Relief funéraire en creux

Inscription hiéroglyphique

Egypte > provenance inconnue

Ancien Empire ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 21 CM : L. 53 CM; P. 9 CM

Calcaire

Co. 1673

Commentaire

Etat de conservation

Le relief est en bon état de conservation. D’importantes inclusions minérales sont visibles en surface. La face gravée présente une usure en piquetage, conséquence vraisemblable d’une érosion éolienne. Toutes les faces présentent des traces d’outils ; certaines sont anciennes, d’autres semblent contemporaines de l’arrivée de l’objet sur le marché de l’art.

Description

Sur un bloc de calcaire rectangulaire, monolithe et singulièrement pesant, une frise de signes hiéroglyphiques est inscrite sur une ligne. Les signes sont tournés vers la gauche ; la lecture s’effectue donc de gauche à droite.

Les hiéroglyphes sont gravés en creux par rapport au fond. L’ensemble de l’inscription est entouré d’un cadre peu profond. On peut y lire un titre, à savoir ỉmy-r ḥsw(.w), le « directeur des chanteurs ». On note la précision des détails et les jeux de profondeur, rendant véritablement « vivants » (donc actifs) les signes, à l’instar notamment du détail des plumes et des yeux du premier signe de l’inscription -une chouette-, dont l’image servait à transcrire le son m (G17 de la Sign-List de Gardiner).

La dimension des signes est conséquente. Pour exemple, le vase hes central (vase à eau lustrale hst W14 de la Sign-list de Gardiner) occupe une hauteur de 14,1 cm et a pour largeur maximale 3 cm (au niveau du renflement de la panse). Ce relief correspondrait donc à une inscription monumentale. On peut supposer qu’elle provient de l’entrée d’une tombe de dignitaire. Le poids du bloc et surtout sa profondeur incitent à y voir un linteau, ayant surmonté à l’origine l’entrée d’une tombe semi rupestre. Le bloc adopte la forme d’un rouleau, image matérialisant dans le pierre la natte végétale placée au-dessous d’une porte et qui avait pour fonction, une fois déroulée, de clôturer l’entrée de l’édifice (voir par exemple, les tombeaux de la nécropole de Saqqarah).

L’ancien numéro d’inventaire, celui de la Donation Rodin (DRE 34), est indiqué sur une étiquette cartonnée manuscrite attachée à l’objet par une ficelle. A ce numéro, la mention de « objet faux » a été signalée. L’estimation de cet élément, destiné à surmonter l’entrée d’une tombe et attribuable à l’Ancien Empire, reste en effet sujette à débat.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 34, Bas-relief (modèle ?) en calcaire portant gravés les mots [hiéroglyphes]. Objet faux Larg. 53 ; Haut. 17.

Donation Rodin à l'État français 1916.

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