Scarabée

Egypte > Provenance inconnue

Troisième Période Intermédiaire

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 1,1 CM : L. 1,9 CM 

Calcaire

Co. 6317

Commentaire

Etat de conservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. L’ensemble de l’objet est parcouru d’éclats et est très fortement érodé. On remarque au revers une importante tâche noire rectangulaire peut-être des résidus du collage d’une étiquette ou bien des traces de brûlure.

Description

Il s’agit d’un scarabée de petite taille réalisé en calcaire (ou peut-être en fritte blanche précédemment émaillée) représenté ailes repliées et pattes collées le long du corps, reposant sur une base. L’objet est érodé et empoussiéré. L’état de conservation actuel de l’objet permet difficilement de distinguer les différentes parties du corps. Le scarabée semble totalement dépourvu de décoration et d’inscription. Aucun système de suspension ni aucune perforation n’est également présent. Sous la tâche noire se trouvant au revers apparaissent des chiffres, 52x, peut-être l’ancien numéro d’inventaire de l’objet. 

Le scarabée dit bousier est un insecte chargé de symbolique pour les Egyptiens. Fins observateurs de la nature, ils avaient remarqué que ce coléoptère coprophage pousse une gigantesque boule d’excréments, destinée à protéger et nourrir ses petits ; ils ont associé cette boule au disque solaire. Dans la cosmogonie égyptienne, le scarabée participe donc à la régénération de celui-ci. Le nom donné au scarabée est aussi celui du soleil renaissant, Khepri, qui signifie « celui qui vient à la vie ». Le coléoptère est également associé à l’idée de renaissance. Pour les anciens Égyptiens, la vie a surgit d’une masse initiale. Cette masse, dans le cas des scarabées, est associée à la boule d’excréments. Khepri peut être représenté avec un corps d’homme, possédant à la place de la tête le corps d’un scarabée.

Dès la Vdynastie, des objets adoptant la forme de scarabées apparaissent. La typologie et la fonction des scarabées varient selon les contextes et les époques. Les plus anciens scarabées révélés par la documentation sont des amulettes, parfois inscrites au nom du propriétaire, au nom du roi régnant ou décorées de motifs apotropaïques. Ces amulettes étaient le plus souvent portées à la manière de bijoux, protégeant aussi bien les vivants que les défunts. Autre type de scarabées, certains scarabées funéraires appelés scarabée de cœur, placés entre les bandelettes de la momie au niveau du cœur et traditionnellement inscrits au revers du chapitre 30 du Livre des Morts. La raison d’être de ces objets était de pouvoir témoigner en faveur du défunt lors de son jugement. Le plus souvent, ces scarabées dits « de cœur » ont leurs ailes repliées, à l’instar des autres types, sauf pour les périodes les plus récentes où certains sont représentées ailes déployées, type spectaculaire qui n’apparait pas avant la XVIIe dynastie. Apparition aussi au cours de cette XVIIe dynastie des scarabées commémoratifs, qui permettent à la famille royale de transmettre à l’ensemble de l’élite un évènement important ayant eu lieu au palais. Les scarabées pouvaient également faire office de sceaux administratifs. L’impressionnant nombre de scarabées qu’ont produits les Égyptiens n’a d’égal que l’incroyable variété des matériaux utilisés. Les scarabées connaitront une longue postérité et seront populaire jusqu’à la fin du Premier Millénaire avant notre ère.

L’absence d’inscription, de décoration ainsi que de système de suspension semblent indiquer que le scarabée Co. 6317 serait datable de la Troisième Période Intermédiaire. 

Les collections de scarabées étant particulièrement abondantes dans les musées, il est surprenant que la collection égyptienne du musée Rodin n’en conserve que quatre exemplaires, les Co. 819, Co. 820, Co. 3538 et Co. 6317.

Les scarabées Co. 819, Co. 820, et Co. 3538 sont  tous réalisés en une pierre noire polie, et datés de la Troisième Période intermédiaire. D’un modèle similaire, les trois exemplaires présentent néanmoins des différences d’exécution. La pierre utilisée est d’un noir soutenu pour les scarabées Co. 819 et 3538, plus olivâtre pour le scarabée  Co. 820. Le scarabée Co. 6317, quatrième scarabée de cette collection, est en calcaire et de dimensions nettement plus petites que les trois autres. Ce n’est pas un scarabée de cœur.

Inscription

Anépigraphe. 

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