Eros

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque ptolémaïque

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
H : 12,7 cm ; L : 7,6 cm ; P : 3,7 cm
CO. 6148

Commentaire

Etat de conservation

Incomplet. La figure est acéphale, l’aile gauche manque et les jambes à partir des genoux sont lacunaires.

Description

La figurine Co. 6148 représente un personnage masculin ailé, debout, nu, en attitude de contrapposto, en appui sur la jambe droite et la jambe gauche légèrement fléchie. Le bras gauche repose sur un pilier, la main droite contre la hanche. Il retient un pan de drapé qui retombe le long de sa jambe. Il est acéphale et l’aile gauche est lacunaire. 
La présence de l’aile droite permet d’identifier ce personnage comme Éros, le fils d’Aphrodite, dieu de l’amour. La figure d’Eros connu une grande popularité en Egypte ptolémaïque et impériale où les coroplathes proposèrent de nombreux types et variantes dans les attitudes du dieu, ce dernier ayant été représenté accompagnant sa mère, la déesse Aphrodite, ou Psyché (Ballet 2020, fig. 95), ou seul dans diverses activités liées à l’artisanat (Ballet 2020, fig. 93) ou à la guerre (Besques 1992, D 4501 ; Dunand 1990, 104). 
Les détails du modelé anatomique et musculaires sont émoussés. Néanmoins, il est possible de noter l’aspect juvénile du corps d’Eros, ainsi que la souplesse de son déhanché. La formule choisie par le coroplathe évoque les innovations stylistiques du sculpteurs bronzier Praxitèle au IVe siècle avant notre ère : les éphèbes sont privilégiés à des figures plus matures et le chiasme s’accentue jusqu’au point de rupture de l’équilibre, la figure se trouvant soutenue par un pilier ou un autre support. Ce schéma connu par la suite une grande popularité tout au long de l’époque hellénistique et de l’époque impériale. 
Le type de l’œuvre est à rapprocher d’une figurine de jeune garçon et d’une figurine d’Hermaphrodite, respectivement découvertes dans les nécropoles de Chatby et de Hadra, à Ezbet el- Makhlouf, la première étant issue d’une génération postérieure à la deuxième, que l’on peut dater, par son contexte de découverte, entre 250 et 100 av. J.-C. De plus, l’éphèbe de Chatby présente des traces d’arrachements dans son dos qui pourraient signaler la présence d’ailes. Celui-ci et Co. 6148 pourraient alors constituer deux exemplaires d’Eros éphèbes, datables de la fin du IIIe ou du IIe siècle avant notre ère, constituant alors un antécédant à des figurines de type proche, produites à Myrina au IIe et au Ier siècle av. J.-C. (Kassab-Tezgör, 41, p. 63, pl. 23a. et 261, p. 194-195, pl. 78d). 
Ainsi que nous l’avons précisé plus haut, les représentations d’Eros ont fait montre de diversité à Alexandrie, mais également dans le reste du monde grec. Ainsi, au sein même du corpus réunissant les Erotes observant ce schéma, en contrapposto, appuyé sur un pilier, les variations sont nombreuses. Cela est vrai tant par le style (amplitude des ailes, élancement du canon) que par l’iconographie, Eros pouvant être affublé de divers attributs (comme un masque de théâtre (Winter 1903, Band I, p. 248, n°4), être appuyé sur un herme plutôt que sur un pilastre (Ibid., 5 et 6 p. 249). 
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