Ménade au tympanon

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

Ve -VIe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 5,2 cm ; l. 2,6 cm ; ép. max 0,5 cm

Os de bœuf

Co. 2293

Commentaire

Etat de conservation

Ce fragment d’applique de petites dimensions ne conserve qu’un segment de son bord inférieur, endommagé d’ailleurs par un éclat. De couleur crème, légèrement rosée par endroits, la matière osseuse est ternie par une couche de salissure surtout présente dans les creux. La structure du tissu osseux spongieux, visible sur le chant inférieur, s’observe aussi au dos de la pièce. Le revers comporte des stigmates laissés par des radicelles lors de l’enfouissement de la pièce.

Description

En dépit de son aspect très lacunaire, cette pièce peut être intégrée dans la série des petites appliques de forme rectangulaire ou trapézoïdale sculptées de figures de ménades en faible relief. Projetant sa jambe droite en avant, la jeune femme se dirigeait vers la gauche et frappait un tympanon de sa main droite, à l’instar des figures des appliques du musée Rodin Co. 2165, Co. 2256, Co. 2307-Co. 2454. Bien que la position de son bras rappelle celle des silhouettes animant les appliques Co. 2175 et Co. 2244, le corps est encore orienté vers la gauche et n’a pas amorcé de mouvement tournoyant, comme on peut le constater sur les exemples de comparaison cités. Cependant, il est fort probable que notre figure tournait violemment la tête l’arrière, suivant le schéma récurrent observable sur les éléments de mobilier en os utilisé pour décrire les ménades en proie à des mouvements convulsifs.

 

Pourvue d’un bras robuste, la ménade porte un chiton aux larges plis fortement recreusés, qui dévoile sa jambe droite, à la manière des figures sculptées sur deux appliques du musée Benaki (18820-18821 : LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 148, 171, p. 283, n° 225-226, pl. 60-61). L’apparence rugueuse de la surface, ainsi que le traitement sommaire des volumes, peuvent s’expliquer par la rapidité des gestes qu’implique une production en série. Ces caractéristiques se retrouvent sur l’applique Co. 2250 de la collection d’A. Rodin, qui offre une image en miroir. Sur la base de ces rapprochements typologiques et stylistiques, ce fragment, qui s’inscrit dans le groupe B défini par A. Loverdou-Tsigarida, peut être daté de façon approximative du Ve-VIe siècle.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18820, 18821 (jambe et drapé).

-Paris, musée Rodin, Co. 2175, Co. 2244 (buste et bras droit), Co. 2250 (contrepartie symétrique).

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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