Masque funéraire de jeune fille

Égypte > Touna el-Gebel ? (d'après le style)

L’époque hellénistique et romaine > Empereurs romains > première moitié du IIe s. après J.-C. (d'après le style)

[voir chronologie]

Stuc polychromé et verre

H. 23,6 CM : l. 15,4 CM : P. 12,8 CM

Co. 3249

Commentaire

Etat de conservation

Le masque a conservé une partie de son cou et du dosseret, aujourd’hui cassés.
Plusieurs petites mèches de cheveux rapportées sur le front et les tempes ont disparu. De nombreux manques sont observés dans l’épaisseur du matériau (sur le front notamment).
La presque totalité de la polychromie a disparu.
La pellicule de verre des deux yeux est cassée en plusieurs endroits. L’œil droit est marqué d’impacts. Ils demeurent cependant bien sertis dans le stuc.

Description

Il s'agit du masque d'une jeune fille.

La coiffure est faite de petites mèches souples, réparties sur le front et les tempes, et de trois tresses fines piquetées, l’une couvrant la raie médiane, les deux autres épousant le crâne sur les côtés. Les cheveux sont rendus par des incisions obliques. A l’arrière, un petit chignon formé des trois tresses piquetées est entouré d’un ruban dont une boucle du nœud est visible.

Le visage est rond ; sous la courbe presque semi-circulaire des sourcils, les yeux sont très ouverts, le regard dirigé vers le haut, la tête étant à l’horizontale. Ils sont peints, recouverts d’une pellicule de verre transparent, et maintenus en place par une fine couche de stuc.

Le nez est fin, les narines bien dessinées ; la bouche est finement modelée et le menton en galoche porte une fossette.

Les oreilles rapportées sont petites et d’un dessin sommaire. Sans doute un fragment de voile est visible passe derrière l’oreille gauche.

Aucun bijou n’est conservé.

 

Un masque similaire est conservé au musée du Louvre, à Paris, sous le numéro d’inventaire AF 12704 (AUBERT, CORTOPASSI 2004, p. 95, B 22, photo couleur p. 36 et 1998 Portraits de l’Egypte romaine, cat. 8 p. 42 et photo couleur p. 45). Il provient d’Antinoé (fouilles d’A. Gayet) et est daté de la première moitié du IIe s. après J.-C.

Voici la description qui en est donné dans le catalogue du musée du Louvre (AUBERT, CORTOPASSI 2004, p. 95) :

« Le visage est petit, avec une bouche fine et irrégulière. Les yeux, aux paupières supérieures surplombantes, sont réalisés avec une plaquette de verre peinte. La coiffure est composée d’une tresse piquetée sur la raie médiane et de deux tresses plus fines, elles aussi piquetées, qui passent au-dessus des oreilles. Les cheveux sont rendus par des incisions grossières. A l’arrière, un petit chignon formé de trois tresses piquetées est entouré d’un ruban. »

Le modèle de cette coiffure est romain : la tresse qui recouvre la raie médiane est la marque de l’enfance, selon la tradition étrusque reprise par les romains. Elle est notamment illustrée par des portraits de femmes de l’entourage d’Auguste, telle sa sœur Octavie, comme on peut l’observer sur ce camée conservé à Genève (MF 2991).

Par rapport aux portraits romains, les coiffures analogues des masques funéraires montrent une facture schématique et simplifiée (cf. AUBERT, CORTOPASSI 2004, p. 21).

Un second masque, tout aussi semblable à Co. 3249 que celui du Louvre, se trouve au Rijksmuseum van Oudheden de Leyde, Inv. B.A.220 (GRIMM 1974, pl. 93, 2) : la coiffure et le visage sont presque identiques, à l’exception de la technique employée pour les yeux (moulés et peints à l’origine) et de la présence de bijoux. Pour d’autres exemples de ce type de coiffure, voir GRIMM 1974, pl. 92-3. L’auteur confirme une datation du IIe siècle après J.-C. pour ces masques, en se basant sur leur coiffure caractéristique (ibid., p. 85).

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation Rodin à l'État français 1916.

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