Applique de mobilier

Aphrodite et dauphin

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 12,6 cm ; L. 3,7 cm ; P. 0,8 cm

Os, métacarpe gauche de bœuf, face postérieure

Co. 5604

Commentaire

Etat de conservation

La teinte ivoirine de la face principale de cette applique se modifie au revers, virant vers une tonalité plus jaune. Brisée en partie supérieure, elle présente encore des sédiments dans les creux. On observe aussi un fendillement généralisé de la matière osseuse, avec des fissures longitudinales traversantes.

Description

L’applique devait s’insérer dans une composition plus vaste, formée au moins de deux plaquettes en os, permettant de présenter le personnage en entier. La jambe gauche recouverte d’un drapé, accompagnée d’un petit dauphin présenté verticalement, renvoie à une représentation d’Aphrodite. Celle-ci devait s’inspirer du groupe de l’Aphrodite de Cyrène, dont le prototype était considéré comme une création du milieu alexandrin à l’époque hellénistique et largement diffusé dans le monde romain avec de nombreuses variantes (MARANGOU 1976, p. 40-41 n. 197 ; DELASSUS 2020, p. 54 n. 39-40). Si le dauphin n’est pas chevauché ici par un amour, le drapé de la divinité devait être agencé comme sur le groupe sculpté conservé au British Museum (1861,1127.34). Un himation noué au milieu des jambes masquait celles-ci à mi-cuisse.

 

Plusieurs éléments de placage souscrivent à ce type iconographique, la retombée de l’himation et l’emplacement du dauphin changeant selon la posture qu’adopte la divinité. Le cétacé est associé au schéma de l’Aphrodite anadyomène sur une pièce du musée Benaki (18855 : MARANGOU 1976 n° 111-112, pl. 36a) et sur un relief complet de la collection Tamerit à Vienne (B67 : FROSCHAUER & HARRAUER 2004, cat. 2 p. 62). C’est une Aphrodite pudique qu’il escorte sur les pièces conservées au musée gréco-romain d’Alexandrie (13260 : BONACASA-CARRA 1995 p. 279 n. 1, pl. XXXIII) et au Staatliche Museum Ägyptischer Kunst de Munich (ÄS 4207 : WILDUNG 1976 p. 272).

 

Contrairement à l’ensemble de ces exemplaires, le fragment du musée Rodin se caractérise par des volumes assez peu prononcés. L’aspect graphique est d’ailleurs accentué par les contours fortement incisés de la figure et du dauphin. L’hésitation du trait, le manque de polissage et la tendance à privilégier un relief assez plat tendent à nous orienter vers une production au cours du IVe siècle.

 

Comparaisons

-Alexandrie, musée gréco-romain, 13260.

-Athènes, musée Benaki, 18855.

-Munich, Staatliche Museum Ägyptischer Kunst, ÄS 4207

-Vienne, collection Tamerit, B67.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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