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Ménade au tympanon

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

Ve -VIe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 7,3 cm ; l. 4,1 cm ; ép. max. 0,4 cm

Os, scapula de bœuf

Co. 2181

Comment

State of preservation

Sur le côté dextre, l’angle supérieur est brisé, tandis qu’un second petit éclat vient mordre sur le bord, en partie inférieure. Une fissure court en diagonale sur la partie senestre, débutant du chant sommital pour atteindre la taille de la figure, barrant sa main droite et le tambourin. L’applique offre une teinte beige jaunâtre avec des zones plus ambrées, situées notamment dans la partie senestre de la face principale. Dans les parties en creux, ou à la surface rugueuse, subsistent des salissures. Quant au trou visible sur le bord senestre, il correspond à la présence d’un trabécule du tissu osseux spongieux. La partie médiane du bord inférieur révèle une perte de matière que l’on peut imputer à la trop grande fragilité de l’os. Le dos de la pièce conserve, en effet, en cet endroit, le témoignage de l’ancienne vascularisation de l’os. On notera également, que les dépressions créées autrefois par la présence de trabécules, proposent une coloration plus foncée.

Description

La découpe trapézoïdale de l’applique, légèrement évasée vers le haut, se retrouve sur l’applique Co. 2244 du musée Rodin, mais de façon moins affirmée. Avec cette dernière et la pièce Co. 2175, elle forme une série d’éléments de placage aux petites dimensions accueillant une figure de ménade dansant vers la droite. Celle-ci, dans un mouvement tournoyant, frappe de sa main droite un grand tympanon qu’elle élève au niveau de sa tête. Vêtue d’un chiton dont la transparence du tissu révèle son anatomie, la dévote de Dionysos accorde sa danse au son du tambourin. L’instrument est ici brandi plus haut que sur les deux appliques mentionnées en guise de comparaisons.

 

Dotée d’un corps aux formes pleines et aux proportions courtes, la figure occupe toute la hauteur de l’exemplaire. Les détails anatomiques de son visage, mis en valeur par une chevelure relevée en chignon, témoignent de la vivacité des gestes de l’artisan. Le profil maladroit, ainsi que l’œil incisé en amande, sont les signes tout autant d’une forte stylisation que d’une hâte dans l’exécution de la plaquette. Le drapé du chiton traité en larges plis souples dévoile le corps, comme l’indique la perforation du nombril, et accompagne le mouvement de la jambe gauche projetée vers l’avant. Dérivant d’un type hellénistique, le modèle de cette ménade se retrouve à de nombreuses reprises au sein des thiases diosysiaques animant les sarcophages romains des IIe-IIIe siècles. On citera, à titre d’exemple, la tympanistria sculptée sur l’une des extrémités arrondies du sarcophage en forme de lènos du musée Pouchkine (TURCAN 1966, p. 233, pl. 31a-b).

 

La bacchante tenant de ses deux mains un tambourin se rapproche des silhouettes des appliques en os qu’A. Loverdou-Tsigarida a classées dans son groupe B. Cette dernière fait d’ailleurs correspondre ces silhouettes au type du satyre askophoros, supportant l’outre de ses deux bras (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 171). Notre figure rappelle par sa pose une applique du musée égyptien du Caire (STRZYGOWSKI 1904, p. 188, n° 7103, pl. 15 ; LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 283, n° 224), ainsi que deux autres spécimens appartenant au musée Benaki à Athènes (18820-18821 : LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 148, 171, p. 283, n° 225-226, pl. 60-61), bien que le bas de son corps demeure orienté vers la droite. La profonde incision des contours palliant le manque de relief, associée à une forte stylisation du corps, inclinent à penser que cette pièce a pu être produite au Ve-VIe siècle, date retenue par A. Loverdou-Tsigarida pour les analogies décrites ci-dessus.

 

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18820, 18821 (type iconographique similaire mais position des jambes inversée), 22202 (position et drapé analogues).

-Le Caire, anciennement au musée égyptien, n° 7103.

-Paris, musée Rodin, Co. 2175, Co. 2244.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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