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Femme debout, dans l'attitude de la marche

Fragment de statue avec pilier dorsal

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

ÉPOQUE TARDIVE

[VOIR CHRONOLOGIE]

GRANIT GRIS

H. : 31,4 cm ; L. : 15,9 cm ; P. : 17,2 cm 

Co. 962

Commentaire

Etat de conservation

L’œuvre est fragmentaire : la statue est brisée au niveau des hanches et au-dessus des chevilles. Seule la partie médiane d'une statue, d'une hauteur initiale d'au moins 70 cm, est conservée au musée. Sur le côté, on remarque de nombreuses griffures sur la figure féminine gravée en creux derrière la jambe gauche. Des traces rougeâtres sur les cuisses et la main pourraient suggérer une corrosion métallique intervenue à une période indéterminée. Le poignet droit est très endommagé.

Description

Cette statuette représente un personnage debout dans la position de la marche apparente, c’est-à-dire le pied gauche en avant. Le bras droit est placé le long du corps, sa main serrant un rouleau de tissu. Aucun élément du bras gauche n’est visible sur l’œuvre, ce qui suggère qu’il devait être légèrement avancé ou replié sur le torse. Le personnage est habillé d’un vêtement long et moulant laissant apparaître le profil des jambes, dépourvues de tout modelé anatomique. Un pilier dorsal brisé assurait le maintien de l’œuvre et sa stabilité. On peut y lire deux colonnes de texte hiéroglyphique. Une petite figure féminine est incisée sur le côté gauche de la statue.

 

La position de la marche apparente assez prononcée ou encore la présence du rouleau de tissu dans la main droite sont, en règle générale, des éléments d'identification d'une image masculine. Néanmoins, la longueur et la forme moulante du vêtement indiquent la figuration d'une femme, bien que les hommes soient parfois représentés – surtout à partir du Nouvel Empire – avec de longues robes plissées. De plus, l'attitude de la marche apparente n'est pas totalement réservée aux hommes. En effet, l'étude de Maxim Panov, portant sur les inscriptions biographiques et les dédicaces religieuses féminines de Basse Époque, cite une œuvre similaire au nom de la prêtresse Tagerem, elle-même fille de prêtre (Metropolitan Museum of Art Inv. N° 2010.18, époque ptolémaïque). Contrairement à beaucoup de statues de femmes des époques antérieures, qui présentent un écart moins prononcé entre les deux pieds, la statue du Metropolitan adopte bien l’attitude de la marche apparente qui caractérise en général les statues masculines (cf. PANOV 2018, p. 58-60).

 

Derrière la jambe gauche de la statue, la seule conservée, une inscription hiéroglyphique et une figure féminine sont incisées sur le flanc du pilier dorsal. Debout, les pieds joints, la femme est représentée le bras droit le long du corps, alors qu'elle tient dans sa main gauche un sceptre surmonté de l’enseigne de Rê-Atoum. Il s'agit d'une tête de faucon parée d’un large collier ousekh à trois rangées de perles, et couronnant un contrepoids (pour une enseigne en bronze de Sekhmet ou de Bastet dans la collection Rodin, voir l'égide Inv. N° Co. 2443). Son bras gauche est replié sur la poitrine, poing fermé. La femme est coiffée d'une perruque traditionnelle tripartite, et vêtue d'une longue robe fluide qui s’étend jusqu’aux chevilles. Si l'on observe le profil de son sein droit, cette robe, qui est recouverte d'un long manteau à manches très larges et plissées, s'arrêtait juste sous la poitrine. La finesse du tissu laisse apercevoir en transparence la silhouette d'un corps svelte. Un bracelet large orne son poignet gauche, un collier ousekh sa poitrine. La figure se superpose à deux lignes verticales de démarcation, placées devant elle. En l'état actuel de conservation, leur identification est incertaine. La figure est, en effet, abîmée par l'érosion, surtout en sa partie inférieure où des griffures en surface masquent les détails. On pourrait cependant les interpréter comme un élément du vêtement.

 

Les inscriptions du pilier dorsal sont adressées au ka d'une chanteuse de Rê-Atoum, qui joue de la musique pour une divinité dont l'identité est perdue. Le texte placé au-dessus de la figure gravée sur le flanc gauche est partiellement lisible et mentionnerait une chanteuse nommée Nédytretj, elle-même brandissant une enseigne de Rê-Atoum. Cette statue serait donc très probablement celle d'une prêtresse des époques tardives et l'image incisée peut-être celle de sa fille.

Inscription

Des inscriptions sont présentes sur le pilier dorsal et au-dessus de la figure féminine incisée sur le côté gauche.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 288, "Partie supérieure (depuis la ceinture) d’une statue de femme vêtue d’une robe collante. Il reste un peu de l’avant bras et la main droite laquelle tenait le rouleau. Les pieds manquent. L’inscription dorsale, en 2 lignes horizontales, donne le nom d’une chanteuse de Ra-Toum ? Sur le côté gauche, entre la statue et le pilier dorsal, est représentée une femme. Haut. 31 cm. 300 frs."
Donation à l’État français en 1916.

Commentaire historique

Le fragment fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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