Ouchebti momiforme

Égypte > Provenance inconnue

Fin de la Basse Époque, probablement XXIXe-XXXe dynasties

[VOIR CHRONOLOGIE]

Faïence siliceuse

H. 10,8 CM : l. 3 CM (BRAS) : P. 2,1 CM (TÊTE)

Co. 3633

Commentaire

Etat de conservation

La figurine est fragmentaire (il manque le bas des jambes, les pieds et la base) et en mauvais état de conservation. Elle est cassée à mi-hauteur et les deux fragments conservés ont été recollés. La glaçure qui la recouvrait, de couleur verte à l’origine (voir le visage et comparer avec les ouchebtis Co. 2344 et Co. 2356), a été en grande partie calcinée. En effet, la dureté de l’objet et la patine brunâtre vitrifiée qui recouvre en grande partie sa surface suggèrent que l’objet a subi un incendie.

Description

Cet Ouchebti est en faïence siliceuse e. Le personnage est représenté debout sur une petite base rectangulaire (visible au dos). Son corps est entièrement emmailloté : seuls les bras et les mains – sommairement exécutés en relief – sont croisés au niveau de la poitrine. On remarque que les doigts ont été modelés par de profondes incisions. Dans chaque main se trouve un instrument agricole, très probablement une houe et un pic. La tête est ornée d’une perruque tripartite et le menton d’une longue barbe fine tressée. Le visage est allongé et les traits anguleux. Ils sont soigneusement détaillés. Les arcades sourcilières et les paupières sont visibles, le nez et les lèvres sont finement matérialisés. De grandes oreilles, de forme triangulaire sont indiquées (cf. Co. 2356).

 

Au revers de l’objet, un épais pilier dorsal s’arrête en bas de la perruque. L’ouchebti faisait partie de l’équipement funéraire des défunts aisés. Au fil du temps, ces figurines funéraires étaient réunies dans la tombe en nombre de plus en plus conséquent. Chargée de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts (transposition de celui des vivants), la figurine Co. 3633 tient dans ses poings fermés des instruments agricoles et porte un sac de graines sur le dos, du côté gauche. Le maillage rustique de ce sac est représenté au moyen de croisillons incisés.

 

Le matériau et le style de Co. 3633 sont typiques de la Basse Époque (SCHNEIDER 1977, type 5.3.1). Certaines caractéristiques, comme la forme de la perruque et la longue barbe fine, indiqueraient plutôt la fin de la période (XXIXe-XXXe dynastie).

Un proche parallèle est l’ouchebti au nom de Nesbanebdjed, daté de la XXXe dynastie, vendu chez Sotheby en 2008.

 

La collection du musée Rodin comporte plusieurs objets semblables à Co. 3633 et mieux conservés : Co. 2344, Co. 2356, Co. 2354 et Co. 2372, mais le plus proche parallèle est Co. 3632.

 

Également appelés chabtis ou chaouabtis avant la XXIe dynastie, les ouchebtis (du verbe oucheb, « répondre ») sont des « répondants », des figurines funéraires chargées de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts. Les exemplaires les plus anciens sont peut-être à identifier parmi les figurines en terre crue ou en cire de la XIe dynastie (vers 2000 av. J.-C.). Au début du Moyen Empire, une formule magique devait être récitée sur une statue du maître défunt afin de le protéger des basses besognes obligatoires dans l’Au-delà. Cette effigie était généralement momiforme et en bois (cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 67). Les figurines en pierre apparaissent à la deuxième moitié de la XIIe dynastie et une formule magique apparaît alors sur leur corps. Il s’agit d’un extrait du chapitre VI du Livre des morts. Le nombre et la qualité des statuettes augmentent progressivement au cours du Nouvel Empire et, à partir de la Troisième Période intermédiaire (vers 1070 av. J.-C.), elles sont généralement réalisées dans une fritte émaillée de couleur bleue qui accroche le regard. Les ouchebtis sont particulièrement nombreux à la Basse Époque, une seule tombe pouvant en contenir environ quatre cent. (Concernant l’origine et la fonction des ouchebtis, cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 62-70 ; BOVOT 2003, p. 11-18 et p. 46-52)

Inscription

Anépigraphe.

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