Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C ?
H. 13,22 cm ; L. 3,8 cm ; P. 1,8 cm
Os, humérus gauche de bœuf, bord latéral
Co. 2107
Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C ?
H. 13,22 cm ; L. 3,8 cm ; P. 1,8 cm
Os, humérus gauche de bœuf, bord latéral
Co. 2107
L’applique est conservée sur les deux-tiers de sa hauteur ; manquent le bas des jambes et le côté senestre, ce qui a entraîné la disparition du bras gauche du personnage. De nombreux éclats ponctuent la surface externe du bord dextre. Des marques noires alliées à d’importants restes de sédiments recouvrent la surface externe. Une tache d’oxydation métallique peut être repérée sur la hanche droite du dieu et quelques petites taches ocre sont visibles sur la face principale, comme sur le revers de l’applique.
Appuyé sur sa jambe droite, que venait croiser sa jambe gauche, Dionysos se présente nu, le bras droit ramené au-dessus de la tête. Malgré l’absence d’attributs significatifs, la figure qui adopte l’attitude nonchalante de l’Apollon Lycien peut répondre à une représentation de Dionysos appesanti par l’ivresse. La pondération est moins accentuée que sur certaines pièces sur lesquelles le buste du dieu est fortement incliné.
Un espace a été laissé libre entre le bras de la divinité et l’extrémité supérieure de la pièce, alors que sur la plupart des appliques, la ligne du bras est particulièrement proche, voire contiguë au bord supérieur. Le bras droit épouse le bord dextre alors que le bas du corps a été davantage dégagé de la matrice. Le milieu de l’abdomen est marqué par une ligne verticale indiquant la ligne blanche (linea alba), qui se situe visuellement dans le prolongement du sternum. Le pli inguinal est matérialisé par une longue courbe incisée de manière hâtive qui se poursuit sur la cuisse gauche.
Le visage du personnage est légèrement tourné vers la gauche mais le rendu malhabile de la torsion du cou quasi inexistant, et des traits, dénote un manque de dextérité évident. L’artisan n’est pas parvenu à rendre de manière satisfaisante la vue de trois-quarts qu’il avait adoptée.
Des petits yeux fortement enfoncés sont séparés par un nez large surmontant une bouche aux lèvres disjointes simplement incisées, située trop bas. L’œil droit à la pupille globulaire peut être mis en parallèle avec ceux qui animent les visages de deux représentations de Dionysos du musée Benaki (18899 et 18910 : MARANGOU 1976, p. 90, n° 17, pl. 8a ; p. 90, n° 19, pl. 8c). La joue droite gonflée, dote le dieu d’un rictus inhabituel et accentue l’aspect carré de la mâchoire. La déformation du visage trouve un écho dans celle du fragment Co. 2242 du musée Rodin.
Les cheveux sont coiffés en mèches torsadées s’organisant à partir d’une raie médiane, dégageant en partie supérieure une masse lisse importante. A titre de comparaisons, en ce qui concerne le traitement particulier de la chevelure, nous pouvons citer les appliques Co. 2099, Co. 2109, Co. 2135-Co. 2152, Co. 2232, Co. 2242 de la collection Rodin, l’os sculpté 18910 du musée Benaki à Athènes (MARANGOU 1976, p. 90, n° 19, pl. 8c), l’applique 71.1118 du Walters Art Museum de Baltimore (RANDALL 1985, n° 174 p. 102-103), et la pièce 71.AI.190 de la Getty Villa à Malibu. Les mèches ondulées faiblement incisées qui se répandent sur les épaules sont peu visibles. Une des mèches roulées au-dessus du front semble retomber sur l’œil gauche.
L’applique a été ébauchée par une main particulièrement rude et inexpérimentée. La raideur de l’attitude, la déformation du visage, tout comme le manque de soin flagrant apporté aux finitions doublé d’une absence de polissage, font songer au travail d’un élève en période d’apprentissage. Certaines distorsions ont peut-être conduit à l’abandon de la pièce avant son achèvement. Bien que le modèle se situe dans la dépendance d’un schéma élaboré à l’époque hellénistique, la facture assez grossière ne nous engage pas à le placer avant le IVe siècle ap. J.-C.
Comparaisons
-Athènes, musée Benaki, 18910.
-Baltimore, Walters Art Museum, 71.1118.
-Malibu, Getty Villa, 71.AI.190.
-Paris, musée Rodin, Co. 2135-Co. 2152, Co. 2232, Co. 2242.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.