Harpocrate au pot
Comment
State of preservation
Incomplet. Figure acéphale, les jambes manquent. Absence de revers.
Description
La figure est acéphale. Elle maintient de son bras droit un pot de miel contre sa hanche, dans lequel elle plonge sa main gauche. Il est possible de reconnaître l’attitude de l’Harpocrate au pot.
Harpocrate, ou « Horus l’enfant », intègre à l’époque ptolémaïque le panthéon hellène en tant que fils d’Isis et de Sérapis. D’abord synnaos theos, il connait une popularité croissante, que l’on constate notamment par l’abondance de documents le représentant, qui dépasserait même le nombre de représentations connues d’Isis à la même époque, du moins en coroplathie (LIMC IV). La fondation d’un temple à Harpocrate au sein du sanctuaire de Sérapis à Alexandrie, sous le règne de Ptolémée IV Philopâtor (222-204 av. J.-C.), a pu avoir, en tant qu’acte officiel, une influence dans le développement de l’iconographie hellénisée d’Harpocrate (Ballet 1998, p. 220).
Si les pouvoirs fertiles d’Harpocrate sont le plus souvent mis en exergue par une corne d’abondance, cette dernière a parfois été substituée à un pot. Michel Malaise identifie deux groupes principaux d’Harpocrate au pot : Harpocrate, le pot posé à côté de lui (Co. 2503) ; Harpocrate tenant le pot contre le flanc gauche, dans lequel il plonge la main droite afin d’en saisir le contenu comme ici, ou la main devant la bouche pour en manger le contenu (Co. 6019). La substance qu’Harpocrate puise dans ce récipient serait, d’après Michel Malaise, l’athèra, une bouillie réalisée à base de farine, dont les prêtres d’Harpocrate s’enduisaient le visage d’après des sources écrites tardives. Cette bouillie était distribuée au fidèles et servait à nourrir les enfants ou comme remède aux adultes. Ainsi, le pot, comme la corne d’abondance, constitue le symbole de la force nourricière d’Harpocrate, en particulier vis-à-vis des enfants. Les représentations de l’Harpocrate au pot, sont très fréquentes à l’époque impériale. Par ailleurs, le traitement du corps, peu soigné et assez schématique, invite à abaisser la datation aux premiers siècles de l’ère chrétienne.