Matière et technique

La plaquette dans laquelle a été sculptée la figure de Dionysos correspond à une section d’humérus droit de bœuf. Pour parvenir à cette matrice paraxiale, l’artisan a scié l’os transversalement aux extrémités, comme le montrent les stries de sciage parallèles sur le chant supérieur. La profondeur des stries serait peut-être la cause de l’usage d’une scie métallique dentelée. Les stries obliques qui peuvent être observées sur la surface interne du bord dextre pourraient résulter d’une abrasion, voir tout simplement du sciage qui aurait permis de partitionner la diaphyse. La figure est inscrite dans le sens inverse au sens anatomique de l’os : la tête dans la partie distale, le corps dans la partie proximale.

 

Le travail au ciseau de la pièce s’avère extrêmement frustre, ce que révèlent les traces d’outil heurtées. Les butées de la lame métallique sont visibles sur les membres, et dans le champ. Le relief du corps, et encore davantage celui de la tête, se distinguent peu du fond. L’artisan a éprouvé de grosses difficultés à raccorder le visage au corps, et a sans doute été gêné par le peu de matière osseuse disponible pour rendre le volume de la tête. La reprise des traits du visage s’est effectuée à l’aide d’un fin burin, mais le maniement de l’outil reste très mal maîtrisé. Si l’ensemble du relief se caractérise par une facture de qualité très médiocre, qui peut rappeler celle de l’applique Co. 2107, il faut tout de même souligner qu’un contraste se fait jour entre le rendu du corps correctement dégagé de la matrice en os, et celui du visage, ainsi que du bras droit qui l’entoure, loin d’être réussis. Le nombril est précisé par un rapide coup de burin, alors que les doigts sont traduits de façon très allusive.

 

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

Le bord dextre de la pièce est manquant, ainsi que la partie inférieure. Les cassures ont entraîné la perte des jambes et du bras droit du personnage. Le bord senestre de l’applique présente plusieurs petits éclats. La pièce a fait l’objet d’un recollage puisqu’elle était brisée en deux au niveau du cou et de la ligne des épaules. Au revers, les trabécules contiennent d’infimes restes de sédiments, tandis qu'on observe aussi de petites taches brunes. Davantage de sédiments sont visibles sur la surface externe.

Restauration

Lors de la restauration menée par Véronique Picur en 2018, les fragments Co. 2135 et Co. 2152 ont été recollés au Paraloïd B44 à 40% dans une solution acétone/éthanol1/1. Ils ont auparavant profité d’un nettoyage enzymatique à l’aide d’un coton-tige, puis d’un rinçage à l'éthanol. La cassure a été bouchée avec un mélange micro ballon/ Paraloïd B72 à 30%, mélange qui a été retouché à l'aquarelle Winsor & Newton pour s’accorder à la teinte de l’os.

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