Egypte > provenance inconnue
Nouvel Empire, XVIIIe dynastie
H. 30,6 CM : L. 28,3 CM; P.3,3 CM
Calcaire polychromé
Co. 947
Egypte > provenance inconnue
Nouvel Empire, XVIIIe dynastie
H. 30,6 CM : L. 28,3 CM; P.3,3 CM
Calcaire polychromé
Co. 947
L’œuvre, est en mauvais état de conservation. Il manque la partie inférieure de la stèle. Le pourtour de la face décorée a été bûché, entraînant une altération du décor, en particulier au niveau des yeux oudjat et celui de l’anneau chen, placé au centre du cintre. Deux éclats, modernes, sont bien visibles sur ce pourtour (en partie haute, au centre, et à mi-hauteur du pourtour droit). La pièce a problalement cassé alors qu'on était en train de l'évider. Les chants sont parsemés de petites cassures et épaufrures diverses. La pierre possède des zones de fragilité conséquentes. Sur la face, une ligne de délitement et de pulvérulence transversale parcourt l’œuvre.
Ce relief correspond à la partie supérieure d’une stèle funéraire où un couple, assis côte à côte, se tient derrière une table d’offrande. Devant eux, un officiant effectue une libation. Le décor est en méplat, les hiéroglyphes en creux rehaussés de pigment noir. Une sous-couche d’enduit préparatoire blanc est visible sur les personnages, en particulier dans les creux.
L’homme est habillé d’un pagne djendjit méticuleusement plissé, retenu par une ceinture torsadée. Il est coiffé d’une perruque boule courte couvrant l'oreille, à quinze rangs de mèches triangulaires. Un collier ousekh orne son cou, dont la double rangée de perles longues est enserrée par des rangs de perles courtes. Son sein gauche est apparent. Lourdement fardé, il porte à ses narines une fleur de lotus bleu. Sa main droite maintient une pièce d’étoffe repliée. Quelques traces de polychromie subsistent. Il possède une carnation ocre rouge foncée, une perruque noire bleuie avec le temps, un collier vert et le lotus qu’il porte à ses narines est rehaussé de pigment vert également.
La femme est vêtue d’une robe moulante à une bretelle frangée qui laisse son sein gauche apparent. Le bord gauche frangé a conservé les traces d’une ligne ocre rouge, pigment qui se retrouve en partie le long des phalanges de sa main droite et sur sa joue. Soigneusement fardée, elle est coiffée d’une perruque tripartite longue, dont les mèches sont méticuleusement matérialisées par de très fines stries. Des traces d’enduit blanc subsistent dans les creux de son image, en particulier au niveau du visage. Son collier ousekh est d’un modèle identique à celui de son époux. Un bracelet large, d’un modèle alternant perles colorées et renforts en or, orne son bras droit. La femme étend sa main droite, représentée en miroir, vers la table d’offrande tandis que sa main gauche est posée sur l’épaule gauche de son mari. Placée à côté de son époux et non derrière lui, ses genoux sont figurés devant l’image de l’homme.
De l'autre côté de la table d'offrandes, face à eux, un homme vêtu d’un long pagne simple, retenu par un nœud de tissu, semble coiffé d'une calotte. Debout, jambes en avant, de sa main droite, il verse le contenu d'un vase hes, d’où s’échappent deux filets d’un liquide rehaussé de pigment vert. Il semble coiffé d’une calotte. L’officiant est représenté au tiers de la proportion des défunts.
Entre eux, sur un guéridon, des pains, une tête de bœuf, des fruits s’amoncellent. Placé au dessus, mais en réalité situé à côté, un cuissot bardé a été déposé sur une table basse. Des lignes de contours tracées en ocre rouge subsistent par endroit (voir en particulier au-dessus l’oreille du de bœuf). La grappe de raisin a été recouverte de pigments noirs, progressivement bleuis par le temps.Une véritable « nature morte » d’offrandes est disposée en un tas d’une hauteur conséquente, assurant aux défunts profusion de mets pour l’éternité.
Au-dessus des personnages, les textes donnant les noms et titres des personnages ont été gravés en creux. Les signes sont comblés de pigment noir, devenu bleu. Surmontant et protégeant la scène, des yeux oudjat (dont la pupille est rehaussée de pigment noir) encadrent un anneau chen, badigeonné de jaune. Ils sont placés dans la partie cintrée de la stèle. Il est à noter que les proportions des yeux oudjat sont adaptées à celles de la scène. En effet, l’image du couple défunt occupant plus de la moitié du tableau, l’œil oudjat de gauche qui la surmonte est plus grand que l’œil oudjat situé à droite, œil protecteur de l’image de l’officiant et des offrandes funéraires qui sont présentées aux défunts. Les traits sont finement réalisés. De nombreuses stèles funéraires apparaissent dès le Moyen Empire, à la XIe dynastie, montrant le défunt et son entourage proche, très souvent son épouse, assis devant une table d’offrande de l’autre côté de laquelle se trouve un prêtre, une prêtresse ou un membre de leur famille venu les leur apporter. Les yeux oudjat n'appraissent pas dans les cintres avant la fin de la XIIe dynastie.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
Boreux 1913 : Hôtel Biron, 263, "Partie supérieure d’une stèle en calcaire peint. Dans le cintre, l’anneau [dessin] entre les deux uzas. Le [hiérogyphes] de [hiérogyphes] et sa femme (tout le bas du corps de celle-ci manque) sont assis tournés vers la droite, devant une table d’offrandes devant laquelle leur fils ( ?) [hiérogyphes] fait la libation. 12e dyn. 30 x 27 ½. Trois cent cinquante francs."
Donation Rodin à l'État français 1916.
Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.