Egypte > Provenance inconnue
Basse Époque
H. 3,5 CM : L. 0,7 CM : P. 1,7 CM
Stéatite verte
Co. 2402
Egypte > Provenance inconnue
Basse Époque
H. 3,5 CM : L. 0,7 CM : P. 1,7 CM
Stéatite verte
Co. 2402
L"œuvre est en mauvais état de conservation. Elle est empoussiérée, la partie supérieure arrière du siège est cassée ainsi que l’extrémité du nez. Une cassure se devine le long de l’oreille gauche.
Sur cette figurine, un enfant est représenté assis sur un siège exagérément haut. Le personnage, nu, semble coiffé d’une calotte. Une cassure le long de l’oreille gauche suggère la présence d’une mèche de l’enfance, aujourd’hui manquante. Les traits du visage sont anguleux. Les yeux sont grands et étirés ; l’extrémité du nez, de forme trapézoïdale, est cassée. Nez et bouche sont largement incisés. Les oreilles sont collées au visage et très légèrement au relief. Image classique de l’enfance en Egypte ancienne, le personnage porte son index droit (très peu matérialisé) à sa bouche, son bras gauche retombant près du genou. Phalanges et orteils ne sont pas individualisées. Les pieds reposent sur une petite base rectangulaire. L’enfant est assis sur le coussin d’un siège particulièrement haut, de forme cubique. Le côté droit de ce siège est décoré d’un quadrillage rectiligne, le côté gauche d’un quadrillage diagonal. Le coussin sur lequel l’enfant est assis retombe sur l’arrière du siège, laissé lisse de tout décor. La tête et les jambes de l’enfant sont hors proportions ; au dos, le sillon inter fessiers est également très allongé. Une bélière se situe à l’arrière du crâne du personnage. Comme la figurine Co. 2396, elle reprend un modèle de bélière en métal précieux, constitué de 4 anneaux accolés. La figurine Co. 2402 est donc vraisemblablement une amulette, pouvant être portée ou suspendue.
La figurine Co. 2402, de facture assez grossière, aux traits frustes et aux proportions singulières, correspond à la représentation d’un dieu enfant. Les divinités enfants sont très en vogue au cours du Ier millénaire avant notre ère tels, citons en particulier Ihy, Chonsou, Nefertoum et Harpocrate. Cette popularité s’explique par les forces qu’ils incarnent telles que la fécondité, la maternité, la succession filiale, la joie ou la protection des membres de la famille. Elle s’est concrétisée dans une nouveauté architecturale, apparue à la Basse Epoque puis devenue progressivement une des annexes des sanctuaires principaux, le mammisi. Le mammisi est une copie en pierre des bâtiments civils réservés aux naissances. Il symbolise la place fondamentale qu’occupent désormais les triades divines composées d’un dieu père, d’une déesse mère et d’un dieu enfant. Ce mammisi transpose dans le monde divin l’idéologie royale qui impose que le roi ait été engendré par Amon, assurant ainsi la légitimité divine du souverain. Dans tous les mammisis, le géniteur divin est toujours Amon, permettant ainsi que se perpétue la lignée royale.
La figurine Co. 2402 correspond à une représentation d’Harpocrate. Hor-pa-khered, traduit en grec par Harpocrate, et signifiant Horus-le-jeune-enfant, désigne à la fin du Nouvel Empire Horus, l’enfant né de l’union d’Isis avec le défunt Osiris. L’enfant d’Osiris est élevé par sa mère dans les marais de Chemnis, à l’abri du dieu Seth et protégé par plusieurs divinités comme par exemple Ouadjet. Dès la 21e Dynastie, Harpocrate, endosse un rôle de plus en plus important dans le panthéon égyptien. Il finit par assumer tant les autres formes juvéniles d’Horus que d’autres divinités. Harpocrate, ayant été guéri d’une piqûre de scorpion grâce à la magie de sa mère, assimila par exemple Ched, dieu sauveur et maître des animaux dangereux et venimeux. Ched, souvent représenté sur des amulettes ou ex-votos marchant sur des crocodiles et maîtrisant des animaux dangereux, sera d’ailleurs parfois remplacé par Harpocrate et l’on voit apparaître, de la Troisième période Intermédiaire à la fin de l’époque ptolémaïque, une multitude de stèles représentant le jeune Horus dans la posture autrefois adoptée par Ched, Lié à la fertilité, Harpocrate est aussi assimilé, entre autre, à Nepri et Min. Il incarne également le jeune soleil du matin et se substitue donc à Horus-Nekhen, personnifiant ainsi l’héritier divin devant succéder à son père.
Anépigraphe.