Applique de mobilier

Néréide, monstre marin et Triton ?

Égypte > provenance inconnue

Fin du IVe-Ve siècle ap. J.-C. ?

H. 3,3 cm ; L. 11 cm ; P. max. 0,6 cm

Os, métacarpe gauche de bœuf, face postérieure

Co. 2277

Commentaire

Etat de conservation

Cette applique, cassée dans sa partie senestre et dans son angle supérieur dextre, offre une coloration ambrée sur ses deux faces. Quelques sédiments s’observent dans les creux. On note également un léger fendillement de la matière sur la face principale. Des éclats endommagent l’épaule droite et la poitrine de la Néréide visible à dextre de la pièce.

Description

La composition réunit deux Néréides de part et d’autre du corps d’un monstre marin. Ce dernier n’est évoqué que par un enroulement de sa queue, aux extrémités recourbées en volutes. Coupé sous la poitrine, le corps de la Néréide sculptée dans la partie dextre de l’applique, devait se prolonger sur une plaquette disposée sous la nôtre. Tournée vers la gauche, la divinité marine retient son voile enflé par le vent, en étendant son bras gauche. Cette pose, très courante sur les appliques en os décorant des coffrets en bois, se retrouve sur plusieurs pièces du musée Rodin aux styles différents (Co. 2159-Co. 2272, Co. 2208, Co. 2225, Co. 2259, Co. 5603). C’est aussi à ce schéma iconographique que souscrit l’exemplaire 18747 du musée Benaki à Athènes (MARANGOU 1976, n° 165 p. 116, pl. 149a).

 

La Néréide fait face à une seconde créature marine, dont n’a été sauvegardé que le bras tenant une forme circulaire, s’apparentant à un tympanon. Une seule analogie a pu être repérée pour cet attribut, qui semble dénoter une contamination du thiase marin par le monde dionysiaque. Il s’agit de l’applique 13309 du musée gréco-romain d’Alexandrie (BONACASA-CARRA 1995, p. 280-281 pl. XXXIV-2), sur laquelle un Triton brandit un tambourin. Cette comparaison nous invite à considérer notre divinité bien fragmentaire, possiblement comme un Triton. Bien que les attitudes des figures soient empreintes d’un certain naturel, et que les membres soient dotés d’une réelle souplesse, on observe une simplification de l’anatomie. Les mains sont réduites à de simples appendices. L’artisan, malgré une plasticité peu marquée, est tout de même parvenu à conférer une illusion de relief. Le modelé assez doux est mis en valeur par un polissage achevé. La stylisation de l’ensemble, autant que l’on puisse en juger, nous amène à proposer une datation à la fin du IVe ou au Ve siècle.

 

Marquage

Au dos, 214 marqué à l'encre violette assez effacée.

 

Comparaisons

-Alexandrie, musée gréco-romain, 13309 (position et attribut de la Néréide placée à senestre).

-Paris, musée Rodin, Co. 2159-Co. 2272, Co. 2208, Co. 2225, Co. 2259, Co. 5603 (position du bras de la Néréide placée à dextre).

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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