art antique, égyptien ou grec. Il achète non seulement pour lui mais aussi pour revendre à ses amis et relations, comme en témoignent ses archives.
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[1] B. Garnier, « Belle comme de l’égyptien », Rêve d’Egypte, Paris, In Fine Arts, 2022, p.73.
[2] B. Garnier, "Le language de l'antique, Antoine Bourdelle, Auguste Rodin, Anatole France, Elie Faure", Bourdelle et l'antique. Une passion moderne, Paris, 2017, p. 30-35.
[3] Liste de Bourdelle à Rodin, archives musée Rodin, BOU.843.