Fragment d’orteil ayant appartenu à une statue monumentale.
L’orteil a été cassé, en biseau, au niveau du métatarse. Un petit fragment de la base sur laquelle le pied reposait est conservé sur le côté droit. L’œuvre ne présente aucun vestige des autres orteils et du pied. Les surfaces ont gardé leur polissage fin.
Gros orteil (hallux) du pied droit d’une statue dépassant, à l’origine, la taille humaine. L’arête sommitale de l’os est modelée par un volume dans la pierre, tandis que l’articulation entre les deux phalanges est indiquée par une fine incision. L’ongle ovale est particulièrement bien défini : on notera la présence du petit bourrelet de peau qui l’entoure, ainsi que la cuticule, indiquée par un trait finement incisé.
Si les surfaces ont conservé leur polissage fin, l’aspect rugueux – et donc non traité – de l’objet au revers suggère que le pied reposait à l’origine sur une base, qui aurait été cassée et non sciée. Un petit fragment de cette base est par ailleurs visible sur le côté droit.
En l’absence d’inscription, et étant donné l’état extrêmement fragmentaire du document, il n’est pas possible d’avancer une datation avec certitude. Cependant, le traitement du pied, et plus particulièrement des orteils, peut fournir certaines indications. En effet, les pieds dans la statuaire pharaonique n’ont pas toujours fait l’objet d’un même détail ou d’un même réalisme.
Cet orteil, charnu et soigné, est traité de manière naturaliste. Les ongles sont particulièrement bien détaillés. Ce type de traitement est bien attesté pour la XVIII
e dynastie (voir par exemple, trois orteils en diorite provenant des fouilles de Fl. Petrie et H. Carter à Amarna en 1891-1892 et conservés au Metropolitan Museum of Art de new York : Inv.
MMA 21.9.494,
MMA 21.9.514, ou encore
MMA 21.9.563. Le fragment de statue monumentale Co. 2339 pourrait donc provenir d’un monument daté de la XVIII
e dynastie, et plus particulièrement d’une effigie royale masculine (pour comparaison, consulter l’étude du pied posé sur la base d’une statue porte-enseigne au nom de Mérenptah conservée au musée égyptien de Turin, Inv. 1382 dans CONNOR 2017). Néanmoins, ce style naturaliste peut également se rencontrer pour des statues d’époque tardive.