Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 4,2 cm ; L. 3,8 cm ; P. 0,45 cm
Os, omoplate de boeuf ?
Co. 2226
Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 4,2 cm ; L. 3,8 cm ; P. 0,45 cm
Os, omoplate de boeuf ?
Co. 2226
Seul un petit fragment d’une plaquette qui accueillait sans doute deux personnages est conservé. Une partie du bord supérieur subsiste.
La figure d’homme se présente nue, à l’exception d’un himation attaché sur l’épaule gauche, couvrant en partie le haut du buste. Son bras gauche tient un thyrse, au dessin très simplifié, par sa partie sommitale. La présence de cet élément d’appui, sur la gauche du personnage, semble indiquer que le poids du corps reposait sur sa jambe droite. Le torse vu presque de face, le jeune homme tourne la tête vers la gauche, regardant peut-être un autre membre du cortège dionysiaque. Une main située le long du bord senestre cassé suggère, en effet, la présence d’une seconde figure.
Le buste, très court, est sculpté en faible relief. Le nombril est indiqué par une légère dépression en V. De légères incisions soulignent les détails anatomiques : pectoraux, ligne du sternum et linea alba, limites du pubis. La chevelure, qui semble traitée en mèches torsadées, cerne un visage penché, au nez busqué, surmontant une bouche fermée et un menton tronqué, mal dégagé du cou.
La coiffure en mèches parallèles, ainsi que le corps juvénile à la musculature estompée, orientent l’identification vers Dionysos. Le thyrse, retenu ici par son extrémité, s’avère souvent son apanage ; à moins qu’il ne s’agisse d’une lance, comme celle que maintiennent par la pointe, des figures d’hommes sculptées sur six appliques. Trois d’entre-elles offrent l’image d’un jeune éphèbe, légèrement tourné vers la droite, la main sur la hanche : musée Benaki (12744 : MARANGOU 1976, p. 123-124, n° 206, pl. 61a) ; musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes (E 17203 : MARANGOU 1976, p. 124, pl. 61b) ; musée du Caire (7090 : STRZYGOWSKI 1904, p. 184, fig. 238 p. 183). La pièce 71.41 du Walters Art Museum de Baltimore (RANDALL 1985, p. 86-87, n° 126) est construite sur le même schéma, avec une orientation vers la gauche de l’homme armé. Enfin, une applique en os découverte à Mampsis en Israël, emprunte cette figure tournée vers la gauche, mais lui adjoint, à droite, un bouclier (ROSENTHAL 1976, p. 98, pl. 22e). D’autres variantes plus tardives existent sur des appliques de petite taille (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 289, 313-315, n° 416-423, pl. 108-109).
Une seule plaquette de taille réduite, conservée au musée archéologique national d’Athènes, associe Dionysos tenant le thyrse, à une ménade jouant du tympanon (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 289, n° 265, pl. 70). L’attribut n’est d’ailleurs pas retenu par le sommet, mais coincé contre le bras gauche. Il s’avère donc ardu de se prononcer sur l’identité du personnage taillé sur cette applique très lacunaire.
Le style enlevé et suggestif de cette applique très plane se situe dans la lignée des petites appliques de forme rectangulaire ou trapézoïdale, convoquant les membres du cortège dionysiaque, datées pour beaucoup d’entre-elles du IVe au VIe siècle (voir à ce propos LOVERDOU-TSIGARIDA 2000). Toutefois, le rythme qui anime le personnage, et le rendu de l’œil, se retrouvent sur une longue applique que L. Marangou place dans la dépendance des modèles antonins (cf. MARANGOU 1976, 18770, p. 106, n° 106, pl. 32c). On peut donc proposer, sans aucune certitude, une fabrication au cours du IVe siècle, période marquée par un style assez hétérogène.
Comparaisons :
Pour l’iconographie :
-Athènes, musée archéologique national, ancienne collection Iliopoulou (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 289, n° 265).
-Athènes, musée Benaki, 12744.
-Baltimore, Walters Art Museum, 71.41.
-Israël, fouilles de Mampsis.
-Le Caire, anciennement au musée égyptien, 7090.
-Paris, musée du Louvre, DAE, E 17203.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.