Applique de mobilier

ménade ?

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 8,4 cm ; L. 4,6 cm ; P. max. 1,5 cm

Os, humérus gauche de bœuf

Co. 2082

Commentaire

Etat de conservation

Ce fragment, dont la matière osseuse de la face principale offre une tonalité beige, présente au dos un ton plus foncé. Brisé sur tous ses côtés, il n’a conservé que deux petites sections de ses bords latéraux. D’abondants sédiments se logent dans les creux, qui renferment aussi des résidus blancs. Au revers, on trouve aussi des sédiments dans les trabécules. Sur la face interne des bords courent des fentes longitudinales.

Description

Alors qu’elle se dirige vers la gauche, la jeune femme détourne la tête dans le sens contraire. Sa main gauche est portée vers le cou, comme si elle arrangeait une mèche de cheveux, tandis que le bras droit retombe le long du corps. Vêtue d’un chiton ceinturé sous la poitrine et dégageant le sein gauche, elle présente une coiffure aux mèches ondulées séparées par une raie médiane et ramenées en arrière.

 

Si cette figure ne détient aucun attribut distinctif qui pourrait autoriser une identification, il n’est pas exclu qu’elle puisse représenter une ménade. Sa pose n’est pas sans rappeler celle de certaines de ménades tympanistriae, telles celles figurant sur les pièces 18884 et 18977 du musée Benaki (MARANGOU 1976 : n° 100-101 p. 105, pl. 31 cd). Mais c’est avec une applique conservée sur toute sa hauteur, abritée dans les collections du Musée royal d’Art et d’Histoire à Bruxelles (E.03467), qu’elle entretient un rapport étroit sur le plan iconographique et stylistique. La proximité de l’attitude et du rendu des traits faciaux est à relever ; seul le chiton dénudant le sein droit diffère sur cette analogie. À partir de cette comparaison, on peut imaginer que notre ménade tirait sans doute vers l’arrière le kolpos de son chiton, à l’aide de sa main gauche.

 

La recherche de volume est assez sensible dans le rendu du corps de la jeune femme. Pour autant, l’anatomie stylisée et la simplification des détails témoignent d’une facture inégale. L’ovale mal défini du visage, comme les yeux inclinés en relief, placés de part et d’autre d’un nez fort qui surmonte une bouche esquissée, traduisent un travail rapide. Le manque de polissage qui s’observe surtout à l’arrière-plan participe de la même impression. Bien que d’une qualité légèrement supérieure à l’applique de Bruxelles, notre fragment ne peut être véritablement daté avant le IVe siècle, en raison des critères techniques et stylistiques cités ci-dessus.

 

Comparaisons

-Bruxelles, Musée royal d’Art et d’Histoire, E.03467.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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