Stèle cintrée

Sekhmet léontocéphale tournée vers la doite

Egypte > provenance inconnue

Basse Époque

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 13,3 CM; L. 9,5 CM; P. 3 CM

Calcaire polychrome

Co. 902

Commentaire

Etat de conservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. Seule la partie supérieure gauche de la stèle est conservée. Toute la partie droite a disparu dans une cassure qui s’étend en diagonale. La partie inférieure a également disparu, la stèle étant cassée par deux fois sur le dessous (partie légèrement polie par usure). Aucune trace d’outil n’est visible. On note la présence de griffures et de nombreux éclats et inclusions sur les tranches et le revers. Des lichens se sont développés dans la pierre ; ils ne semblent plus actifs. La polychromie est légèrement pulvérulente. Des traces de terre de fouille ont été ponctuellement conservées. De nombreuses concrétions sont observées au revers.

Description

Ce fragment de stèle cintrée porte l’image une déesse léonine, tournée vers la droite. Le décor est taillé en creux par rapport au plan. L’image de la déesse est conservée jusqu’à la taille. La position de ses bras indique qu’elle est représentée assise. La partie inférieure du bras droit est manquante ainsi que la main gauche.

On retrouve des traces ocre au niveau du disque solaire, de l’épaule droite et dans les creux du bras droit. On trouve également des traces épaisses de pigment bleu-foncé, dans la partie supérieure de la perruque ainsi que dans le creux du contour qui délimite le bord de la stèle.

 

La déesse, à tête de lionne et corps de femme porte une longue perruque tripartite lisse, surmontée d’un disque solaire taillé en creux entouré d’un cobra. L’image de ce cobra est très légèrement incisée, sa tête se dresse devant celle de la déesse. Elle est vêtue d’une robe fourreau à bretelles laissant apparaître son sein gauche. Sous les bretelles fines, au tissurenforcé sur le haut des épaules, deux bandeaux ceignent sa poitrine. Le tissu de cette robe, fin et souple, laisse transparaître le nombril de la déesse. Il se discerne au-dessus de son ventre légèrement rebondi, aux courbes douces et féminines. La silhouette de la déesse est élancée, ses bras sont menus. Elle tient un sceptre dans sa main gauche, dont ne subsiste qu’une partie du manche. Il semble plausible de restituer qu’un personnage en adoration se tenait initialement devant elle.

 

Les traces d’une colonne d’inscription se distinguent au niveau de sa tête.

 

Ce fragment de stèle cintrée représente la déesse Sekhmet, fille de Rê. Le plus souvent figurée sous l’apparence d’une femme à tête de lionne, est la divinité destructrice par excellence. Le clergé était contraint d’accomplir sans cesse des rites et d’effectuer des offrandes pour l’apaiser et maîtriser sa colère, décrite par de nombreux mythes. Sekhmet était une déesse aussi crainte qu’aimée, ayant exercé un pouvoir fascinant sur l’ensemble du territoire égyptien, et ce tout au long de la période pharaonique. On retrouve de nombreuses représentations de la déesse à travers des statues ou des stèles ainsi que des amulettes. La stèle du musée Rodin, de par sa petite taille et la scène d’adoration qu’il devait représenter à l’origine, s’inscrit dans les pratique de la religion privée telle qu’elle se manifeste à partir du Nouvel Empire et plus encore au cours du Ier millénaire. Il est possible qu’il s’agisse d’une stèle votive, représentant à l’origine un particulier rendant hommage à la déesse.

 

Une étiquette inscrite (illisible) était fixée à droite, dans la cassure. L’ancien numéro de l’objet est DRE 448 (Inventaire Boreux de 1913).

 

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Meudon, Pavillon de l'Alma, vitrine 15, 448, "Fragment de stèle en calcaire, réduit à la partie supérieure d’une déesse lionne tournée vers la droite, coiffée du disque et de l’uraeus. H. max. 13 cent. Larg. max. 9 ½. Estimé dix francs."

Donation Rodin à l’État français 1916.

 

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