Ménade au tympanon

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

Ve -VIe siècle ap. J.-C. 

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 6,1 cm ; l. 3,5 cm ; ép. max 0,7 cm

Os de bœuf

Co. 2165

Commentaire

Etat de conservation

Endommagée par une cassure droite le long du bord senestre, la pièce est également fragilisée par les pertes de matière qui jalonnent, surtout au revers, son bord dextre, découpé en biais. Ces importantes lacunes ont largement contribué à un délitement de la matière osseuse. Une fissure est d’ailleurs bien visible au de l’exemplaire, à mi-hauteur.

 

La pièce offre une coloration beige grisâtre en raison d’une couche de salissure non négligeable sur sa face principale, mais la zone fortement délitée, dans l’angle supérieur dextre, révèle une teinte crayeuse. Quelques sédiments ou petites taches brunes s’observent en des endroits précis de la face externe ou du dos du spécimen. La surface du revers se pare d’une teinte plus jaune, avec des taches ocre orangé au centre.

 

Description

Cette applique de forme asymétrique était peut-être trapézoïdale à l’origine. Il est toutefois étonnant que la silhouette féminine soit décentrée et que sa jambe droite soit coupée. Emportée vers la gauche par un mouvement frénétique, la ménade, vêtue d’un fin chiton, tient de ses deux mains un volumineux tympanon. L’orientation contradictoire de sa tête par rapport au corps est un poncif du type iconographique de la tympanistria sur les petites appliques en os. Reproduit de manière systématique, ce modèle se retrouve à l’envie sur les sarcophages romains du IIe-IIIe siècle (TURCAN 1966, sarcophage du musée national de Naples : p. 221, pl. 18c ; couvercle du sarcophage des Grottes Vaticanes : pl. 28c).

 

C’est avec la pièce Co. 2307-Co. 2454 du musée Rodin que cette applique entretient le plus d’affinités : corps trapu de la figure, pose similaire, drapé du chiton soulevé derrière le dos par l’impétuosité du mouvement. Toutefois, notre ménade adopte une attitude plus statique. Les formes à la plasticité assez sensible de la plaquette Co. 2307-Co. 2454 laissent place sur notre exemplaire à un relief plat, à des contours heurtés et à de nombreuses maladresses, à l’image de l’ovale déformé du tambourin ou de la chevelure en calotte dégageant une nuque trop haute. Le rendu très simplifié du drapé ainsi que la forte stylisation des traits s’ajoutent à ces critères. Compte tenu de ces caractères distinctifs et du rapprochement iconographique qui peut être établi avec deux exemplaires appartenant au musée Benaki à Athènes (18820-18821: LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 148, 171, p. n° 225-226, pl. 60-61), une production au cours du Ve-VIe siècle peut être avancée pour cette pièce.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18820, 18821.

-Paris, musée Rodin, Co. 2307-2454.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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