Applique de mobilier

ménade tenant un thyrse renversé

Égypte > provenance inconnue

IIe-IIIe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 15,1 cm ; l. 3,3 cm ; P. max 0,6 cm

Os, métacarpe droit de bœuf ? face postérieure

Co. 2073

Comment

State of preservation

La partie dextre de l’applique est brisée, la cassure ayant suivi les contours du drapé. L’os, de couleur claire, est légèrement terni par la couche de salissure sur la face principale. Le bord senestre et le bord inférieur sont conservés presque entièrement. On note quelques griffures sur la cuisse du personnage et à l’arrière-plan, ainsi qu’un petit éclat au bas du vêtement.

Description

très audacieuse située sous la poitrine du personnage. D’autres éléments de placage complétaient donc la figure. Ainsi, notre applique s’insérait dans un vaste décor qui devait composer une scène complexe. Un exemple de ce type de reliefs, mettant en scène le thiase dionysiaque, a été découvert lors des fouilles entreprises en 2002 sur l’acropole de Pergé en Turquie (Inv. K.F1 / 44.02.6 ej : ESCHBACH 2014, p. 75-76, Abb. 2 p. 77). Deux autres ensembles, respectivement conservés au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre (inv. MND 1866 : MARANGOU 1976, Pl. 17a ; MICHON 1935-1937, p. 357-361, Pl.), et au Staatliche Museum Ägyptischer Kunst de Münich (ÄS 5296 : MARANGOU 1976, Pl. 16c ; ESCHBACH 2014, n. 13 p. 78, Abb. 5 p. 79), illustrent ces panneaux formés de reliefs juxtaposés et voués à garnir des meubles de luxe. On note la présence, sur ces exemples, de thyrses, souvent sculptés en bordure du placage en os, et scandant les compositions par de grandes lignes verticales. La ménade, dont il ne subsiste que le bas du buste et les jambes, tient par deux doigts la tige d’un long thyrse. L’attribut, souvent brandi par Dionysos et les membres de son entourage, est renversé, la pomme de pin ou l’efflorescence mordant sur la bordure inférieure de l’applique. La tige est incisée d’un motif de zigzags comme sur le relief inv. MND 1866 du musée du Louvre, évoquant son aspect spiralé.

La jeune femme semble légèrement tournée vers la droite, la jambe gauche en appui, et la jambe droite légèrement fléchie. Aussi, est-il possible qu’elle était sculptée de profil, à l’origine. Un chiton densément plissé, dont le kolpos retombe sur le ventre, l’habille. La finesse de l’étoffe souligne plus qu’elle ne masque la forme des jambes. L’arrondi, au creux des jambes, pourrait suggérer la présence hypothétique d’un tympanon au sol. La qualité de la facture, qui transparaît dans le traitement du drapé diaphane révélant le corps, nous engage à proposer une date de réalisation assez haute, au cours du IIe-IIIe siècle.

Comparaisons :

-Le Caire, musée copte, inv. 8478.

-Paris, musée du Louvre, DAGER, MND 1866

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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