Applique de mobilier

ménade au tympanon

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 6,1 cm ; l. 3,5 cm ; P. max 1 cm

Os, humérus de bœuf

Co. 2194

Commentaire

Etat de conservation

La pièce, de couleur crème sur les deux faces, semble conservée en majeure partie, les manques n’affectant que les bords ou les angles. Quelques fentes traversant le tissu compact la fragilisent. On note plusieurs soulèvements stables. Seuls des petits segments des bords supérieur, inférieur, et dextre subsistent.

Description

La pièce a été sciée à mi-corps de la figure. Aussi cette dernière devait se prolongeait sur un autre élément de placage en os disposé au-dessous. La jeune femme nue, dansant vers la droite, correspond au type bien représenté de la ménade, animant avec les satyres, les cortèges dionysiaques. Alors que son buste est orienté vers la droite, la tête effectue un violent mouvement de torsion dans le sens opposé. Un pan de drapé retombe le long du côté droit de la figure. Le bras droit relevé au-dessus de la tête retient un tympanon, logé au-dessus de l’épaule gauche. Cette attitude, qui semble empruntée à celle de Dionysos Lykéios, se retrouve en miroir sur deux autres appliques du musée Rodin : Co. 2051 et Co. 2065. Une pièce du musée gréco-romain d’Alexandrie (inv. 12122 : BONACASA-CARRA 2012, p. 40, fig. 2 p. 44) et relief exhumé sur le site d’Abou Mina (ENGEMANN 1987, p. 173 n. 11, pl. 17c), montre le même schéma iconographique. Vêtues, à la différence de la nôtre, elles proposent un style différent.

 

Le visage, vu de profil, est travaillé avec délicatesse. Il est couronné d’une chevelure aux mèches torsadées tirées vers l’arrière, surmontées d’une zone quadrillée. Ses formes pleines s’accordent à un rendu assez juste des détails anatomiques. Le buste à la poitrine bien marquée révèle une réelle maladresse dans la transcription du pivotement. La poitrine est ramenée vers la droite par le bras gauche, tandis que le ventre au large nombril est encore basculé vers la droite. Le décentrement du nombril accentue l’effet de contorsion du corps de la ménade et l’aspect improbable de sa pose. Malgré un relief prononcé, la difficulté à rendre le mouvement et à observer les proportions anatomiques suggère une prise de distance avec les modèles des premiers siècles de l’Empire. La stylisation de la chevelure ou des plis du vêtement s’inscrivent dans cette tendance également. Aussi est-il difficile d’envisager la fabrication de cette pièce avant le IVe siècle.

 

Marquage

Au dos, en partie supérieure, à proximité du bord dextre, 8 marqué au crayon rouge.

 

Comparaisons :

-Abou Mina, missions archéologiques de l’Institut archéologique allemand (Deutsches Archäologisches Institut).

-Alexandrie, musée gréco-romain, inv. 12122.

-Paris, musée Rodin, Co. 2051, 2065 (attitude en miroir).

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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