Applique de mobilier

masque de théâtre entouré de pommes de pin

Égypte ?

IIe-IIIe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 1,9 cm ; L. 5,7 cm ; P. 0,4 cm

Os

Co. 2156

Comment

State of preservation

La plaquette présente une teinte ivoirine claire sur les deux faces. Elle est brisée en diagonale sur son côté senestre. Les creux de la face principale conservent des sédiments, ainsi que les résidus d’une substance poudreuse blanche et ocre rose clair.

Description

Cette applique fragmentaire est sculptée d’un masque joufflu à la coiffure bouclée, tourné vers la gauche. Le visage vu de trois-quarts est bordé, sur la droite, de fruits et d’aiguilles de conifères. Le long du bord conservé, semble tomber un drapé. Ce détail suggère une ornementation en lien avec l’univers théâtral.

 

Le motif décoratif du masque intégré dans une frise végétale est fréquent à l’époque impériale, dans de nombreux domaines : sculpture, orfèvrerie, mosaïque, textile. Notre pièce souscrit à un modèle établi puisque quatre autres exemplaires de même taille répètent avec des variantes le dessin du masque légèrement tourné vers la gauche. Si le type diffère, le masque constitue toujours le centre de la composition, bordé de végétaux et de fruits agencés de façon symétrique.

 

La tête aux joues rebondies renvoie par son aspect à une applique découverte à Éphèse (DAWID 2003, p. 66, n° 168 pl. 32). La stylisation des traits du masque de cette analogie contraste avec le moelleux des chairs, les yeux aux paupières recreusées ou la souplesse des boucles de la chevelure de notre pièce. Témoignant d’une facture de grande qualité, cette dernière propose une version beaucoup plus aboutie que les plaquettes d’Athènes (18777-18778 : MARANGOU 1976, p. 60, n° 215-216 p. 125, pl. 65 d-e), ou encore que le relief fragmentaire passé en vente publique à Chicago chez Harlan J. Berk le 26 octobre 2017 (lot 463). Toutes ces pièces présente en leur milieu un masque cerné de pommes de pin, bien que les fruits soient plus moins schématiques selon les plaquettes. On notera le soin tout particulier avec lequel ont été traités les cônes des pommes de pin et les aiguilles sur l’exemple du musée Rodin.

 

L. Marangou considère ces éléments comme des parois de boîtes, mais cette hypothèse semble contredite par les stries d’abrasion visibles au dos de la pièce, qui préparaient sans doute son application sur un support, par collage. L’applique mise au jour à Éphèse a été rapprochée stylistiquement de reliefs découverts sur le site, attribués à la fin du IIIe - début du IVe siècle. Bien que notre exemplaire procède du même carton que toutes les comparaisons citées précédemment, elle s’en démarque par un relief très délicat et une minutie particulière. Cette finesse nous incline à songer à une production un peu plus précoce, au IIe-IIIe siècle, à moins qu’il ne faille y voir la marque du talent d’un artisan accompli.

 

Comparaisons :

-Athènes, musée Benaki, 18777, 18778.

-Éphèse (DAWID 2003 n° 168 pl. 32).

-Vente Chicago, Harlan J. Berk Ltd., 26 octobre 2017, lot 463.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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