Relief, modèle de sculpteur ?

Tête de roi tournée vers la droite

Provenance > Égypte
Datation > Époque ptolémaïque ?
Calcaire
H. 15,1 cm ; L. 12,4 cm ; Pr. 1,5 cm
Co. 3407
 

Commentaire

Etat de conservation

Le relief est fragmentaire. La surface est légèrement émoussée et l’épiderme est marqué par de nombreuses griffures, mais la pierre est saine. Des restes de polychromie ocre-rouge sont encore visibles.
Le cadre du bois est sain également. Sur la face du cadre, quelques taches sont dues à la présence d’eau qui a drainé l’encrassement sous forme d’auréole. Une fente s’est ouverte à droite, sur la presque totalité de l’épaisseur. Après la mise en place du relief, le bois a probablement continué à sécher. Le bois, en se rétractant autour du relief, s’est fendu. Des taches d’oxydation au revers de l’encadrement sont dues au contact avec un objet métallique. Une analyse par rayons X a permis de constater que les vis internes de l’encadrement sont peu corrodées. 
 

Description

Fragment d’un bas-relief figurant une tête royale taillée dans du calcaire. Le plan du fond est descendu, laissant le modelé de la tête en relief.
Les chants ne sont guère visibles, mais ils correspondent à des cassures et ne pas semblent pas avoir été dressés. Ils correspondraient à une cassure. Le revers n’est pas visible.
 
La scène, fragmentaire, montre la tête d’un pharaon anonyme, de profil, tourné vers la droite. La représentation ayant été coupée au niveau du cou, l’image est incomplète. Il porte le nemes au modelé lisse, flanqué d’un uraeus, et une barbe postiche. En raison du découpage moderne du bloc, leur image est incomplète.
Le modelé interne est très peu détaillé et seuls l’œil, le nez, la bouche et l’oreille ont reçu une véritable attention. L’œil droit  est bien dessiné et les sourcils, légèrement arqués, sont distingués par un très léger relief extrêmement fin. Des restes de polychromie ocre-rouge sont conservés dans les zones proches de cet œil. Au même niveau, et dans le prolongement de l'oeil, l’oreille droite apparaît particulièrement haute et trop petite. Le nez est long et les narines sont bien détaillés. La bouche est petite avec des commissures bien marquées. Enfin, le lien qui attache la barbe postiche par l’oreille est bien visible, ainsi que les plis du cou royal.
 
Le fait que les bords de ce relief correspondent tous à des cassures non dressées ne permet pas de l’identifier avec certitude comme un modèle de sculpteur. Néanmoins, la présence d’ocre-rouge, l’absence de modelé interne au visage et de détails sur le nemes, ou encore le départ net et perpendiculaire des épaules à la base du cou, sont des éléments qui laissent supposer que l’objet Co. 3407 pourrait être une ébauche à destination des artistes. Enfin, il est possible de rapprocher cette œuvre du CGC 33.414, identifié par Campbell Edgard comme un modèle de sculpteur (EDGARD 1906, p. 58, pl. XXIV).
En l’absence d’inscription, la datation du relief demeure délicate, bien que d’après le style il pourrait être attribué à l’époque ptolémaïque. En effet, le modelé du visage, l’oreille haute et en relief, le pan du nemes tombant relativement bas au niveau de la poitrine du roi, mais aussi la barbe postiche en relief rappellent la représentation de Ptolémée VIII – Evergète II conservée au musée des Beaux-Arts de Lyon (E501-1728).
 

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 47, "Modèle en calcaire peint : tête royale trounée vers la droite, à laquelle il manque la plus grande partie de la coiffure. Haut. 15 ; Larg. 12. Estimé cinquante francs."

Donation Rodin à l’État français en 1916.

Commentaire historique

Du vivant de Rodin, le relief était exposé à l'hôtel Biron.

L'artiste demanda à l'ébéniste japonais Kichizo Inagaki de l'enchâsser dans un cadre en bois exotique, entre 1913 et 1916. Ce cadre permettait de poser l'objet dans une vitrine et non de l'accrocher au mur.

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