Statuette fragmentaire en pierre, pour laquelle seule la tête et l’épaule gauche sont conservées. De nombreux chocs et épaufrures sont visibles sur toutes les faces de l’œuvre. Les cassures sont érodées, signalant une détérioration ancienne de la statue. Un pilier dorsal, soutenant la tête et destiné à recevoir des inscriptions, est partiellement conservé. De la terre d’enfouissement est toujours incrustée.
La statue représente un homme, dont la position initiale ne peut être déterminée à cause de l’état trop fragmentaire de l’œuvre. Le personnage est vêtu d’une tunique en lin possédant des manches bouffantes et plissées qui couvrent une partie de ses bras. Il est coiffé d’une perruque à frisons à deux pans, dont le niveau inférieur est bouclé.
En dépit du mauvais état de conservation, les traits du visage apparaissent fins, traités en léger relief. Les sourcils sont épais et légèrement arqués, les yeux sont frands, le nez et la bouche étroits, ce qui tranche avec le visage rond et le cou assez massif.
À l’arrière, un pilier dorsal quadrangulaire soutient la totalité de la tête de l’homme. Sur ce support plan, une colonne de hiéroglyphes incisés en creux, aujourd’hui quasiment disparue. Elle indiquait le nom et le statut social du personnage représenté.
Ce type de statue est très courant durant l’Antiquité égyptienne. Le style et l’habillement du personnage permettent de dater la statue Co. 5615 de la fin de la XVIII
e dynastie ou du de l’époque ramesside (voir le parallèle Louvre
E15568). Au Nouvel Empire, ces monuments étaient placés dans les temples ou dans les lieux de pèlerinage, afin de témoigner de la dévotion aux divinités, de bénéficier des offrandes présentées lors des rites, mais aussi pour que les visiteurs prononcent les noms et commémorent les hauts personnages des temps anciens. Malheureusement, le fragment d’inscription conservé sur le pilier dorsal ne permet pas de connaître l’identité du propriétaire de cette statue.