Baubo

Égypte probablement > Provenance exacte inconnue, probablement Basse Égypte

Époque Héllénistique et romaine

[VOIR CHRONOLOGIE]

Terre cuite

H. 6,6 CM ; L. 6,5  CM ; P. 3,7 CM

Co. 2798

Comment

State of preservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. Elle est cassée au niveau du cou et du pied droit. La tête est manquante et la cassure s’étend entre l’épaule droite et la base du cou, jusqu’au sommet de l’épaule gauche. La terre cuite se fendille en surface sous le bras droit et sous les deux fessiers. De légers éclats sont visibles en surface.

Description

La figurine représente une femme nue, en position accroupie, exhibant ses parties intimes. Elle est stable et ne nécessite pas de support extérieur. Une large perforation circulaire traverse la figurine de part en part, sur toute sa longueur.

La tête de la femme a disparu. Son bras droit repose sur un support indéterminé, sa main droite tenant un récipient, posé sur le genou droit. L’orifice de ce vase est tourné vers le bas. Son bras gauche pend le long du corps, le coude reposant sur la cuisse gauche et la main touchant le haut du pubis. La représentation de la main est délicate et soignée et les proportions de chaque orteil sont respectées. Ses bras, potelés, sont richement parés. Sur le bras droit, un bracelet à deux rangs est mis en valeur sous l’épaule, et un jonc à un rang orne le poignet. A gauche, un épais bracelet à un rang est glissé sous l’épaule et au poignet. Les doigts sont tous représentés. Les seins sont ronds, larges et évasés mais peu saillants. Les mamelons sont figurés grâce à deux petits orifices peu profonds, au milieu de chaque sein. Entre les deux seins, on remarque la présence d’un ornement constitué d’une boule saillante surmontant un disque plus large. Ce médaillon semble avoir été maintenu à l’aide de rubans croisés autour de la poitrine, dont une partie serait encore visible de part et d’autre sous les aisselles et au-dessus des seins. Le vase plastique en terre cuite d’époque romaine du musée du Louvre N° E. 20767 présente une suspension de ce type (DUNAND 1990, p. 207 N° 567). Au niveau de la cage thoracique, de légères ondulations matérialisent des bourrelets de chair. Le bassin est large, le ventre volumineux et saillant. En son centre, une légère incision marque le nombril. Etroite et peu profonde, elle adopte la forme d’un triangle dont la pointe est tournée vers le bas. Au-dessus, un léger pli accentue l’effet volumineux du ventre. Deux replis de chair rejoignant les deux hanches séparent le bas-ventre du pubis et mettent en valeur la rondeur du ventre. Le triangle pubien est profond. Une incision large mais peu profonde marque les parties génitales. Les cuisses sont larges ainsi que les mollets, collés contre elles. Le pied droit est cassé est le pied gauche est trop émoussé pour que l’on puisse y distinguer si les orteils ont été figurés. Un double bracelet orne chaque cheville. La surface sous la figurine a été aplanie avec un instrument de type couteau afin d’en assurer la stabilité en position dressée.

 

La figurine a été confectionnée dans un moule bivalve dont les traces de suture sont encore bien visibles. Les ornements visibles en partie antérieure (collier et bracelets) n’ont pas été gravés dans le moule postérieur. Au revers, les bras ne sont pas directement collés au corps et l’espace entre les bras et le corps n’a pas été évidé. Les omoplates sont saillantes. Juste au-dessous, on observe la figuration d’un léger creux, matérialisant la cambrure naturelle du dos. Entre les omoplates et le bas du dos des ondulations figurent, comme au niveau du ventre, l’imposante masse corporelle de la figurine. Deux ronds sont profondément marqués au niveau des lombaires. L’assise de la figurine est particulièrement charnue. Un large sillon souligne l’espace interfessier. Pour mettre en valeur la silhouette volumineuse, il s’affine jusque sous la figurine. Les fessiers ont été modelés de façon à permettre à la figurine une position assise et la base a été aplatie avec un instrument afin d’en assurer la stabilité.

 

La statuette Co. 2798 appartient au type des figurines « Baubo », apparues à l’époque ptolémaïque en Egypte jusque pendant la période romaine. Suivant une iconographie grecque ou gréco-romaine, les Baubos retrouvées en Egypte proviennent en très grande majorité de Basse Egypte, principalement d’Alexandrie et de Naucratis ainsi que du Fayoum. Les lieux et contextes de découverte sont variés, casernes, temples ou ateliers. La majorité des figurines de type Baubo fabriquées en Egypte sont réalisés en terre cuite moulée. Mais des exemplaires de la même époque existent également en faïence égyptienne (Metropolitan Museum of Arts sous le numéro d’inventaire 15.43.329) et en verre (British Museum sous le numéro d’inventaire 18,710612.22), retrouvées en Egypte mais de fabrication phénicienne. Ces figurines sont toutes représentées nues, jambes écartées et exhibant leur sexe. La position exacte des mains et des bras varie d’une figurine à l’autre. Certaines sont dépourvues de tête, d’autres peuvent chevaucher un sanglier, d’autres encore jouent de la harpe (type incluant également des figurines où la tête est placée au-dessus de la vulve).

 

Le nom de « baubo » fait référence à la version orphique du mythe de Déméter, rapportée par Clément d’Alexandrie. L’hymne raconte que la déesse, désespérée par l’enlèvement de sa fille Perséphone par Hadès, trouve refuge à Eleusis où elle est recueillie par Baubo. Celle-ci l’invite à boire, mais essuie un refus de la part de Déméter. Elle décide alors de soulever ses jupes, lui dévoilant ainsi ses parties intimes. De surprise, la déesse éclate de rire, surmonte sa douleur et accepte la boisson. La découverte de figurines représentant chacune une femme dont le visage est posé juste au-dessus de la vulve datant de la fin du IVème siècle av. J.-C. dans les vestiges du temple de Déméter à Priène incita les archéologues à donner leur donner le nom de Baubo, bien que ces figurines n’immortalisent pas le geste de dévoiler ostensiblement ses parties génitales tel que rapporté dans l’hymne orphique de Déméter. Les statuettes découvertes en Egypte reçurent également le nom de Baubo, leur posture rappelant plus clairement celle de la déesse Baubo dans le mythe orphique.

 

L’obscénité apparente de ces figurines ne doit pas les cantonner aux catégories d’objets à caractère exclusivement érotique. En effet, plusieurs représentations féminines offrant ostensiblement leur sexe à la vue de tous, écartant parfois même ses lèvres à pleines mains, existent dans différentes cultures et à différentes époques. On peut citer, à titre d’exemple, la déesse indienne de la ferilité Lajja Gauri (une de ses représentations est conservée au Metropolitan Museum of Arts sous le numéro d’inventaire 2000.284.13) dont les attributs divins sont précisément symbolisés par son exhibition sexuelle.

 

Les figurines de type Baubo découvertes en Egypte sont à remettre dans le contexte de la longue et riche évolution des figurines féminines nues d’Egypte. Dès le Moyen Empire, un certain nombre de types de figurines féminines font leur apparition en Egypte. Représentées nues, ces femmes sont, au contraire des Baubos, longilignes et dépourvue de toute obscénité, en dépit de leur nudité. Une autre grande catégorie est connue en Egypte, c’est celle des figurines féminines nues accompagnées d’un enfant allaitant. Dans les deux cas, elles sont liées à la fertilité et possèdent des fonctions protectrices et régénératrices aussi bien pour les vivants que pour les morts. A la Basse Epoque apparaît une nouvelle catégorie de figurines, préparant l’apparition des Baubos. Il s’agit d’un type de figurine jambes écartées présentant une vulve, prémisse des figurines de l’époque ptolémaïque. Un exemplaire est conservé au British Museum sous le numéro d’inventaire 1965,0930,954. Certains Baubos sont pourvus d’un orifice ou d’une bélière au sommet du crâne permettant de les suspendre et peut-être de les porter sur soi comme des amulettes puisqu’il s’agit d’objets de petite taille. Il semblerait donc qu’on ait affaire à des figurines garantissant la fertilité, la protection et la régénération, à l’image des précédentes figurines égyptiennes connues jusqu’à lors. La possibilité d’une grossesse expliquerait la corpulence des figurines. Les figurines de type Baubo sont donc à comprendre à la fois comme une étape fondamentale de la longue évolution des figurines féminines égyptiennes ainsi que comme une tradition hybride, mêlant des influences grecques évidentes, à des traditions égyptiennes et sans doute aussi des influences orientales, aux fonctions apotropaïques.

 

La figurine Co.2798 s’inscrit dans cette tradition de la piété personnelle. Elle tient dans la main droite un vase renversé, duquel semble s’échapper un contenu difficile à identifier. On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement avec les figurines d’Harpocrate où le dieu plonge sa main dans un pot, symbolisant ainsi la prospérité (un exemple est conservé au Metropolitan Museum of Art sous le numéro d’inventaire 89.2.2002). Cet élément ne fait que renforcer et confirmer la vocation de la figurine Co. 2798 à apporter prospérité et fertilité à son détenteur par le pouvoir vital du sexe féminin.  

La collection égyptienne du musée Rodin possède trois autres figurines de type Baubo conservées sous les numéros d’inventaire Co. 2714, Co. 6120 et Co. 6091.

Inscription

Anépigraphe.

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Ouchebti momiforme

Égypte > Provenance inconnue

Fin de la Basse Époque, probablement XXIXe-XXXe dynasties

[VOIR CHRONOLOGIE]

Faïence siliceuse

H. 10,8 CM : l. 3 CM (BRAS) : P. 2,1 CM (TÊTE)

Co. 3633

Comment

State of preservation

La figurine est fragmentaire (il manque le bas des jambes, les pieds et la base) et en mauvais état de conservation. Elle est cassée à mi-hauteur et les deux fragments conservés ont été recollés. La glaçure qui la recouvrait, de couleur verte à l’origine (voir le visage et comparer avec les ouchebtis Co. 2344 et Co. 2356), a été en grande partie calcinée. En effet, la dureté de l’objet et la patine brunâtre vitrifiée qui recouvre en grande partie sa surface suggèrent que l’objet a subi un incendie.

Description

Cet Ouchebti est en faïence siliceuse e. Le personnage est représenté debout sur une petite base rectangulaire (visible au dos). Son corps est entièrement emmailloté : seuls les bras et les mains – sommairement exécutés en relief – sont croisés au niveau de la poitrine. On remarque que les doigts ont été modelés par de profondes incisions. Dans chaque main se trouve un instrument agricole, très probablement une houe et un pic. La tête est ornée d’une perruque tripartite et le menton d’une longue barbe fine tressée. Le visage est allongé et les traits anguleux. Ils sont soigneusement détaillés. Les arcades sourcilières et les paupières sont visibles, le nez et les lèvres sont finement matérialisés. De grandes oreilles, de forme triangulaire sont indiquées (cf. Co. 2356).

 

Au revers de l’objet, un épais pilier dorsal s’arrête en bas de la perruque. L’ouchebti faisait partie de l’équipement funéraire des défunts aisés. Au fil du temps, ces figurines funéraires étaient réunies dans la tombe en nombre de plus en plus conséquent. Chargée de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts (transposition de celui des vivants), la figurine Co. 3633 tient dans ses poings fermés des instruments agricoles et porte un sac de graines sur le dos, du côté gauche. Le maillage rustique de ce sac est représenté au moyen de croisillons incisés.

 

Le matériau et le style de Co. 3633 sont typiques de la Basse Époque (SCHNEIDER 1977, type 5.3.1). Certaines caractéristiques, comme la forme de la perruque et la longue barbe fine, indiqueraient plutôt la fin de la période (XXIXe-XXXe dynastie).

Un proche parallèle est l’ouchebti au nom de Nesbanebdjed, daté de la XXXe dynastie, vendu chez Sotheby en 2008.

 

La collection du musée Rodin comporte plusieurs objets semblables à Co. 3633 et mieux conservés : Co. 2344, Co. 2356, Co. 2354 et Co. 2372, mais le plus proche parallèle est Co. 3632.

 

Également appelés chabtis ou chaouabtis avant la XXIe dynastie, les ouchebtis (du verbe oucheb, « répondre ») sont des « répondants », des figurines funéraires chargées de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts. Les exemplaires les plus anciens sont peut-être à identifier parmi les figurines en terre crue ou en cire de la XIe dynastie (vers 2000 av. J.-C.). Au début du Moyen Empire, une formule magique devait être récitée sur une statue du maître défunt afin de le protéger des basses besognes obligatoires dans l’Au-delà. Cette effigie était généralement momiforme et en bois (cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 67). Les figurines en pierre apparaissent à la deuxième moitié de la XIIe dynastie et une formule magique apparaît alors sur leur corps. Il s’agit d’un extrait du chapitre VI du Livre des morts. Le nombre et la qualité des statuettes augmentent progressivement au cours du Nouvel Empire et, à partir de la Troisième Période intermédiaire (vers 1070 av. J.-C.), elles sont généralement réalisées dans une fritte émaillée de couleur bleue qui accroche le regard. Les ouchebtis sont particulièrement nombreux à la Basse Époque, une seule tombe pouvant en contenir environ quatre cent. (Concernant l’origine et la fonction des ouchebtis, cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 62-70 ; BOVOT 2003, p. 11-18 et p. 46-52)

Inscription

Anépigraphe.

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Ouchebti momiforme

Égypte > Région thébaine probablement

Troisième Période intermédiaire, XXIe dynastie probablement

[VOIR CHRONOLOGIE]

Faïence siliceuse bleu turquoise rehaussée de noir intense

H. 14,9 CM : l. 4,4 CM (BRAS) : P. 3,5 CM (SOCLE)

Co. 2432

Comment

State of preservation

L’œuvre est en très bon état de conservation. Néanmoins, une cassure récente au niveau des jambes a sectionné l’ouchebti en deux parties, recollées. La glaçure a conservé la vivacité de sa couleur et son aspect brillant. L’inscription, peinte à l’encre noire, est partiellement effacée. Des dépôts brunâtres (probablement de la terre d’enfouissement) sont visibles par larges plaques sur le dessus de la tête et dans le dos et comblent partiellement les creux de la figurine.

Description

Ouchebti en fritte émaillée bleu intense. Le personnage est représenté debout, dressé sur un socle qui épouse la forme de la statuette. Son corps est entièrement emmailloté : les membres ne sont pas visibles, à l’exception des avant-bras qui apparaissent en relief, croisés au niveau de la poitrine. La statuette est imberbe et arbore une longue perruque tripartite. Les traits du visage sont grossièrement modelés. Les détails des yeux et des sourcils sont rendus au moyen de peinture noire, qui sert également à indiquer les longues mèches de la perruque et le bandeau (qui forme une boucle à l’arrière du crâne), ainsi que la houe tenue dans chaque main et le grand sac de graines qui barre le bas du dos. L'Ouchebti n'a pas de pilier dorsal. Recouverts par l’épaisse glaçure, des défauts dans l’homogénéité de la pâte se distinguent néanmoins sur toute la surface de l’objet (voir en particulier au niveau des pieds).

 

Co. 2432 se caractérise par la vivacité de sa glaçure bleue et par les détails ajoutés au moyen d’épais traits noirs : la perruque, les houes et l’inscription. Une particularité de cet ouchebti est la boucle visible à l’arrière de la tête, appelée « seched ». Il s’agit d’un simple bandeau de tissu posé sur le front et noué à l’arrière du crâne, permettant de maintenir en place les mèches de la perruque. Bien visibles sur la perruque, les deux pans du bandeau retombent à l’arrière du crâne.

 

L’ouchebti faisait partie de l’équipement funéraire des défunts aisés. Chargée de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts (transposition de celui des vivants), la figurine Co. 2432 tient dans ses poings fermés une houe. Peints de chaque côté le long des bras, ces deux instruments agraires sont en réalité à replacer dans l’axe voulu par l’artisan, c’est-à-dire dépassant des deux côtés du corps (sur la notion d’aspectivité dans les principes de représentation en Égypte ancienne, voir ZIEGLER, BOVOT 2001). Pour comparaison, voir par exemple, le chaouabti de Toutânkhamon conservé au Musée Egyptien du Caire (Inv. N° JE 60830), où les insignes régaliens (le sceptre et le flagellum) du pharaon défunt sont insérés dans la figurine en bois.

 

Le sac de graines est très justement matérialisé. Il s’agit d’un grand sac (2,7 cm de largeur sur 2,3 cm de hauteur), suspendu aux épaules par deux solides cordelettes. Les cordelettes s’arrêtent net dans le dos, au niveau des épaules. Le sac de graines est fermé par un nœud de chaque côté, dont les boucles sont bien visibles. Les croisillons du sac ont été incisés dans la terre avant cuisson, puis l’artisan a relevé par un trait noir le dessin des fibres. Il est possible de comprendre les étapes de son travail. Il a tout d’abord peint les traits horizontaux, qu’il a ensuite croisés avec des traits verticaux nettement plus soutenus, inclinés selon un biais de droite à gauche. La ligne peinte, continue, va en s’amincissant vers la partie inférieure. L’observation de l’épaisseur des traits verticaux permet de reconstituer que l’artisan, droitier, a commencé son décor en haut à gauche, pour finir le dernier trait en bas à droite. Tenant l’objet dans le creux de sa main gauche, il a adopté ces gestes pour éviter d’effacer avec sa main droite les lignes déjà peintes. Si l’objet a été fabriqué dans une série, la précision et la qualité de l’exécution du décor atteste d’un atelier expérimenté et proche du pouvoir.

 

Ces divers éléments permettent de dater précisément cet objet de la XXIe dynastie (SCHNEIDER 1977, type 4.3.1) et de suggérer une provenance thébaine. En effet, il est possible de le comparer aux ouchebtis du grand prêtre d’Amon et souverain de la Haute-Égypte Pinedjem Ier (vers 1050 av. J.-C.), découverts dans la Cachette Royale de Deir el-Bahari (DB320) en 1881. Une centaine de figurines sont aujourd’hui comptabilisées.

 

Voici un exemplaire conservé au Metropolitan Museum of Art de New York (26.7.981). Et un second au musée du Louvre, à Paris (E 7666) (BOVOT 2003, p. 190-1).

 

Les ouchebtis appartenant à d’autres occupants de la Cachette (essentiellement des membres de la famille des grands prêtres) sont également semblables à Co. 2432, ce qui confirme la datation. On remarque que les inscriptions, consistant le plus souvent en une seule colonne, sont toujours placées à l’avant de la figurine. Elles peuvent exceptionnellement être disposées en deux colonnes (cf. Co. 2432), comme sur le serviteur funéraire de la prêtresse Nestanebeticherou, conservé à l’Ashmolean Museum d’Oxford sous le numéro d’inventaire 1884.50.

 

Bien que plus petit et de couleur plus claire, Co. 5645 peut être daté de la même époque que Co. 2432.

Inscription

Deux colonnes de hiéroglyphes sont peintes en noir à l’avant de la statuette, entre des traits verticaux. Le texte, qui est très effacé, part de sous les bras et descend jusqu’aux pieds.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Meudon/pavillon de l'Alma/vitrine 8, 338, "Ushabti d'homme en terre émaillée bleue. Deux lignes verticales d'hiéroglyphes illisibles peints en bleu et noir. Haut. 14 cent. 1/2. Estimé cinq francs."

Donation Rodin à l’État français en 1916.

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Ouchebti momiforme au nom de Psammétique

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE.

BASSE ÉPOQUE, PROBABLEMENT XXVIE-XXVIIE DYNASTIES

[VOIR CHRONOLOGIE].

Faïence siliceuse VERTE

H. 9,3 CM : l. 2,5 CM (BRAS) : P. 2,2 CM (SOCLE)

CO. 2372

Comment

State of preservation

L'oeuvre est complète et en bon état de conservation. La glaçure a disparu à l’arrière de la tête sur le côté gauche. Toute la surface de l’objet a perdu la vivacité de sa couleur et sa brillance, excepté l’arrière de la perruque et le pilier dorsal (comparer avec Co. 2344 et Co. 2356). Quelques éclats sont visibles (extrémité de la barbe, mains, arêtes du piédestal).

Description

L'Ouchebti en faïence siliceuse verte. Le personnage, qui porte le nom de Psammétique, est debout sur une base rectangulaire, légèremetn trapézoïdale. Les dimensions de cette base se fondent dans celles de la figurine, pilier dorsal compris. Son corps est entièrement emmailloté : les membres ne sont pas visibles. Seules les mains – sommairement exécutées en relief – apparaissent croisées au niveau de la poitrine. Elles tiennent chacune une houe. Le personnage porte une perruque tripartite et une longue barbe fine, tressée avec précision. Les mèches de la perruque n’ont, au contraire, pas été individualisées. Les traits du visage sont soigneusement exécutés (arcades sourcilières et paupières sont visibles). Les oreilles sont grandes et bien détaillées. On remarque que les côtés du visage et de la barbe sont fortement creusés.

 

Au revers de l’objet figure un pilier dorsal (inscrit) qui s’arrête au bas de la perruque. L’ouchebti faisait partie de l’équipement funéraire des défunts aisés. Chargée de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts (transposition de celui des vivants), la figurine Co. 2372 porte un sac de graines sur le dos. Placé du côté gauche, ce sac est représenté au moyen de croisillons incisés.

La cordelette de suspension de ce sac est en partie visible sur l’épaule gauche.

 

Le matériau et le style de cette figurine sont typiques de la Basse Époque, en particulier la longue barbe, l’emplacement du sac de graines, les petites mains qui tiennent les outils agricoles, ainsi que la base et le pilier dorsal (SCHNEIDER 1977, type 5.3.1). Voici un exemplaire bien daté (XXVe-XXVIe dynastie), au nom du prêtre Horemheb.

 

L’inscription permet de préciser la datation de Co. 2372 : l’époque saïto-perse. Le nom gravé sur la statuette – Psammétique – a notamment été porté par trois pharaons de la XXVIe dynastie (entre le milieu du VIIe et le milieu du VIe siècle av. J.-C.)

 

Les plus proches parallèles se trouvent dans la collection du musée Rodin : Co. 2354 et surtout Co. 2356 (ouchebti mieux conservé mais anépigraphe, et dont les traits du visage et la barbe sont identiques à Co. 2372).

 

Également appelés chabtis ou chaouabtis avant la XXIe dynastie, les ouchebtis (du verbe oucheb, « répondre ») sont des « répondants », des figurines funéraires chargées de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts. Les exemplaires les plus anciens sont peut-être à identifier parmi les figurines en terre crue ou en cire de la XIe dynastie (vers 2000 av. J.-C.). Au début du Moyen Empire, une formule magique devait être récitée sur une statue du maître défunt afin de le protéger des basses besognes obligatoires dans l’Au-delà. Cette effigie était généralement momiforme et en bois (cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 67). Les figurines en pierre apparaissent à la deuxième moitié de la XIIe dynastie et une formule magique apparaît alors sur leur corps. Il s’agit d’un extrait du chapitre VI du Livre des morts. Le nombre et la qualité des statuettes augmentent progressivement au cours du Nouvel Empire et, à partir de la Troisième Période intermédiaire (vers 1070 av. J.-C.), elles sont généralement réalisées dans une fritte émaillée de couleur bleue qui accroche le regard. Les ouchebtis sont particulièrement nombreux à la Basse Époque, une seule tombe pouvant en contenir environ quatre cent. (Concernant l’origine et la fonction des ouchebtis, cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 62-70 ; BOVOT 2003, p. 11-18 et p. 46-52)

Inscription

À l’avant de la statuette, une colonne de hiéroglyphes est disposée en creux entre deux traits verticaux (texte 1). Le texte, qui se lit de droite à gauche, part de sous les mains et descend jusqu’aux chevilles. Une deuxième colonne de hiéroglyphes est incisée à l’arrière, sur le pilier dorsal, depuis la perruque jusqu’aux chevilles (texte 2) : Osiris Psametiknakht ... fils de  ... ? (traduit par Jean-Luc Bovot)

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Ouchebti momiforme au nom de Neithemhat, fils de Roudbastet

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE.

BASSE ÉPOQUE, époque saïte, PROBABLEMENT XXVIe-XXVIIe DYNASTIES

[VOIR CHRONOLOGIE].

Faïence siliceuse BLEU-VERT

H. 8,9 CM : l. 2,4 CM (BRAS) : P. 1,9 CM (SOCLE)

CO. 2356

Comment

State of preservation

Complet. Très bon état de conservation : la glaçure a gardé sa couleur vive et son aspect brillant. Seules l’oreille et l’épaule droites sont légèrement endommagées. Des concrétions maculent la surface et les creux (voir en particulier l’espace entre les mèches de la perruque et la barbe postiche).

Description

Ouchebti en faïence siliceuse de couleur bleu-vert intense et brillant. Le personnage se tient debout, dressé sur une petite base rectangulaire légèrement trapézoïdale. Son corps est entièrement emmailloté : les membres ne sont pas visibles. Seules les mains – sommairement exécutées en relief – apparaissent croisées au niveau de la poitrine : celle de droite tient une houe et celle de gauche un pic. Le pouce gauche est visible. Le personnage porte une lourde perruque tripartite et une longue barbe fine et tressée. Les traits du visage sont soigneusement détaillés (arcades sourcilières et paupières sont visibles). De grandes oreilles, de forme triangulaire, sont indiquées. Au revers de l’objet figure un épais pilier dorsal qui atteint la hauteur de la tête. L’ouchebti faisait partie de l’équipement funéraire des défunts aisés. Chargée de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts (transposition de celui des vivants), la figurine Co. 2356 porte un sac de graines sur le dos. Placé du côté gauche, ce sac est représenté au moyen de croisillons réguliers et profondément incisés.

 

Le matériau et le style de l’ouchebti Co. 2356 permettent de le dater avec certitude de la Basse Époque (SCHNEIDER 1977, type 5.3.1). À cette période en effet, les deux houes qui étaient visibles dans les mains du serviteur à partir de la XVIIIe dynastie sont remplacées par un pic et une houe. Le pilier dorsal et les pieds de la figurine sont dorénavant placés sur une base rectangulaire. Autrefois privilège royal, les particuliers peuvent alors porter une barbe et tous les ouchebtis sont, à partir de cette époque, pourvus d’une barbe. Cette barbe peut être soigneusement détaillée, ce qui est le cas sur le Co. 2356.

 

Parmi les plus beaux exemplaires connus figurent les ouchebtis d’Hekaemsaef (XXVIe dynastie). La tombe de cet amiral, contemporain du pharaon Amasis (vers 550 av. J.-C.), a été découverte en 1903 près de la pyramide d’Ounas à Saqqara. Elle contenait 401 ouchebtis. L’un d’entre eux est actuellement conservé au Metropolitan Museum of Art de New York (16.9.1).

 

Un proche parallèle à Co. 2356, au nom de Padineboun, a été vendu chez Christie en 2000. Il a été daté entre la XXIXe dynastie et l’époque Ptolémaïque. Son inscription se trouve également sur le pilier du dorsal.

 

L’inscription gravée sur le pilier dorsal permet de préciser la datation de l’ouchebti Co. 2356 : l’époque saïto-perse. Le nom de son propriétaire, Neithemhat (« (la déesse) Neith est à l’avant ») est bien attesté à la Basse Époque. S’il s’agit généralement d’un prénom féminin (RANKE 1935, Bd I, p. 182, 1), la représentation et les titres de l’ouchebti correspondent à ceux d’un homme.

 

Les plus proches parallèles se trouvent dans la collection du musée Rodin. Les figurines Co. 2344, Co. 2354 et Co. 2372 sont de même type que Co. 2356, mais en moins bon état de conservation. La barbe et les traits du visage de Co. 2356 et Co. 2372 sont identiques.

 

Également appelés chabtis ou chaouabtis avant la XXIe dynastie, les ouchebtis (du verbe oucheb, « répondre ») sont des « répondants », des figurines funéraires chargées de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts. Les exemplaires les plus anciens sont peut-être à identifier parmi les figurines en terre crue ou en cire de la XIe dynastie (vers 2000 av. J.-C.). Au début du Moyen Empire, une formule magique devait être récitée sur une statue du maître défunt afin de le protéger des basses besognes obligatoires dans l’Au-delà. Cette effigie était généralement momiforme et en bois (cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 67). Les figurines en pierre apparaissent à la deuxième moitié de la XIIe dynastie et une formule magique apparaît alors sur leur corps. Il s’agit d’un extrait du chapitre VI du Livre des morts. Le nombre et la qualité des statuettes augmentent progressivement au cours du Nouvel Empire et, à partir de la Troisième Période intermédiaire (vers 1070 av. J.-C.), elles sont généralement réalisées dans une fritte émaillée de couleur bleue qui accroche le regard. Les ouchebtis sont particulièrement nombreux à la Basse Époque, une seule tombe pouvant en contenir environ quatre cent. (Concernant l’origine et la fonction des ouchebtis, cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 62-70 ; BOVOT 2003, p. 11-18 et p. 46-52)

Inscription

L’inscription a été gravée à l’arrière de la figurine. Une colonne de hiéroglyphes en creux est disposée en colonne sur toute la hauteur du pilier dorsal, depuis le haut de la tête jusqu’au bas du socle. Le texte se lit de droite à gauche : Osiris Neithemhat (RN 181, 1 ?) fils de ... Bastet-Roud (traduit par Jean-Luc Bovot)

Le signe nb et le signe pr seraient fragmentaires en raison d'une mauvaise application du moule.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 133, "Ushabti anépigraphe en terre émaillée verdâtre. Haut. 10 cent. 1/2. [Estimé 15 francs avec le 134]."

Donation Rodin à l’État français 1916.

 

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Ouchebti momiforme au nom de Chahaâs

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE.

BASSE ÉPOQUE, PROBABLEMENT XXVIE-XXVIIE DYNASTIES

[VOIR CHRONOLOGIE].

Faïence siliceuse VERT OLIVE CLAIR

H. 9,8 CM : l. 2,7 CM (BRAS) : P. 2,4 CM (SOCLE)

CO. 2354

Comment

State of preservation

Complet. Bon état de conservation, excepté la glaçure qui a disparu sur presque toute la surface de l’objet. Des traces en sont encore visibles, notamment sur le visage, la barbe et le front. Elles indiquent que la statuette devait être à l’origine entièrement recouverte d’une glaçure de couleur vert olive vif. L’oreille droite de la figurine est endommagée.

Description

Ouchebti en faïence siliceuse de couleur vert olive clair. Le personnage se tient debout, à l’aplomb d’une petite base rectangulaire, légèremetn trapézoïdale. Son corps est entièrement emmailloté : les membres ne sont pas visibles. Seules les mains – sommairement exécutées en relief – apparaissent croisées au niveau de la poitrine. Celle de droite tient une houe et celle de gauche un pic ; ces instruments, réalisés en léger relief, ne sont plus guère visibles. Le personnage porte une perruque tripartite et une longue barbe fine, non rayée. Les traits du visage et les oreilles – de grande taille – étaient détaillés mais sont érodés (comparer avec l’ouchebti Co. 2356, mieux conservé). Au revers de l’objet figure un épais pilier dorsal qui s’arrête au bas de la perruque. L’ouchebti faisait partie de l’équipement funéraire des défunts aisés. Ces figurines funéraires étaient chargées de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts (transposition de celui des vivants). La statuette Co. 2354 porte ainsi un grand sac de graines sur le dos, du côté gauche ; ce sac est soigneusement représenté par des croisillons, profondément incisés. La cordelette de suspension du sac se discerne en relief sur l’épaule gauche.

 

Le matériau et le style de cette figurine sont typiques de la Basse Époque, en particulier la longue barbe, l’emplacement du sac de graines, les petites mains qui tiennent une houe et un pic, ainsi que la base et le pilier dorsal (SCHNEIDER 1977, type 5.3.1). Voici un exemplaire bien daté (XXVe-XXVIe dynastie), au nom du prêtre Horemheb.

 

Le matériau et l’exécution de cette pièce sont les indicateurs d’une fabrication en série (au moyen de moules). Cette production est caractéristique de la Basse Époque. L’inscription gravée sur la face antérieure de la figurine Co. 2354 confirme l’estimation d’une datation saïto-perse.

 

Les plus proches parallèles se trouvent dans la collection du musée Rodin : Co. 2372 (ouchebti de même type) et Co. 2356 (ouchebti de même type, mieux conservé).

 

Également appelés chabtis ou chaouabtis avant la XXIe dynastie, les ouchebtis (du verbe oucheb, « répondre ») sont des « répondants », des figurines funéraires chargées de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts. Les exemplaires les plus anciens sont peut-être à identifier parmi les figurines en terre crue ou en cire de la XIe dynastie (vers 2000 av. J.-C.). Au début du Moyen Empire, une formule magique devait être récitée sur une statue du maître défunt afin de le protéger des basses besognes obligatoires dans l’Au-delà. Cette effigie était généralement momiforme et en bois (cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 67). Les figurines en pierre apparaissent à la deuxième moitié de la XIIe dynastie et une formule magique apparaît alors sur leur corps. Il s’agit d’un extrait du chapitre VI du Livre des morts. Le nombre et la qualité des statuettes augmentent progressivement au cours du Nouvel Empire et, à partir de la Troisième Période intermédiaire (vers 1070 av. J.-C.), elles sont généralement réalisées dans une fritte émaillée de couleur bleue qui accroche le regard. Les ouchebtis sont particulièrement nombreux à la Basse Époque, une seule tombe pouvant en contenir environ quatre cent. (Concernant l’origine et la fonction des ouchebtis, cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 62-70 ; BOVOT 2003, p. 11-18 et p. 46-52)

Inscription

Sur la face antérieure, une colonne de hiéroglyphes encadrée de part et d’autre par un trait vertical, est disposée en creux. Le texte, qui se lit de droite à gauche, part de sous les mains et descend jusqu’aux chevilles. Piédestal et pilier dorsal ne comportent aucune inscription.

Sehedj ? le (prêtre) sem ? Chapery (ou Semchapery) ou chahy ... ? justifié (traduit par Jean-Luc Bovot)

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 152, "Ushabti en terre émaillée bleue avec inscription d'une ligne verticale sur la face antérieure. Haut. 97 millimètres. Estimé un francs."

Donation Rodin à l’État français 1916.

 

 

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Ouchebti momiforme

Égypte > Provenance inconnue

Basse Époque

[VOIR CHRONOLOGIE]

Faïence siliceuse bleu-vert

H. 10,9 CM : l. 3 CM (BRAS) : P. 2,3 CM (SOCLE)

Co. 2344

Comment

State of preservation

L’œuvre est complète et en très bon état de conservation. Un manque est visible sur l’épaule droite. Quelques éclats ont endommagé le socle au niveau des arêtes. Absence de glaçure sous la base.

Description

Ouchebti en faïence siliceuse de couleur bleu-vert intense. Le personnage se tient debout, dressé à l’aplomb d’une petite base rectangulaire légèrement trapézoïdale (plus large à l'avant qu'à l'arrière). Le dessous de la base ne présente pas de glaçure, ce qui semble indiquer que l’objet a été cuit en position debout. Il est également possible d’observer que la pâte est de couleur beige verdâtre.  Le corps est entièrement emmailloté : les membres ne sont pas visibles. Les mains – sommairement exécutées en relief – apparaissent croisées au niveau de la poitrine. Le personnage porte une perruque tripartite et une longue barbe fine, non rayée. Le visage, de forme allongé, est grossièrement détaillé. Deux incisions en diagonale figurent les yeux et deux autres la bouche ; le nez est triangulaire. Chaque détail du visage est modelé par des incisions rapides dans la matière. La bouche apparaît déformée. Les oreilles sont très longues et non détaillées, elles se détachent nettement devant le pan de la perruque. Au revers de l’objet, un pilier dorsal est indiqué. Il est séparé de la perruque par une incision large et profonde.

 

Le matériau et l’exécution sommaire de cette pièce sont les indicateurs d’une fabrication en série (au moyen de moules). Cette production est caractéristique de la Basse Époque.

 

Le style de cet ouchebti confirme une datation de la Basse Époque, en particulier la longue barbe, les petites mains, la base et le pilier dorsal (SCHNEIDER 1977, type 5.3.1). Voici un exemplaire proche stylistiquement, daté de la XXVIe à la XXXe dynastie.

 

On note sur ces deux statuettes l’absence d’inscription. Il s’agit d’une figurine accompagnant une série. Destinés à l’équipement funéraire d’une même personne, des ouchebtis anépigraphes pouvaient en effet compléter une collection de figurines plus grandes, plus prestigieuses et généralement inscrites. L’ouchebti du musée Rodin Co. 2344 a comme particularité de présenter des traits grossiers et de ne tenir aucun instrument agricole dans les mains ; l’exécution hâtive de cette figurine indique qu’elle n’était peut-être pas tout à fait terminée avant sa cuisson.

 

Les collections du musée Rodin comptent d’autres ouchebtis de la même période : Co. 2354 (inscrit, XXVIe-XXVIIe dynasties), Co. 2356 et Co. 2372 par exemple.

 

Également appelés chabtis ou chaouabtis avant la XXIe dynastie, les ouchebtis (du verbe oucheb, « répondre ») sont des « répondants », des figurines funéraires chargées de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts. Les exemplaires les plus anciens sont peut-être à identifier parmi les figurines en terre crue ou en cire de la XIe dynastie (vers 2000 av. J.-C.). Au début du Moyen Empire, une formule magique devait être récitée sur une statue du maître défunt afin de le protéger des basses besognes obligatoires dans l’Au-delà. Cette effigie était généralement momiforme et en bois (cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 67). Les figurines en pierre apparaissent à la deuxième moitié de la XIIe dynastie et une formule magique apparaît alors sur leur corps. Il s’agit d’un extrait du chapitre VI du Livre des morts. Le nombre des statuettes augmente au cours du Nouvel Empire et, à partir de la Troisième Période intermédiaire (vers 1070 avant J.-C.), elles sont généralement réalisées dans une faïence siliceuse de couleur bleue qui accroche le regard. Les ouchebtis sont particulièrement nombreux à la Basse Époque, une seule tombe pouvant en contenir environ quatre cent. (Concernant l’origine et la fonction des ouchebtis, cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 62-70 ; BOVOT 2003, p. 11-18 et p. 46-52)

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 133, "Ushabti anépigraphe en terre émaillée verdâtre. Haut. 10 cent. 1/2. [Estimé 15 francs avec le 134]."

Donation par Rodin à l'Etat français en 1916.

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Modèle de sculpteur

Buste de roi

Egypte > provenance inconnue

Époque hellénistique et romaine

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 10,2 CM; l.  7,2 CM

Terre cuite

Co. 829

Comment

State of preservation

L'œuvre est en bon état de conservation.

Description

Il s’agit d’un modèle de sculpteur en terre cuite réalisé par moulage grâce à un moule à creux perdu représentant un buste humain cassé sous la base du cou. Les bras ne sont pas représentés et le buste est cassé au niveau des épaules. Le nez fut réalisé en plâtre à une époque inconnue. Les yeux et les sourcils sont fortement creusés et semblent avoir été retravaillés à l’outil après le démoulage de la même manière que l’on travaille les parties de statues destinées à recevoir des incrustations. Il semble donc qu’il s’agisse d’un modèle pour une statue. Les oreilles ont un aspect singulier : le pavillon de l’oreille droite n’est pas sorti et celui de l’oreille gauche est replié sur lui-même. Le matériau et dense et non friable à l’ongle. On remarque plusieurs bulles sur l’ensemble de la surface. Des traces de pigments verts sur le sourcil gauche correspondent peut-être à de l’oxyde de cuivre. L’ensemble est de facture délicate et on remarque des lignes marquant les plis du cou.

 

L’ensemble représente une tête masculine et probablement royale. En effet, bien qu’elle ne soit pas très marquée, on remarque bien les contours d’une coiffe sur le front et le crâne. De plus, les deux bandes que l’on remarque au niveau des épaules confirme la présence d’un némès. Il s’agit donc d’un roi coiffé d’un némès en partie cassé. Le modèle Co.829 ressemble beaucoup au modèle de sculpteur conservé à l’Egypt Center de Swansea sous le numéro d’inventaire W166. Il s’agit donc de l’effigie d’un roi ptolémaïque. 

D’autres parallèles sont visibles dans EDGAR Campbell.C., Sculptor’s Studies and unfinished Works, Catalogue général des Antiquités égyptiennes du musée du Caire Nos 33301-33506, Le Caire, 1906, pl. 62 33.478.

Inscription

Anépigraphe.

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Modèle de sculpteur

Tête de roi

Egypte > provenance inconnue

Époque ptolémaïque, XXXe dynastie

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 8, 4 CM ; l. 6,6 CM

Matériau composite

Co. 828

Comment

State of preservation

L’épaule droite cassé ainsi que la partie inférieure à la base du cou. De nombreux éclats, griffures et épaufrures sont visibles notamment sur le nez.

Description

Il s’agit d’un modèle de sculpteur représentant une tête de roi, coiffé d'un némès. Sur le front apparaît un bandeau, peut-être la base d’une couronne et la partie du némès. Les yeux sont étires, le bout du nez est légèrement épaté et la bouche est charnue. L’oreille droite est abîmée dans sa partie inférieure.

L’arrière présente une surface relativement plane tandis que le bas du cou remonte vers l’avant. L’œuvre a été moulée avec un moule à creux perdu. On observe des craquelures sous les narines certainement dues à la cuisson ainsi que des petites bulles de part et d’autre.

Des traces de pigments ocre sont observés sur la lèvre inférieure ainsi qu’à l’arrière. Le matériau est assez dense et non friable à l’ongle.

La facture est de moindre qualité. Les traits du souverain sont caractéristiques de l’iconographie royale de la Basse Époque à l’époque ptolémaïque.

La collection égyptienne du musée Rodin possède d’autres modèles de sculpteurs représentant des rois de tailles diverses à savoir les Co.833, Co.6311 et Co.786.

Des parallèles existent dans EDGAR Campbell.C., Sculptor’s Studies and unfinished Works, Catalogue général des Antiquités égyptiennes du musée du Caire Nos 33301-33506, Le Caire, 1906, pl. 12, 33.345, pl. 13, 33.350, pl. 14, 33.354 et dans TOMOUM Nadja, The Sculptor’s models of the Late and Ptolemaic Periods. A Study of the Type and Function of a Group of Ancient Egyptian Aretfacts, Le Caire, 2005, pl. 24, n°27-28.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 153, "Tête royale (modèle) en calcaire. La tête est coupée au-dessus du front suivant une section horizontale. La face postérieure est aplanie. Haut. 9 cm."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le modèle fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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Bouchon de vase canope à tête humaine

Égypte > Provenance inconnue.

Troisième Période intermédiaire ou Basse Époque, XXIe ou XXVIe dynastie

[voir chronologie].

Terre cuite, peinture.

H. 9,5 CM ; D. max. 14,8 CM ; D. gorge : 11 CM ; D. ouverture : 9,2 CM.

Co. 6431

Comment

State of preservation

Un fragment conséquent de la partie supérieure de la tête est clivé. Semblable à une calotte, il a été recollé lors de la restauration de 2013, mais le plan de cassure comporte de nombreux manques. Une lacune importante dans le matériau marque le côté gauche de la tête. L’extrémité du nez, une partie de la joue gauche et les lèvres sont érodées. Les bords de la gorge permettant l’emboîtement du bouchon sur un vase présentent plusieurs cassures. Toute la surface de l’objet est griffée et piquetée. L’épaisse peinture noire des traits du visage est bien conservée.

Description

Bouchon de vase canope à tête humaine, en terre cuite ocre.

Sur l’épaisseur de la tranche, un arrondi, creusé au tour, forme une gorge permettant l’emboîtement du bouchon sur le col d’un vase.

 

La tête est couverte d’une perruque lisse et enveloppante ; elle laisse les oreilles dégagées et forme une ligne sur le front, juste au-dessus des sourcils. Les oreilles sont détaillées. Le visage, plutôt large, est de forme ovale. Le contour des yeux est incisé. De plus, les sourcils, les traits de khôl et les iris sont peints en noir. Malgré l’érosion à cet endroit, on constate que le nez est large. Les narines ainsi que les sillons nasogéniens sont indiqués. Le menton semble orné d’une barbe courte dont l’extrémité se confond avec la base du bouchon. Cette base, d’une hauteur de 1,5 cm, est visible uniquement à l’avant. Sur les côtés et à l’arrière, la perruque, qui descend jusqu’à l’extrémité inférieure du bouchon, s’évase très légèrement.

 

Bien que les bouchons de vases canopes soient souvent fabriqués en pierre – en calcaire ou en albâtre notamment – des exemples en terre cuite sont connus du Moyen Empire à la Basse Époque. Ils pouvaient être associés à un vase en pierre, comme le vase canope Co. 952 de la collection du musée Rodin.

 

Deux bouchons de vases canopes en terre cuite, conservés au Musée Égyptien de Turin, sont stylistiquement très proches de Co. 6431. Ils portent le numéro d’inventaire Cat. 3470/1 et Cat. 2470/2 (ancienne collection de B. Drovetti), cf. DOLZANI 1982, p. 58 (N. 19120 et N. 19121), GREWENIG 2014, p. 216-7.

Ils présentent la même perruque lisse et la même barbe courte que la tête Co. 6431. Les traits du visage et le modelé des oreilles sont identiques. De plus, on retrouve sur ces deux bouchons à tête humaine la bordure caractéristique sous la barbe, ainsi que la peinture noire qui permet de mettre en valeur les yeux et les sourcils. Bien que les deux objets soient semblables, le bouchon Cat. 3470/1 est daté de la XXIe dynastie (1076-943 av. J.-C.), alors que le Cat. 3470/2 est publié comme datant de la période saïte (664-525 av. J.-C.). Leur provenance n’a pas été enregistrée.

 

En l’absence du corps du vase et en attente d’autres éléments de comparaison, nous proposons pour ce bouchon de canope à tête humaine une datation probable de la XXIe ou de la XXVIe dynastie.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l'Alma, vitrine 23 et 24, 526, "couvercle de vase canope à tête humaine, yeux peints en noir. Terre cuite. Haut. 9 cent. Estimé quinze francs."

Donation de Rodin à l'Etat français en 1916.

Historic comment

Le couvercle de canope était exposé seul en 1913 dans une vitrine du pavillon de l'Alma à Meudon.

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