Plaque en forme de grenouille

Egypte > Provenance inconnue

Nouvel Empire

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 2,6 CM : L. 2 CM : P.0,3 CM

Pâte de verre verte

Co. 2418

Commentaire

Etat de conservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. La figurine est légèrement empoussiéré et érodé sur l’endroit. De nombreuses fissures et éclats sont visibles au revers. L’appendice caudal du batracien a disparu dans une cassure.

 

Description

Cette image d’une grenouille a été réalisée en pâte de verre verte (sur la grenouille et le crapaud en Egypte ancienne, voir VERNUS-YOYOTTE 2005, p. 244-247). Pattes postérieures repliées, genoux pointés vers le ciel, pattes antérieures tendues et appuyées sur le sol, le batracien est représenté à l’action, prêt à bondir. La tête est pointée vers le ciel, la bouche fermée. La peau de l’animal représenté étant pustuleuse, cette image serait celle d’un crapaud. L’espace entre le corps et les pattes n’est pas évidé. Au revers, la surface n’a pas été aplanie.

 

La figurine Co. 2418 est une effigie de la déesse Heqet. Déesse hermopolitaine, Heqet est vénérée depuis les temps les plus anciens (sur cette déesse, voir CORTEGGIANI, 2007, p. 199-200). Divinité liée à l’accouchement, elle insuffle la vie aux corps modelés par Khnoum, le dieu-potier. Elle permet également aux défunts de renaître dans l’au-delà et, dans les Textes des Sarcophages, est désignée comme celle qui a rassemblé les os d’Osiris. Les égyptiens se représentait cette déesse sous trois formes différentes, soit comme une grenouille à part entière, soit comme une femme à tête de grenouille, soit sous une forme entièrement anthropomorphe. Figurée sous une forme complète de batracien, Heqet est le plus souvent représentée hors de l’eau et prête à bondir ; c’est le cas de la figurine Co. 2418.

 

Cette plaque s’inscrit de toute évidence dans la longue tradition des amulettes égyptiennes, objets aux dimensions généralement modestes qui ont apparus dès le début de l’Histoire égyptienne. Si le mot amulette peut s’exprimer sous différentes formes en égyptien ancien, l’étymologie se rapporte toujours à la notion de protection. Les amulettes peuvent être réalisées en des matières très diverses et représenter des symboles mythologiques, comme par exemple l’œil oudjat, le pillier djed ou bien des signes hiéroglyphiques ou encore des représentations de divinités comme la figurine Co. 2418. Il peut aussi s’agir de rouleaux de papyrus contenant des incantations magiques, pliés selon un certain procédé. Cette tradition sera notamment très répandue au cours de la période ramesside (voir DONNAT, 2016). Les amulettes étaient utilisées aussi bien pour les vivants que pour les morts ; avant le Nouvel Empire, les amulettes sont néanmoins essentiellement retrouvées en contexte funéraire. Elles étaient placées, parfois en larges quantités, entre les bandelettes des momies afin d’assurer au défunt un voyage paisible dans l’au-delà. Les amulettes sont également portées comme bijoux protecteurs, incluses dans des colliers, des bracelets ou des bagues. (Pour le site d’Amarna, voir STEVENS 2009, p.10). La production des amulettes s’intensifie nettement au cours de la XVIIIème dynastie et l’essor de la fabrication en faïence entraîna des matières, formes et utilisations de plus en plus variées. Elles constituent un élément central de la piété populaire et nous informent sur certains rituels se déroulant au sein du foyer. Il n’est pas exclu de restituer qu’elles pouvaient également être suspendues ou placées à divers endroits de la demeure afin d’assurer la protection de la maisonnée en tant que figurine divine. La documentation actuelle nous livre peu d’informations concernant les rites de consécration de ces objets. La plaque à l’image d’un batracien Co. 2418 est de toute évidence un objet protecteur, utilisée en contexte funéraire (placée entre les bandelettes d’une momie ou bien incrustée sur l'un objets du trousseau emporté par le défunt dans l'au-dalà) ou bien en contexte religieux ou domestique (dans un dépôt de fondation, par exemple). Ne possédant aucune perforation ni système de suspension, il n’était pas destiné à être suspendu à une paroi, ni inclus dans une parure.


Les amulettes en pierre à l’image de la déesse grenouille ont apparu dès le Prédynastique, et connaitront une longue postérité. Deux types différents existent, soit des plaques, comme la Co. 2418, soit des amulettes en trois dimensions, comme l’amulette Inv. N° 59.109.6 conservée au Metropolitan Museum of Art de New York. A partir du Nouvel Empire, les matériaux constituant ces amulettes se diversifient et des effigies en faïence font leur apparition.

 

Œuvres associées


En revanche, des amulettes à l’effigie d’Heqet sont conservées dans différentes collections égyptologiques, à l’instar de l’amulette Inv. N° 15.43.49 du Metropolitan Museum of Art de New York.

 

Inscription

Anépigraphe. 

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