Relief funéraire

Homme tourné vers la gauche, placé sous un ciel étoilé

Égypte > provenance inconnue

Ancien Empire > Ve dynastie (?)

[voir chronologie]

Calcaire polychromé

H. 19,5 CM ; L. 12,7 CM ; P. 2,4 CM

Co. 3051

Commentaire

Description

Ce bas-relief fragmentaire appartenait à la partie supérieure d’une scène ou d’un registre sculpté en léger relief ; des étoiles à cinq branches disposées en frise, évoquant le domaine céleste, sont en effet visibles au-dessus d’un personnage masculin. Avec la ligne de sol traditionnellement présente sur les images planes égyptiennes – et que l’on peut, malgré la nature fragmentaire du bloc, imaginer sous les pieds de la figure masculine – elle définit un espace (à la fois l’espace de l’image et l’espace dans l’image). Les étoiles, davantage gravées que sculptées ici, étaient autrefois peintes en rouge et se détachaient sur une bande de couleur bleue.

 

On voit, sous ce ciel étoilé nocturne, la tête et l’épaule d’une figure masculine tournée vers la gauche, coiffée d’une perruque autrefois peinte en bleu foncé. La longueur de la perruque n’est pas conservée, du fait de la cassure à cet endroit là (des traces d’outils modernes sont d’ailleurs visibles), mais il s’agissait vraisemblablement d’une perruque courte et volumineuse laissant l’oreille dégagée. Les chairs sont peintes en ocre rouge, selon la pratique conventionnelle dans l’art égyptien différenciant les sexes ; on remarquera que l’ocre rouge couvre aussi le sourcil sculpté en relief (dont le tracé suit celui de la paupière supérieure). Il est possible qu’un élément de parure ait été présent au cou (pendentif ou collier ?), comme le suggère l’incision de la pierre à cet endroit.

 

Le modelé du relief, notamment la forme du visage du personnage masculin, et les pigments utilisés suggèrent une datation au sein de l’Ancien Empire, après la IVe dynastie.

 

On peut comparer ce petit fragment à des scènes issues des pyramides royales de la Ve dynastie, présentant divers personnages (hommes ou dieux) sous un ciel étoilé (par exemple L’art égyptien au temps des pyramides, catalogue d’exposition Paris, Galeries nationales du Grand Palais (6 avril-12 juillet 1999), Paris, 1999, p. 274-275, no 111). Elles concernent cependant le souverain ou des divinités et non de “simples” particuliers et on remarquera par ailleurs que le modelé des étoiles est assez grossier par rapport aux exemples royaux de l’Ancien Empire.

Il serait peut-être à rapprocher d'un autre relief de la collection, le Co. 3405, sculpté quant à lui dans le creux.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913, Hôtel Biron, 139, "Bas relief fragmentaire en calcaire. Tête d’homme, avec un morceau de l’épaule droite. Les chairs sont peintes en rouge, et la coiffure en bleu. Au-dessus de la tête le signe de l’étoile […] et le commencement du signe […] Ancien Empire. Plus grande largeur : 19 cent. Plus grande haut. 12 cent. Estimé quarante francs."

Donation Rodin à l’État français 1916.

 

Commentaire historique

Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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