Dionysos Lykeios

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

Ve - VIIe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 6,43 cm; L. 3,63 cm; P. 1,55 cm

Os, humérus ou fémur de boeuf

Co. 2218

Commentaire

Etat de conservation

Ce fragment, au relief assez usé, correspond à la partie supérieure d’une applique. Les jambes et le bras gauche du personnage sont manquants. D’importants dépôts de sédiments subsistent dans la cavité médullaire, ainsi que sur la surface de l’applique, dans les lignes profondément incisées qui cernent les volumes. On remarque également des marques noires, similaires à celles observables sur d’autres pièces de la collection (cf. Co. 2071, Co. 2107, Co. 2125). L’épaule gauche est maculée d’une tache brunâtre.

Description

Le bras droit relevé nonchalamment au-dessus de la tête est souvent l’indice d’une représentation de Dionysos dans l’attitude de l’Apollon Lycien. En raison de la récurrence de ce modèle formel sur les appliques en os découvertes en Égypte, et en dépit de l’absence d’attributs significatifs, on peut raisonnablement identifier ainsi cette figure masculine.

 

La nudité du dieu de l’ivresse et de la fête est complète hormis un himation aux larges plis retombant le long de son bras droit. Il offre un torse fortement lustré, vu de face, à la structure musculaire simplifiée. Le dessin géométrisé des masses musculaires procure d’ailleurs une certaine rigidité à l’ensemble du buste. Les lignes qui matérialisent les clavicules dessinent un V et se rejoignent pour former le sternum, puis la ligne blanche. Ce rendu appuyé des muscles du thorax se remarque également sur une applique du musée Benaki à Athènes (18902 : MARANGOU 1976, p. 91-92, n° 26, pl. 11a), ainsi que sur un fragment passé en vente chez Ancient Resource Auctions (Montrose, Californie, 6 août 2017). Le traitement graphique du buste, combiné à une vue presque frontale, contribue à un élargissement du torse et du bassin. Les proportions du corps de la divinité paraissent en effet bien plus courtes et ramassées que sur les appliques Co. 2071 et Co. 2232. Le bras levé, qui se termine par une main aux doigts individualisés, semble, quant à lui, quelque peu frêle par rapport au torse, à la solidité accusée.

 

Le visage sculpté de façon assez frustre est également vu de face. Un nez informe très usé, totalement aplati, en occupe le centre, surplombant directement une bouche qui s’étire vers la gauche. Une des commissures a été maladroitement recreusée et seule la lèvre inférieure apparaît. Une mâchoire carrée achève de donner à ce visage une impression de lourdeur. Les yeux qui présentent un profil en amande, aux contours simplement incisés, sont placés de façon maladroite à des hauteurs différentes. La chevelure, qui s’apparente à un bourrelet, vient encadrer l’ovale du visage. Les mèches enroulées symétriquement à partir d’un axe médian étaient sans doute nouées derrière la tête en un chignon.

 

Cette pièce constitue l’une des appliques les moins soignées du corpus. L’extrême schématisation des formes, la chevelure au dessin symétrique s’apparentant à un bourrelet, ainsi que les yeux au contour en amande, sont des indices en faveur d’une datation à l’époque byzantine, voire au début de l’époque omeyyade.

 

Comparaisons :

-Athènes, musée Benaki, 18902 (détails anatomiques très marqués).

-Ismaïlia, musée, inv. 892 ? (visage large, dessin des yeux, et détails de la musculature).

-Paris, musée Rodin, Co. 2094 (visage large à la chevelure traitée de façon sommaire).

-Vente en ligne, Ancient Resource Auctions, Montrose (Californie), Fine Ancient Artifacts, n° 60, 06/08/2017, lot 201 (uniquement pour le dessin géométrique des pectoraux).

-Vente Nice, Sarl4-Auction, Vente de prestige, 27/12/2015, lot 185 (visage large, coiffure en forme de bourrelet, détails anatomiques assez appuyés).

 

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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