Vase canope avec bouchon à tête de chacal au nom du prêtre Menkhéper, fils du vizir Djéhoutymès

Égypte > Saqqara ?

Nouvel Empire (ca XIXe dynastie) ou époques tardives

[voir chronologie].

Albâtre (vase et bouchon) et restes de polychromie.

H. totale : 43,7 CM ; Vase : H. 33,3 CM ; D. max. 20,2 CM ; D. ouverture : 10,1 CM ; D. base : 15,4 CM ; P. 28,4 CM ; Bouchon : H. 22,9 CM ; D. max. 12,8 CM ; P. 13,1 CM ; D. tenon : 10 CM.

Co. 5898

Commentaire

Etat de conservation

L’œuvre présente quelques manques, éclats et épaufrures. Ces dommages sont notamment visibles sur le vase au niveau de l’ouverture et de la base, à la pointe des oreilles, à l’extrémité du museau et à la base du bouchon.

La polychromie rouge et bleue de l’inscription est assez lacunaire et se concentre surtout dans les plages incisées les plus étendues. Elle semble présenter une bonne adhérence au support.

Le museau du chacal, cassé, a été restauré à une époque encore à déterminer. Par endroits, le tracé noir qui souligne les détails de la tête de chacal est estompé jusqu’à disparaître complètement (œil et oreille droits ainsi qu’une partie de l’oreille gauche). Cela crée une discontinuité de la ligne qui ne gêne pas pour autant la signification du dessin.

 

Altérations spécifiques au matériau :

Au-dessus et à gauche des hiéroglyphes, une décimentation des cristaux d’albâtre engendre la formation de petites cuvettes plus ou moins circulaires. Différentes zones apparaissent comme piquetées ; ce phénomène, typique de l’altération des albâtres, s’explique par la présence d’impuretés plus solubles au sein du matériau. La panse du vase apparaît localement très fissurée ; cet état est principalement la conséquence du cycle dissolution – évaporation subi par l’œuvre. La différence de coefficient de dilatation thermique des minéraux constitutifs de la pièce (oxyde de fer, de magnésium…) doit aussi être prise en compte comme un facteur de cette altération.

Description

Les deux éléments du canope sont en albâtre calcaire veiné de gris et présentant des taches blanches. Les surfaces sont polies, excepté le revers du vase et du bouchon.

 

Le vase présente une épaule ronde et haut placée, ainsi que des parois légèrement concaves qui se rétrécissent vers la base plate. L’ouverture est arrondie. La hauteur du vase n’est pas uniforme. Aucun contenu n’est conservé.

Sur la panse sont gravées trois colonnes de hiéroglyphes, dont l’intérieur des signes est incrusté de bleu. Les colonnes sont séparées par des traits verticaux incisés et peints en rouge. L’ensemble mesure 23,5 cm de haut et 8,5 cm de large. L’inscription donne le nom du défunt, le prêtre Menkhéper, la déesse Neith et le génie funéraire à tête humaine Amset. La finesse de l’exécution des signes Djed Medou évoque une datation Nouvel Empire. La gravure en creux des signes a été perturbée par la qualité de cet albâtre, qui présente de gros cristaux.

 

Le bouchon est en forme de tête de chacal, reconnaissable à son museau et ses oreilles pointues dressées. La forme de la tête est sommairement sculptée, seule une légère dépression au niveau des yeux est perceptible. La face du chacal a reçu un dessin au trait noir qui matérialise les yeux (sourcils, iris, contours des yeux qui se prolongent vers les tempes comme un trait de maquillage), les oreilles (simple trait à l’intérieur et entre les deux oreilles sur le dessus de la tête) et le contour du museau (avec un trait horizontal, partiellement effacé, pour les babines). Sous ce dernier figure un quadrillage représentant un collier à trois ou quatre rangs de perles rectangulaires.

 

Le vase et le bouchon s’emboîtent correctement. Le matériau et la facture similaires des deux éléments permettent de supposer qu’ils ont pu être associés. Il n’est cependant pas possible d’affirmer avec certitude que le bouchon appartienne au vase.

 

Le texte gravé fait référence à Amset, génie à tête humaine, alors que le bouchon attribué à ce canope est à tête de chacal. On remarque également que le nom de la déesse Neith est associé au génie anthropomorphe Amset (ou Imseti) alors qu’elle fait généralement paire avec Douamoutef, le génie à tête de chacal, chargé de protéger l’estomac du défunt. Des erreurs dans l’inscription ou dans l’attribution des têtes étaient courantes dans l’Antiquité. Le nom Menkhéper est connu par de multiples attestations au Nouvel Empire (RANKE 1935, p. 150). L’inscription se rapproche du type IXa de Sethe (SETHE 1934, p. 6) daté de la XIXe dynastie.

 

Le toponyme Ânkhtaouy « la Vie des Deux-Terres » est mentionné dans l’inscription. Il s’agit du quartier occidental de Memphis, situé entre le grand temple de Ptah et le désert de Saqqara. Cette mention pourrait indiquer que la tombe de Menkhéper (dont les vases Co. 5898 et Co. 5899 faisaient très probablement partie de l’équipement funéraire), était située dans la nécropole de Saqqara.

 

Un vase similaire à Co. 5898, tant du point de vue de la forme que de l’inscription, est conservé à Bruxelles (MRAH E. 5894). Il est daté de la XIXe dynastie. L’inscription est au nom du « chef des archers et chef de la cavalerie du Seigneur du Double Pays » Pahérypedjet et du génie Amset (à tête humaine).

Des bouchons du même style que celui de Co. 5898 sont connus à la Troisième Période intermédiaire et à la Basse Époque. Un exemplaire, plus petit et en calcaire, provient de la Vallée des Reines et se trouve aujourd’hui au musée égyptien de Turin (cf. DOLZANI 1982, p. 37 N. 19049). Il est daté avec réserve de la XXIe dynastie (vers 1000 av. J.-C.).

Un autre bouchon de même style est conservé au Museum of Fine Arts de Boston (72.633). Il est daté de la Basse Époque (760-332 av. J.-C.).

Œuvres associées

Co. 5899, vase canope avec bouchon à tête de faucon, inscrit au nom de Menkhéper, de la déesse Nephtys et du génie à tête de chacal Douamoutef. Les vases Co. 5898 et Co. 5899 semblent issus de la même série, étant donné que le matériau, la facture et le style des deux pièces sont similaires.

Inscription

Le texte est disposé en trois colonnes qui se lisent de droite à gauche.

 

Traduction fournie par Dominique Farout (2015).

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l'Alma, vitrine 17, 474, "Canope à tête de chacal (le museau de l'animal a été cassé et restauré en tête de cynocéphale). Haut. 44 cent 8. Estimé quatre vingt francs."

Donation Rodin à l'Etat français en 1916.

 

Commentaire historique

Le vase était exposé dans une vitrine du pavillon de l'Alma à Meudon en 1913.

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Vase canope au nom du scribe royal Hori

Égypte > Provenance inconnue

Nouvel Empire probablement

[voir chronologie].

Albâtre et polychromie (inscription).

H. 37,5 CM ; D. max. 21 CM ; D. ouverture : 10,8 CM ; D. base : 13,6 CM ; P. 33,1 CM ; Pds : 17,5 kg.

Co. 1117

Commentaire

Etat de conservation

À une date indéterminée, le vase a été cassé au niveau du tiers inférieur de la panse, puis recollé. L’albâtre est en bon état de conservation, malgré de légères traces de frottement au niveau de l'ouverture et de la base. Cependant, l’épiderme est ponctuellement griffé et piqueté. Une fissure formant un arc de cercle est visible au bas du vase, sous la colonne gravée.

Description

Ce vase canope est en albâtre égyptien veiné, miel clair et semi-translucide.  Cet albâtre présente des veines, avec des taches blanc crème et brun clair.. Le vase a une épaule arrondie et des parois très légèrement concaves qui se rétrécissent progressivement vers la base. Une cupule grossièrement triangulaire et peu profonde est creusée au centre de la base. L’ouverture du vase n’est que très légèrement marquée. Aucun contenu n’est visible. Le bouchon manque à l’heure actuelle.

 

Une colonne de hiéroglyphes, délimitée par des lignes verticales, est gravée en creux, assez profondément sur la panse. Elle mesure environ 6 cm de large sur 24 cm de haut. Hiéroglyphes et colonnes sont incrustées de bleu égyptien appliqué en épaisseur, posé semble-t-il sur une sous-couche ocre jaune. L’inscription mentionne le scribe royal Hori et le génie funéraire à tête humaine Amset.  Une ancienne étiquette du Louvre, avec l'indication "E. 15553", est présente sur la lèvre.

 

La facture du canope du scribe royal Hori Co. 1117, ainsi que la forme et le contenu de l’inscription, semblent indiquer une datation du Nouvel Empire pour ce vase, ce que vient confirmer le style du bouchon à tête humaine (Amset). Ce bouchon, manquant à l’heure actuelle, est néanmoins mentionné dans l’inventaire de 1913 (DR(E) 549) et visible sur d’anciennes photographies, en particulier sur la pl. 25 du catalogue de l’exposition Rodin Collectionneur, où le canope est complet (corps et tête).

 

Un proche parallèle est un vase canope en calcaire provenant de la tombe de Thoutmosis IV (KV43), découvert lors des fouilles archéologiques de Theodore M. Davis dans la Vallée des Rois (XVIIIe dynastie) et actuellement conservé au Museum of Fine Arts de Boston (03.1130a), cf. BROVARSKI 1978, p. 62-3. Son bouchon en calcaire (03.1130b) représente une tête humaine dont les yeux et les sourcils sont rehaussés de peinture noire.

 

Hori est un prénom masculin, construit sur le nom du dieu faucon Horus (Hor en ancien égyptien). Ce nom fut par exemple porté par deux personnages de haut rang à la XIXe dynastie : Hori Ier, fils du prince Khâemouaset et grand prêtre de Ptah, et son fils Hori II, vizir sous le pharaon Mérenptah. Il s’agit d’un prénom très fréquent au Nouvel Empire (cf. RANKE I, 1935, p. 251, n° 8). Le seul titre de « scribe royal », mentionné sur Co. 1117, ne nous permet pas d’identifier précisément ce personnage qui a probablement vécu au Nouvel Empire.

Inscription

Les hiéroglyphes composant le texte sont disposés en une colonne, le sens de lecture des signes s’effectuant de droite à gauche.

 

Traduction Dominique Farout (2015).

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX, 1913 : Meudon, Objets non en vitrine, salle des antiques, 549, "Grand canope à tête humaine en albâtre, une ligne verticale d'hiéroglyphes rehaussés de bleu, donne le nom d'Amsit et celui du scribe […]. Haut. 52 cent. Estimé trois cent francs."

Donation Rodin à l'Etat français en 1916.
 

Commentaire historique

Le vase canope était exposé en 1913 dans le musée des antiques à Meudon. L’inventaire de 1913 mentionne une tête humaine qui lui était associée. L’absence de cette tête a été constatée en 1968 et le vase a alors été reconstitué de manière erronée, en ajustant un couvercle à tête de babouin – Co. 6432 – sur le corps. L’effigie du fils d’Horus Amset, mentionné sur les inscriptions, était représentée avec une tête humaine et sa fonction était de protéger le foie du défunt. Or la tête de babouin Co. 6432 associée au vase après 1968 et actuellement dissociée correspond au fils d’Horus Hâpy, chargé de préserver la rate et l’estomac. D’anciennes photographies montrent le vase et le couvercle d’origine (la divinité masculine Amset à tête humaine) assemblés. Sur ces clichés d’archive, la tête d’origine porte une perruque striée de manière régulière, horizontalement sur le dessus de la tête et verticalement sur les côtés. Elle laisse le cou et les oreilles dégagées. De nombreux éclats sont visibles à la base, au niveau du cou et de la perruque.

Il fut déposé au musée du Louvre avec un ensemble d'oeuvres égyptiennes et assyriennes en 1933-1934 et figure sur la liste de dépôt : "9 ou 10 - Grand vase canope en albâtre, à tête humaine, au nom du scribe royal Hori. Hiéroglyphes peints en bleu. Vase brisé en deux morceaux. Epoque saïte. Haut. 0m52 (Inventaire des monuments égyptiens transmis par le musée Rodin au département des antquités égyptiennes (musée du Louvre), archives musée Rodin). 

Le vase fut inventorié par le Louvre sous le numéro E. 15553 et fut remis au musée Rodin en 1967.

 

 

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Bouchon de vase canope à tête humaine

Égypte > Provenance inconnue.

Troisième Période intermédiaire ou Basse Époque, XXIe ou XXVIe dynastie

[voir chronologie].

Terre cuite, peinture.

H. 9,5 CM ; D. max. 14,8 CM ; D. gorge : 11 CM ; D. ouverture : 9,2 CM.

Co. 6431

Commentaire

Etat de conservation

Un fragment conséquent de la partie supérieure de la tête est clivé. Semblable à une calotte, il a été recollé lors de la restauration de 2013, mais le plan de cassure comporte de nombreux manques. Une lacune importante dans le matériau marque le côté gauche de la tête. L’extrémité du nez, une partie de la joue gauche et les lèvres sont érodées. Les bords de la gorge permettant l’emboîtement du bouchon sur un vase présentent plusieurs cassures. Toute la surface de l’objet est griffée et piquetée. L’épaisse peinture noire des traits du visage est bien conservée.

Description

Bouchon de vase canope à tête humaine, en terre cuite ocre.

Sur l’épaisseur de la tranche, un arrondi, creusé au tour, forme une gorge permettant l’emboîtement du bouchon sur le col d’un vase.

 

La tête est couverte d’une perruque lisse et enveloppante ; elle laisse les oreilles dégagées et forme une ligne sur le front, juste au-dessus des sourcils. Les oreilles sont détaillées. Le visage, plutôt large, est de forme ovale. Le contour des yeux est incisé. De plus, les sourcils, les traits de khôl et les iris sont peints en noir. Malgré l’érosion à cet endroit, on constate que le nez est large. Les narines ainsi que les sillons nasogéniens sont indiqués. Le menton semble orné d’une barbe courte dont l’extrémité se confond avec la base du bouchon. Cette base, d’une hauteur de 1,5 cm, est visible uniquement à l’avant. Sur les côtés et à l’arrière, la perruque, qui descend jusqu’à l’extrémité inférieure du bouchon, s’évase très légèrement.

 

Bien que les bouchons de vases canopes soient souvent fabriqués en pierre – en calcaire ou en albâtre notamment – des exemples en terre cuite sont connus du Moyen Empire à la Basse Époque. Ils pouvaient être associés à un vase en pierre, comme le vase canope Co. 952 de la collection du musée Rodin.

 

Deux bouchons de vases canopes en terre cuite, conservés au Musée Égyptien de Turin, sont stylistiquement très proches de Co. 6431. Ils portent le numéro d’inventaire Cat. 3470/1 et Cat. 2470/2 (ancienne collection de B. Drovetti), cf. DOLZANI 1982, p. 58 (N. 19120 et N. 19121), GREWENIG 2014, p. 216-7.

Ils présentent la même perruque lisse et la même barbe courte que la tête Co. 6431. Les traits du visage et le modelé des oreilles sont identiques. De plus, on retrouve sur ces deux bouchons à tête humaine la bordure caractéristique sous la barbe, ainsi que la peinture noire qui permet de mettre en valeur les yeux et les sourcils. Bien que les deux objets soient semblables, le bouchon Cat. 3470/1 est daté de la XXIe dynastie (1076-943 av. J.-C.), alors que le Cat. 3470/2 est publié comme datant de la période saïte (664-525 av. J.-C.). Leur provenance n’a pas été enregistrée.

 

En l’absence du corps du vase et en attente d’autres éléments de comparaison, nous proposons pour ce bouchon de canope à tête humaine une datation probable de la XXIe ou de la XXVIe dynastie.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l'Alma, vitrine 23 et 24, 526, "couvercle de vase canope à tête humaine, yeux peints en noir. Terre cuite. Haut. 9 cent. Estimé quinze francs."

Donation de Rodin à l'Etat français en 1916.

Commentaire historique

Le couvercle de canope était exposé seul en 1913 dans une vitrine du pavillon de l'Alma à Meudon.

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Vase canope à tête de faucon

simulacre

Égypte > Provenance inconnue

Troisième Période intermédiaire, début de la XXVe dynastie (fin VIIIe siècle avant J.-C.)

[voir chronologie]

Calcaire.

H. 26,9 CM : D. base : 8,6 CM : D. max. 13,8 CM : P. 14 CM 

Co. 981

 

Commentaire

Etat de conservation

La sculpture, cassée en deux fragments, a été recollée lors de la restauration de 1999. L’œil droit et le bec du faucon sont érodés. Des traces d’une patine ocre rouge et d’un surpeint sont visibles.

Description

La pièce a été taillée dans un seul bloc de calcaire blanc. La forme est pleine. Le corps est à bord presque rectiligne se rétrécissant vers la base, qui est plate. La base a été grossièrement aplanie, laissant la trace de percussions faites lors de l'ébauche. Toute la chaîne opératoire peut être ainsi reconstituée.

La sculpture rappelle un vase canope à tête de faucon  (Qébéhsénouf). Il n’y a aucune indication de séparation entre la tête et le corps, qui constituent un ensemble homogène. Malgré l’érosion et l’absence de peinture, on reconnaît bien les traits du rapace : le bec pointu, les yeux percés (seul l’œil gauche est conservé) et la perruque qui recouvre le dessus et les côtés de la tête puis se confond avec le corps du vase.

 

A partir de la XXe dynastie, les embaumeurs prirent l’habitude de replacer les entrailles du défunt, embaumées séparément, à l’intérieur de la momie. Des vases canopes factices, comme Co. 981, pouvaient alors être placés dans la sépulture, rappelant ainsi l’ancienne coutume qui consistait en l’utilisation de véritables récipients contenant les viscères.

 

Un autre exemple de pseudo-vase canope à tête de Qébéhsénouf (faucon), en calcaire peint, est conservé au Musée de Liverpool (1973.2.334).

Le vase canope factice du Kunsthistorisches Museum de Vienne, inventorié ÄS 3604, est stylistiquement très proche de Co. 981 (cf. REISER-HASLAUER 1989, p. 89-92). On remarque que les yeux et le bec de l’oiseau sont indiqués au moyen de peinture noire. Le musée de Vienne conserve par ailleurs d’autres exemples de vases factices, à tête d’homme, de babouin et de chacal (ÄS 3601-3, ÄS 3606-9, ÄS 3610). Ils sont tous datés de la Troisième Période intermédiaire, c’est-à-dire entre la XXIe et la XXVe dynastie.

 

Voir trois exemples du Petrie Museum (UC 29794, UC 29795 et UC 29796). Ils proviennent du Ramesseum et sont datés de la XXIe dynastie (cf. RAISMAN 1984, p. 28-9 n° 48, n° 50 et n° 51 ; pl. 10-1).

 

Le Musée des Beaux-Arts de Boston conserve un ensemble complet de quatre vases factices, en calcaire peint, chacun portant inscrit en hiéroglyphes le nom d’un génie protecteur (MFA 72.590-3). Leur provenance n’est pas connue.

 

Il est à noter que des pseudo-vases canopes ont également été découverts en Nubie (Soudan), par exemple dans le cimetière d’El-Kourou (Boston MFA 21.2813). Cet objet a été trouvé en 1919 lors des fouilles de l’expédition américaine dans la tombe du roi Chabataka (pyramide 18). Il est daté du début de la XXVe dynastie (fin VIIIe siècle avant J.-C.).

 

L’aspect singulier de ce pseudo-canope, où tête et corps du vase ont été réalisés en un seul bloc,  ainsi que l’état d’usure de la pierre ont incité Paul Boreux, rédacteur de l’inventaire de la Donation en 1913 à le désigner en tant que « Faux canope » et l'estime à 10 francs.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l'Alma, vitrines 23 et 24, 517, "Faux canope à tête de faucon. Calcaire. Cassé en deux morceaux. Haut. 26 cent. 1/2. Estimé dix francs."

Donation Rodin à l'Etat français en 1916.

Commentaire historique

Le canope était exposé en 1913 dans une vitrine du pavillon de l'Alma à Meudon.

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Vase canope à tête humaine

Égypte > Provenance inconnue

Moyen Empire > XIIIe dynastie

[voir chronologie].

Albâtre (vase) et terre cuite polychromé (bouchon).

H. totale : 30,4 CM ; Vase : H. 23,8 CM ; D. col : 10,9 CM ; D. ouverture : 8,5 CM ; D. max. 14,5 CM ; Bouchon : H. 8,9 CM : D. tenon : 7 CM ; D. max. 11,6 CM

Co. 952

Commentaire

Etat de conservation

L'objet est en bon état de conservation. Des cassures marquent l’encolure du vase et la bordure extérieure du bouchon.

Des fentes de cuisson se sont développées à l’intérieur de l’évidement du bouchon. Les couches picturales du couvercle sont assez lacunaires, mais leur adhérence est correcte. Le nez est arasé. Quelques légères épaufrures sur l’œil gauche, la joue droite et le menton. L’oreille gauche présente deux petites fissures.

 

Des traces vertes, sur la panse et l’encolure du vase, correspondent à un contact avec des objets métalliques (cuivre ou bronze). Des traces vertes sont également visibles à l’intérieur. L’épiderme est altéré et piqueté par endroits, notamment en bas du vase et près de la lèvre.

Description

Le vase est en albâtre de couleur jaune pâle, relativement homogène et semi-translucide.

Il est ovoïde, avec une ouverture plate. Sa partie inférieure est arrondie, seul un petit plat à sa base lui permet de tenir verticalement. Aucun contenu ni trace de couleur ne sont visibles.

 

Le bouchon en terre cuite à dégraissant végétal, ocre rose, est sommairement façonné. Seul le modelé du visage est délicat.

Un décochement forme un tenon à la base du bouchon, permettant ainsi son emboîtement sur le vase. Cet emboîtement est sommaire.

 

Le dessus du bouchon est entièrement polychromé. Il représente une tête humaine portant une perruque noire évasée, lisse et enveloppante (le cou n’est pas visible), mais qui laisse les oreilles découvertes. L’extrémité de la perruque forme une ligne droite sur le front au-dessus des sourcils. Les carnations (visage et oreilles) sont ocre jaune. Le visage est ovale, large, avec des joues avec des joues pleines et un menton rond. Les yeux sont grands ouverts, la partie supérieure de l'oeil très courbe, la partie inférieure presque rectiligne. La partie vers le nez est juste arrondie, sans pointe lacrimale. La ligne de fard se poursuit vers la pommette, vers le centre de l'oreille. Les sourcils suivent la forme de l'oeil et finissent parallèlement au fard de l'oeil, au niveau de la tempe. Le nez, abîmé, est court et relativement large. La bouche est large, horizontale, avec des lèvres droites. Les oreilles figurées en relief sont larges. Le pavillon extérieur est indiqué. Tous ces éléments sont caractéristiques de la fin du Moyen Empire.

 

Outre le choix de matériaux différents pour le vase et le bouchon (ce qui n’était pas rare), l’originalité de ce vase canope réside dans la forme ovale du vase, qui rappelle une goutte (le diamètre maximal étant situé environ aux deux-tiers inférieurs).

D’autres vases canopes en albâtre présentent cette particularité, comme un ensemble conservé au Musée égyptien de Florence, daté du Nouvel Empire (SAT 2199 et SAT 2200). Les bouchons sont en bois peint. On remarque que les vases de cet ensemble n’ont sensiblement pas tous la même forme.

 

Des bouchons en céramique peinte peuvent être trouvés sur des vases canopes du Moyen Empire à la Basse Époque. Le style du bouchon de Co. 952 est caractéristique de la fin du Moyen Empire : Musées Royaux des Arts et d’Histoire de Bruxelles E. 4352, daté du Moyen Empire.

 

Le bouchon de Co. 952 représente peut-être Amset (ou Imsety), le génie funéraire anthropomorphe chargé de la protection du foie du mort.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l'Alma, vitrine 17, 476, "Canope anépigraphe en albâtre. Le couvercle est formé par une tête humaine en terre cuite. Haut. 32 cent. Estimé cinquante francs."

Donation Rodin à l'Etat français en 1916.

Commentaire historique

Le vase était exposé dans une vitrine du pavillon de l'Alma à Meudon en 1913.

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Alabastron

Méditerranée orientale (?)

Ier millénaire avant J.-C.

[voir chronologie]

Albâtre gypseux

H. 8,3 CM : D. ouverture : 1,6 CM : D. aux tenons : 4,2 CM : D. max de la panse : 4,1 CM : P. 7,2 CM

Co. 2808

Commentaire

Etat de conservation

Le col manque. Un des quatre petits tenons est cassé (sous les étiquettes). L’extérieur du vase est légèrement érodé, notamment sur un côté. Des dépôts jaunâtres sont visibles à l’intérieur, près de l’ouverture.

Description

L'alabastron est en albâtre gypseux translucide, de couleur blanc crème, homogène.
Il est de forme allongée. Sur le pourtour de l’ouverture est indiquée une rainure. Le haut de la panse est orné de quatre petits tenons. Le col, manquant, était peut-être amovible. La base est arrondie, le vase ne tient pas debout.

 


La forme oblongue de ce petit alabastron est tout à fait classique. Mais la présence de quatre petits tenons, au lieu de deux, n'est pas d'usage dans l'art égyptien. Pour l’instant, aucun parallèle présentant cette particularité n’a été trouvé dans les publications consultées.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Meudon/pavillon de l'Alma/vitrine 18, 488, "Petit alabastron à deux oreilles, sans rebord. Base ronde. Albâtre. H. 8 cent. ½. Estimé vingt cinq francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

 

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