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Bès combattant

Egypte > Provenance inconnue

Nouvel Empire

[VOIR CHRONOLOGIE]

Calcaire

H. 43,1 CM ; L. 26,1 CM 

Co. 966

Commentaire

Etat de conservation

L'oeuvre est en assez bon état de conservation. L'objet est cassé dans la partie haute, dans la diagonale de l’angle supérieur gauche au coude gauche. Il est cassé au niveau du couvre-chef, au milieu de la jambe droite et au milieu de la cuisse gauche. On note la présence de terre sur l’ensemble de la sculpture notamment dans les recoins. On remarques des éclats au niveau du bras droit, de la cuisse droite, de la partie droite du front, sur la lèvre inférieure, le menton et sur la poitrine. Le dos est couvert de traces d’une matière blanche. 

Description

Il s’agit d’une représentation du dieu Bès de taille imposante. Il est représenté le corps dressé, les jambes légèrement repliées, assis sur un socle de pierre. Bès est nu, le bras gauche reposant en haut de la cuisse gauche, les doigts de la main sculptés de façon frustre. Il tient dans sa main droite un manche court. Le bras droit semble en revanche être plus mince et le coude est même anguleux. Le sexe est petit, le ventre rebondi, le nombril large et profond. Les cuisses sont également potelées. Des incisions parallèles au niveau de la poitrine soulignent la corpulence du génie.  Les doigts de la main droite sont finement sculptés, les ongles y étant même observables. Le génie possède cinq doigts mais l’on distingue une excroissance entre la main et le petit doigt, figurant peut-être ici aussi la corpulence du génie. 

Le visage de Bès est rond. Le front du génie est couvert par un large bandeau sous lequel apparaissent d’épais et broussailleux sourcils représentés par des séries d’incisions parallèles représentant à la fois les poils ainsi que les plis de la peau formés par la grimace que réalise Bès. Ces rides sont encore marquées à la base du nez par des incisions profondes parallèles et horizontales. Les yeux sont grands, très ouverts, et l’on peut encore observer les pigments des pupilles. Le nez est court et épaté. La saillance des pommettes est représentée par des incisions parallèles qui partent de l’aile du nez jusqu’aux oreilles. L’oreille droite est fortement décollée du crâne et est très ronde. Là encore, deux incisions parallèles dessinent l’ensemble de l’oreille. L’oreille est creuse et l’on observe que des incisions verticales et parallèles très profondes font ressortir trois éléments de forment rectangulaire. Il pourrait s’agit d’un élément anatomique de l’oreille mais il est également possible qu’il s’agisse de bijoux. L’oreille de gauche, en revanche, est complètement collée au crâne et est de forme ovale. Quasiment plate, son lobe est légèrement en relief. L’oreille gauche est plus longue que l’oreille droite mais semble dépourvue de bijoux. Bès arbore un collier de barbe reparti des deux côtés de son nez. Sous le double trait de chaque pommette pendent en effet huit boucles du côté droit et sept du côté gauche. Chaque boucle du côté droit est formée de trois incisions verticales et parallèles tandis que chaque boucle du côté gauche est composée de deux incisions verticales et parallèles, donnant à la barbe un aspect à la fois fourni mais ordonné et élégant. Les lèvres supérieures du génie sont pulpeuses, remontant vers le nez. En-dessous, on observe une rangée de sept petites dents rangées parallèlement et toutes de la même taille. L’état de conservation actuel de la sculpture ne permet pas de discerner les détails de la lèvre inférieure ni du menton. La tête du génie est collée au buste. Le bandeau n’apparaît pas de l’autre côté de la tête. Le génie porte une couronne en forme de mortier, un des couvre-chefs du génie les plus courants. Le bout de l’arme tenue par le génie dans sa main droite apparaît sur le dessus de la tête, accolée au couvre-chef. Au dos on observe que la chevelure du génie se termine par une boucle apparaissant en haut du dos. Le vide entre le bras droit et le reste du corps est comblée tout comme le vide entre l’avant-bras gauche et e ventre ainsi qu’entre les jambes. Le dos du génie est peu galbé. Les fesses du génie sont posées sur un socle de pierre. Entre ses reins apparaît une petite queue légèrement incisée qui part de chacune des hanches et qui court le long du socle. Le numéro d’inventaire actuel est inscrit à l’encre noire sur pellicule isolante dans l’angle inférieur gauche du socle de pierre. La statue est couverte en de nombreux endroits de résidus d’enduit. On observe également de nombreuses traces de terre de fouille notamment dans les cavités à l’instar des oreilles.

Bès est une divinité secondaire et protectrice du foyer. La particularité de cette représentation  réside dans ses dimensions. En effet, les effigie du génie se déclinent habituellement sous la forme d’objets de petite taille qu’il était facile de porter sur soi ou de disposer dans une maison. Ici, la taille de la statue de Bès laisse penser qu’elle ait pu être placée dans un sanctuaire dédié au nain protecteur ou bien à Hathor. Il est possible qu’il s’agisse d’un sanctuaire important ou bien d’une chapelle populaire. Il est en effet plus probable qu’une telle effigie faisait l’objet d’une vénération collective plutôt qu’elle était confinée dans un foyer. La collection du musée Rodin possède une autre effigie de Bès aux dimensions imposantes, à savoir la plaque de calcaire Co.3385. Le musée du Louvre possède une statue imposant du dieu, arborant le même couvre-chef mais adoptant une autre gestuelle, conservée sous le numéro d’inventaire N437.

 

La collection égyptienne du musée Rodin possède sept autre objets à l’effigie de Bès, à savoir les Co. 2736, Co. 3090, Co. 2596, Co. 3385, Co. 5676, Co. 5677 et Co. 3064.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 285, "Statue de Bès guerrier. Le bras gauche pend le long du corps ; le bras droit, levé au-dessus de la tête, brandit une épée. Les jambes manquent ainsi que la coiffure. Cassé en deux morceaux. Calcaire. Haut. 45 cent. Environ. Quatre cents francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Commentaire historique

La statuette fut exposée à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux la décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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