Matière et technique

La planéité de la pièce correspond à l’un des critères d’identification d’une scapula de bœuf. Pour F. Poplin, l’abondance de trabécules au revers de la pièce vient confirmer le recours à une omoplate. La matrice découpée dans cette partie du squelette offre toutefois une épaisseur de tissu compact intéressante. Sur cette pièce, la matière semble moins fragilisée par le tissu osseux spongieux que sur les appliques Co. 2059 et Co. 2170.

 

Les stigmates que révèlent encore les bords de l’élément de placage apparaissent fréquemment sur les pièces analogues. De courtes et fines stries obliques se devinent sur les bords supérieur et inférieur. Il est probable qu’elles correspondent aux traces laissées par les dents de la lame métallique d’une scie. A contrario, les bords latéraux, ont été raclés pour régulariser la surface. Cette différence de procédés nécessite une clarification. Le sciage n’était-il seulement amorcé sur les bords latéraux et suivi d’une partition par flexion de la matrice osseuse ? Cette flexion aurait-elle fait naître des arrachements demandant à être estompés par raclage ? Cette technique pourrait, en effet, expliquer les manques de matière sur le bord senestre, mais demanderait à être démontrée.

 

Les trabécules occupant le revers ont été aplanies également par raclage de façon à cet que l’élément de placage puisse venir s’adosser plus facilement à l’âme de bois qu’il devait recouvrir. Des larges plages de stries obliques viennent se superposer aux marques de raclage, finissant de lisser la surface.

 

La régularisation de la face principale a généré de nombreux petits arrachements de matière. L’arrière-plan ainsi que le corps de la ménade offrent un aspect rugueux et sont constellés d’aspérités, dues à une utilisation hâtive de l’outil par l’artisan. De profondes incisions effectuées à l’aide d’un fin burin délimitent avec fermeté les volumes de la figure et mettent en valeur le relief en faible saillie.

Modification matérielle

Au dos, côté dextre, en partie supérieure, 12, marqué au crayon rouge.

Etat de conservation

La pièce est particulièrement bien préservée. On note seulement la présence d’un petit éclat dans l’angle inférieur dextre. Si les trabécules renferment encore quelques sédiments, au revers, ces derniers sont surtout visibles sous la forme de dépôts bruns sur la face principale de l’objet, dans les parties en creux. Quelques minuscules taches ocre orangé s’observent sur le relief : sur la main et le pied gauche de la ménade et un pan de son vêtement.

Restauration

Au cours de la campagne de restauration conduite par V. Picur en 2018-2019, l’applique a bénéficié d’un nettoyage enzymatique au coton-tige, puis d’un rinçage à l’éthanol. Ces opérations ont contribué à réduire la couche de salissure et à améliorer la lisibilité du relief.

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