Égypte > provenance inconnue
Époque ptolémaïque
H : 10,5 cm ; L : 7,9 cm ; P : 4,5 cm
Terre cuite
Co. 1356
Égypte > provenance inconnue
Époque ptolémaïque
H : 10,5 cm ; L : 7,9 cm ; P : 4,5 cm
Terre cuite
Co. 1356
Etat fragmentaire. Pschent au-dessus des deux boutons de lotus lacunaires.
Cette lampe plastique a été moulée en forme de tête juvénile et comporte deux becs à l’emplacement des épaules. Le personnage arbore une large et épaisse couronne de fleurs alvéolée entourée d’un ruban dessinant trois spires autour de celle-ci. La couronne est surmontée de deux boutons de lotus. Un troisième élément lacunaire se trouvait entre les boutons de fleurs. Une mèche de l’enfance, difficilement lisible, retombant du côté droit de la tête permet d’identifier ici le dieu Harpocrate au visage souriant. Par comparaison avec d’autres représentations similaires du dieu (Fischer 1994, Nr 579, 583 et 656), portant cette épaisse couronne de fleurs surmontée de deux boutons de lotus, il est envisageable de restituer en ornement sommital la double-couronne, le pschent.
Harpocrate, ou « Horus l’enfant », est une divinité de la sphère osiriaque, fils d’Isis et d’Osiris. Très populaire à partir de l’époque ptolémaïque, il intègre le panthéon grec comme fils d’Isis et de Sérapis, quittant ainsi la sphère d’Osiris. Bien que « synnaos theos », c’est-à-dire qu’il partage l’espace sacré du temple d’Isis et/ou Sérapis à Alexandrie, sous le règne de Ptolémée IV Philopatôr (222-204 av. J.-C.), il connaît une popularité croissante dont témoigne l’important nombre d’images du dieu, en particulier dans la sphère alexandrine.
La lampe Co. 1356, témoigne de l’intégration d’un dieu égyptien dans le panthéon grec, tout en conservant ses attributs d’origine. Harpocrate est ici représenté avec la traditionnelle mèche de l’enfance égyptienne et probablement coiffé du pschent, mais qui en propose néanmoins une version hellénisée par le style. En effet, le visage du dieu est ici très rond et joufflu. Le front haut affecte la forme d’une demi-lune, les pommettes rondes sont relevées par un sourire raide, néanmoins présent, qu’affiche une bouche entrouverte aux lèvres épaisses.
Il a été proposé que la fondation d’un sanctuaire à Harpocrate au sein du temple de Sérapis à Alexandrie ait pu influer, en tant qu’acte officiel, sur l’image d’un Harpocrate hellénisé à partir du règne de Ptolémée IV Philopatôr (Ballet 2020, Empereur 1988, p. 220). Les représentations en terre cuite d’Harpocrate sont très nombreuses à Alexandrie, où les figurines proviennent majoritairement des nécropoles orientales. Néanmoins, les lampes plastiques le représentant en buste, comme la nôtre, sont rares. D’autres lieux ont livré du matériel coroplathique représentant le dieu enfant, comme le Fayoum, Athribis, Touna el-Gebel en Moyenne-Egypte, ou encore quelques exemplaires découverts à Coptos par exemple. La répartition de ces représentations n’est pas homogène : elles sont presque absentes du delta par exemple. En revanche, la popularité croissante d’Harpocrate permet l’exportation de son iconographie en dehors d’Egypte, à Délos, Myrina ou Tarse par exemple.