Applique de mobilier

figure de femme drapée

Égypte > provenance inconnue

IIIe-IVe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

Os long de bœuf

H. 11,5 cm ; L. 1,9 cm ; P. max. 0,5 cm

Co. 2297

Commentaire

Etat de conservation

Ce fragment à la tonalité gris beige sur sa face externe et au dos plus jaune est parsemé de minuscules taches ocre. Des zones blanches, qui semblent correspondre à des zones de décoloration de la matière osseuse s’observent aussi. La baguette, encore recouverte d’une couche de salissure, est cassée en partie supérieure.

Description

Le bord supérieur du fragment cassé faisait sans doute écho au bord inférieur scié en diagonale. Cette baguette s’ajustait à d’autres éléments de placage afin de reconstituer un personnage. Elle est sculptée d’un bras droit au coude tronqué, en partie couvert par le pan d’un manteau. La main retient une petite couronne, coupée en son milieu, mais dont on devine encore la forme circulaire. Cet attribut constitue un indice en faveur de l’identification du type iconographique. Elle apparaît souvent dans la main d’une silhouette féminine répertoriée sous le terme générique de « femme drapée » par L. Marangou dans son catalogue des os sculptés du musée Benaki (MARANGOU 1976 p. 57-58).

 

Treize appliques du musée Benaki et dix du musée Rodin répondent à ce modèle. Ces figures de jeune femme, légèrement déhanchées, sont vêtues d’un long chiton autour duquel est enroulé un himation. Outre la couronne, elles tiennent une cornucopia. Si ce symbole rappelle les représentations de la déesse de la fortune, Tychè, l’ensemble n’est pas assez distinctif pour identifier formellement les images composant ce corpus à un personnage mythologique donné. Tout au moins peut-on noter la filiation existant entre ces reliefs en os d’époque romaine et les reines lagides ornant les oenochoés en faïence, produites surtout Alexandrie, au IIIe siècle et à la fin du IIe siècle av. J.-C. (THOMPSON 1973, p. 24-34).

 

Contrairement aux appliques du musée Rodin Co. 2087 et Co. 2193, le bras est en partie masqué par l’étoffe de l’himation. Ce détail s’observe sur des reliefs sculptés d’une figure de femme à la tête protégée par un pan du manteau. On citera à titre d’exemples la pièce 71.55 du Walters Art Museum de Baltimore, l’élément de placage 57.693 du Museum of Fine Arts de Boston, une applique anciennement conservée au musée égyptien du Caire (STRZYGOWSKI 1904, n° 7097 p. 186, pl. XV), ou encore le spécimen y1968.243 du musée de Princeton. Le bras donnant naissance à une main aux doigts effilés est sculpté avec soin, comme les plis du vêtement. En nous appuyant sur les datations proposées pour des éléments de comparaison, nous pouvons proposer une fabrication au cours du IIIe-IVe siècle.

 

Marquage

Au dos est marqué 197, à l’encre violette.

 

Comparaisons

-Baltimore, Walters Art Museum, 71.55. -

Boston, Museum of Fine Arts, 57.693.

-Le Caire, anciennement au musée égyptien, STRZYGOWSKI 1904, n° 7097.

-Princeton, Princeton University Art Museum, y1968.243.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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