ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE TARDIVE OU ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 9,4 cm ; L. : 3,8 cm ; Pr. : 2,5 cm
Co. 2430
ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE TARDIVE OU ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 9,4 cm ; L. : 3,8 cm ; Pr. : 2,5 cm
Co. 2430
L’œuvre est en très mauvais état de conservation.
Extrêmement oxydée et corrodée, les détails sont aujourd’hui illisibles. Les pieds et une grande partie des bras, notamment le bras gauche, sont de plus manquants. Les ailes sont aussi très détériorées. De larges plaques de matière ont disparu, particulièrement sur le devant des jambes et sur le côté gauche du visage.
L’œuvre Co. 2430 figurait sans doute la déesse Isis, debout, les jambes jointes, les bras légèrement levés vers l’avant et détachés du corps. Deux longs pans de matière semblent correspondre à des ailes étendues le long des bras, comme sur l'oeuvre Brooklyn Museum inv.no. 36.567E par exemple. On peut d’ailleurs encore deviner leurs attaches dans le dos et l’amorce des ailes le long des fessiers puis des jambes.
La déesse était coiffée d’une perruque tripartite, ornée d’un uraeus frontal et surmontée d’un modius. Cellui-ci était peut-être, à l’origine, couronné d’un disque solaire flanqué de cornes de vache. Ces attributs font traditionellement partie de ceux de la déesse et sont présents sur d’autres figurines d’Isis ailées, telles que celles du Musée du Louvre (inv.no. E.4322) ou du British Museum (inv.no. EA11135). La déesse semble avoir été vêtue d’une longue robe moulante descendant jusqu’aux chevilles, aujourd’hui manquantes. Le visage et le modelé du corps sont extrêmement détériorés : mis à part la silhouette de la poitrine, plus aucun détail n’est discernable. Enfin, une large bande de métal paraît avoir été arrachée devant les jambes. Cette perte de matière pourrait être le témoignage de la présence initiale d’une autre figurine pressée contre Isis et protégée par ses ailes.
Les représentations d'Isis en bronze sont très fréquentes aux époques tardives, en particulier celles d'Isis allaitante. La statuette Co. 2430 appartient très probablement au groupe des Isis ptérophores protégeant de ses ailes une autre divinité debout ou assise. Il s'agit le plus souvent d'Osiris momifié, comme pour l'oeuvre Louvre E.3722, ou les statuettes EA60991 et EA12588 du British Museum. Isis aurait ainsi pu être accompagnée de son fils Horus ou Harpocrate (l’Horus-enfant) ou de son mari Osiris, avec lesquels elle forme la triade d’Abydos.
Sœur-épouse d’Osiris et déesse magicienne puissante, Isis est, très tôt dans l’histoire égyptienne célébrée comme déesse-mère par excellence. Son fils Horus est en effet issu de l’union posthume avec Osiris, démembré par son frère Seth. À partir de la Basse-Époque, son culte individuel gagne en puissance et la démarque peu à peu du mythe osirien et de ses aspects funéraires. Dans la dévotion populaire, elle est de plus en plus étroitement associée à Hathor, déesse-vache nourricière à qui elle est souvent associée. Elle reprend ainsi les attributs d’Hathor, notamment les cornes de vache flanquant le disque solaire que l’on retrouve sur la couronne de la statuette Co. 214, et devient le symbole de la féminité par excellence, ce qui justifie son association avec Aphrodite après la conquête grecque. Vénérée durant toute la période pharaonique, son culte connaît un développement sans précédent à partir de la période ptolémaïque (BRICAULT 2013 ; pour une présentation générale d’Isis, voir DUNAND Françoise 2000). Les rois hellénistiques lui font notamment ériger un grand temple à Philae où sont soulignés son aspect cosmique et sa supériorité sur les autres dieux.
Les collections du musée Rodin ne conservent aucune autre œuvre de ce type.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
Donation à l’État français en 1916.