Applique de mobilier

Néréide

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

H. 2,5 cm ; L. 9,7 cm ; P. max. 0,7 cm

Os, métacarpe de bœuf

Co. 2278

Comment

State of preservation

Cet élément de placage, à la teinte ivoirine uniforme, est brisé à ses deux extrémités. Des traces de radicelles s’observent sur la face comme le revers.

Description

Notre fragment se rattache à l’abondante série des appliques consacrées au thème du cortège marin, dont le musée Rodin abrite près de soixante-dix exemplaires. Le corps de la Néréide, coupé au niveau du buste, devait se prolonger sur une plaquette en os, disposée sous la nôtre. L’étroitesse des diaphyses d’os longs requerait souvent la juxtaposition de plusieurs éléments de placage, afin de reconstituer une figure ou une scène. Présentant un buste nu, vu de face, la nymphe tourne sa tête vers la droite. Son bras gauche démesurément étiré, retient son voile, qui, tendu par le vent, décrit une ellipse derrière elle.

 

Si elle appartient au type iconographique de la Néréide à demi-couchée, au visage entouré par un voile qui décrit un arc-de-cercle, notre figure en livre une version stylisée. Sa posture rappelle celle des nymphes des appliques du musée Rodin Co. 2217-Co. 2323 et Co. 5603, mais sa silhouette propose des contours davantage hésitants et des formes qui se dissolvent dans l’arrière-plan. Le buste très large, les membres lourds et la chevelure « casque », formée de grosses mèches tombant dans le cou, renvoient à une famille d’appliques bien représentée au sein de la collection du musée Rodin. Au sein de celle-ci, les pièces Co. 2203, Co. 2214, Co. 2267-Co. 2325, Co. 2271, accueillent des naïades qui constituent les images en miroir de notre figure. On citera aussi en guise de comparaison le fragment 22150 du musée Benaki (cf. MARANGOU 1976, n° 172 p. 117-118, pl. 51c).

 

L’anatomie très simplifiée se marie à des déformations expressives, à l’instar du bras gauche de la Néréide, ou de son buste très massif. Les traits du visage fortement incliné, ne sont que suggérés par de légères incisions. En outre, l’attitude semble très raide. Mis en exergue sur un certain nombre de plaquettes en os, ces différents critères stylistiques correspondent à une esthétique particulière, allant de pair avec un manque de relief. Tenant compte de la datation avancée par A. Loverdou-Tsigarida pour l’applique 18757 du musée Benaki (LOVERDOU-TSIGARIDA 200, n° 340 p. 182-183, 301, pl. 89), nous pouvons envisager une fabrication de notre pièce vraisemblablement à la même période, à savoir le VIe siècle.

 

Marquage

Au dos, sur la face interne du bord supérieur, 204 ou 274 ?, marqué à l’encre violette très effacée ; 89 ? au crayon gris, difficilement lisible.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 22150 (visage et coiffure).

-Paris, musée Rodin, Co. 2217-Co. 2293, Co. 5608 (position de la Néréide), Co. 2203, Co. 2214, Co. 2267-Co. 2325, Co. 2271 (style et image en miroir).

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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