Matière et technique

D’après F. Poplin, compte-tenu de l’épaisseur du tissu compact de l’applique, celle-ci pourrait tout aussi bien avoir été façonnée dans un humérus de bœuf qu’un humérus de dromadaire, comme l’applique Co. 2063. La présence invasive des trabécules au dos de la pièce constitue un argument en faveur d’un os de dromadaire.

 

Le revers a vu préservés quantité de stigmates liés au travail de la matière osseuse à l’aide d’outils à lame métallique. De grandes stries perpendiculaires au fil de l’os courant sur toute la largeur du dos sont masquées par de longues stries en biais. Faut-il y voir les souvenir du sciage de la matrice osseuse, recouverts ensuite par des stries laissées par une lame abrasive ?

 

Sur la face externe, le polissage ainsi que l’usure de la pièce ont estompé en grande partie les traces de fabrication. Les profonds sillons des drapés ont néanmoins dû être creusés à l’aide d’une pointe de burin.

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

Brisée sur tous ses côtés, cette applique offre une teinte blanchâtre crayeuse sur sa face principale tandis que le revers présente une couleur crème ocrée. Seule une partie infime du bord inférieur subsiste. Le dos est parcouru par de nombreuses fissures longitudinales, alors qu’elles se concentrent surtout, sur la face sculptée, sur le ventre et la cuisse gauche de la figure. La matière osseuse révèle un fendillement généralisé.

 

On remarque, en plus d’une fine couche de salissure, des marques noires sur les zones les plus saillantes, ainsi que de minuscules taches ocre rouge. Le dos conserve des traces d’une pâte de fixation bleue et des sédiments clairs dans les creux.

Restauration

La restauration menée par V. Picur au cours des années 2018-2019 a débuté par un nettoyage enzymatique au coton-tige, suivi d’un rinçage à l’éthanol. Les fissures ont fait l’objet d’une consolidation au Paraloïd B 72, enrichi de carbonate de calcium micronisé et de pigments.

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