Fragment de bas-relief présentant une figure féminine

Égypte > provenance inconnue (région thébaine ?)

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 10 cm ; L. 11,2 cm ; P. 2 cm

Calcaire Co. 3421

Comment

State of preservation

L’œuvre est en assez bon état de conservation. Les restes de la couche picturale qui recouvrait la figure sont observables à l’œil nu. L’épiderme de la pierre est altéré et des épaufrures y sont observées.

Description

sculptée d’une figure féminine à mi-corps, tournée vers la droite. A l’origine, cette figure était placée au sein d’une composition plus vaste, comme le suggèrent la bordure saillante à gauche (et sans doute au-dessus) et l’inscription hiéroglyphique en partie lacunaire à droite.

Les détails de la morphologie et les éléments de parure étaient soulignés par la peinture, guère visibles à l’œil nu désormais. La longue perruque tripartite, ceinte d’un bandeau noué à l’arrière du crâne, et les bracelets aux avant-bras étaient d’un bleu sombre, presque noir (à base de bleu égyptien, associé à un pigment rouge comme le suggèrent l’utilisation du logiciel d’amélioration d’images DStretch ® et les observations de la restauratrice S. Joigneau). Ces couleurs étaient sans doute présentes sur le collier ousekh, large ornement qui parait le cou de ladite figure.

 

L’identité du personnage féminin ici figuré semble à première vue perdue, mais certains détails iconographiques laissent penser à une divinité féminine, très probablement Isis ou sa sœur Nephtys.

Le bandeau entourant la chevelure rappelle la coiffure fréquemment portée par ces deux déesses, généralement surmontée du hiéroglyphe servant à écrire leur nom (zone aujourd’hui en lacune).

Par ailleurs, on remarquera le profil de la poitrine, fort détaillé ici, et la nudité probable de la figure. L’analyse des pigments et l’observation de la surface du relief suggèrent en effet l’absence de vêtement couvrant la poitrine, le torse étant seulement paré d’un large collier. Cette figuration avec la poitrine dénudée est l’un des caractères d’Isis et Nephtys, dans le cadre de la momification et des funérailles, lorsqu’elles sont figurées en tant que pleureuses. Elles sont alors dénommées Drty « les deux milans », en référence à leur transformation en oiseau lors de la recherche du corps d’Osiris (voir Y. Volokhine, « Tristesse rituelle et lamentations funéraires en Égypte ancienne », Revue de l’histoire des religions 225, no 2, 2008, p. 176-182).

 

De l’inscription présentée en colonne à droite de la figure féminine ne subsiste que la préposition composée Hr(j)-tp « au-dessus, sur ; au nom de » (à moins qu’il ne s’agisse du substantif H(rj)t-tp « supérieure, maîtresse » ou l’un de ses composés).

Le traitement du visage et de la morphologie sont caractéristiques de la période post-amarnienne (voire du tout début de la XIXe dynastie), notamment la poitrine et la taille haute. La représentation conservée étant fragmentaire et le bloc sans provenance connue, il n’est pas possible de préciser davantage.

Ce fragment est vraisemblablement issu d’un monument du Nouvel Empire et appartenait à une composition plus large (peut-être placée au sein d’une structure architecturée dont la bordure en relief visible aux extrémités gauche et supérieure serait la trace) ; mais il est difficile d’aller plus loin dans l’état actuel de nos connaissances.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Boreux 1913 : Hôtel Biron, 272 Fragment de bas relief (ou de stèle) en calcaire peint en rouge, représentant une femme assise tournée vers la droite. Il manque le haut de sa tête, tout le bas de son corps, et presque tout son siège. Devant elle restes d’une légère verticale d’hiéroglyphes. 12 cent. x 10 cent. ½. Estimé dix francs.

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

Back to collection >