Relief en creux

Tête d’Osiris, tourné vers la droite face à un orant

Egypte > Provenance inconnue

Epoques tardives, probablement

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 13,7  CM : P. 31,4 CM

Calcaire

Co. 938

Commentaire

Etat de conservation

L’œuvre est en bon état de conservation. Sur l’ensemble de la surface ainsi que sur les tranches des éraflures, des traces de râpe et des griffures sont visibles. L’angle inférieur gauche est cassé. L’attache métallique au revers est oxydée. Présence de terre de fouille. 

Description

Sur ce bloc, le visage du dieu Osiris a été taillé en creux. L’image du dieu est incomplète ; dans sa partie inférieure, la représentation s’arrête à la base du cou et, dans la partie supérieure,  le haut de la couronne manque. Aucune des tranches du bloc n’est d’origine, toutes ayant été reprises à l’outil. Le revers a été complètement aplani. La coloration ocre brun qui recouvre la surface sculptée serait attribuable à une longue exposition du relief face contre terre. Les éraflures ont particulièrement endommagé certaines parties des motifs comme le sourcil du dieu ainsi que l’extrémité des phalanges de la main lui faisant face. On remarque de fines traces d’un enduit rose sur la tranche inférieure. Des inscriptions au graffite noir sont en partie visibles au revers et sur la tranche gauche. L’ancien numéro d’inventaire de ce relief est DRE 186.

 

Le dieu, tourné vers la droite, est représenté coiffé de la couronne Atef à laquelle sont ajoutées des cornes de bélier. Un uraeus, dressé sur son front, protège la divinité. L’ébauche d’une barbe postiche, droite, semble se distinguer dans le prolongement de son menton. Il arbore ses attributs habituels, à savoir le sceptre heqa dont on voit la crosse à droite et le flagellum dont l’extrémité supérieure se distingue derrière le dieu, à l’extrémité inférieure gauche du fragment. L’intégralité du relief a été taillée en creux, à l’exception de l’oreille qui se détache du fond en relief. Il faut peut-être y voir ici une évocation de la piété populaire qui désigne les divinités comme « à l’écoute » des prières et des adorateurs. La scène incluait un autre personnage dont on distingue la main droite, élevée à hauteur du visage du dieu. Ce personnage effectuait un acte d’adoration devant l’image du dieu.

 

Osiris est une des divinités les plus importantes du panthéon égyptien. Au IIème siècle, Plutarque rédigea De Iside et Osiride, seul récit complet, malgré quelques incohérences, de la légende osirienne. Nous devons aussi notre connaissance du mythe et du culte d’Osiris à d’autres auteurs classiques tels que Hérodote, Strabon, ou encore Diodore de Sicile. Plutarque nous raconte comment Osiris fut mis au monde par Nout le premier des cinq jours épagomènes et comment il apporta la civilisation au peuple d’Egypte. Mais Seth, son frère jaloux, fit construire un sarcophage à ses dimensions et promit, lors d’un banquet, de l’offrir à celui qui pourrait s’y allonger. Quand ce fut le tour d’Osiris, il referma le couvercle, le fit jeter dans le Nil où il atteignit la mer par la branche Tanitique. Sa sœur et épouse, Isis, ayant apprit qu’Osiris était arrivé devant Byblos, parti à sa recherche. Une nuit, Seth le retrouva et le découpa à la hache en quatorze morceaux qu’Isis parvint à retrouver dans les marais du Delta. Elle aurait offert une sépulture à chaque morceau ou bien, selon d’autres, elle aurait fabriqué des simulacres du corps afin que son époux soit adoré dans toutes les villes d’Egypte. Néanmoins, elle ne put retrouver son membre viril, dévoré par des poissons. Néanmoins, par une union posthume, Isis et Osiris engendreront un héritier, Horus. Plusieurs représentations où Isis plane (sous la forme d’un milan) au-dessus du corps de son défunt époux figurent cet acte (voir par exemple dans le temple de Séthi Ier à Abydos).

 

Dès lors, Osiris sera le dieu des morts, de la renaissance, de la végétation et du jugement des défunts avec comme particularité de n’être associé à aucune forme animale, presque toujours représenté de façon momiforme, Dans certaines représentations, la partie supérieure de son corps était remplacée par un pilier-djed. Le dieu est également reconnu dans la constellation d’Orion tandis qu’Isis se manifeste en Sothis, l’étoile annonçant l’inondation. Si l’étymologie de son nom Wsjr reste énigmatique, sa graphie, comportant un trône, souligne l’une des  caractéristiques d’Osiris, qui était de siéger comme un roi.

 

Au premier millénaire, Osiris sera l’objet d’un culte plus prestigieux que celui d’Isis. Osiris voit alors sa personnalité et ses rites se démultiplier, certains rituels variant en fonction des localités. Dieu ressuscité, il polarisa en quelque sorte les espoirs d’une population déstabilisée par différents troubles politiques. Si paradoxalement peu de temples lui furent entièrement consacrés, chaque grand sanctuaire se vit doté d’une chapelle dédiée à son culte.

Inscription

Anépigraphe.

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