Égypte > Provenance inconnue
Époque impériale
Terre cuite
H : 16,5 cm ; L : 5 cm ; P : 3,3 cm
Co. 2507
Égypte > Provenance inconnue
Époque impériale
Terre cuite
H : 16,5 cm ; L : 5 cm ; P : 3,3 cm
Co. 2507
Incomplet. Les jambes n’appartiennent pas au buste. Les deux fragments ont été joints avec du plâtre à l'époque moderne. Seules les jambes sont donc conservées d’une part et seul le buste est conservé d’autre part. L’avant-bras gauche a disparu, et le revers du buste a été abrasé.
La figurine Co. 2507 représente un personnage féminin debout nu, en attitude frontale. Elle a la main droite posée entre les seins. Un drapé couvre ses bras qu’elle maintient au-dessus de ses coudes. Ses cheveux forment de larges côtes réparties de part et d’autre d’une raie médiane. Elle est coiffée d’une haute stéphanè à deux niveaux, ornée d’un croissant de lune, attribut de Séléné, et de sept bossettes. Des bandelettes retombent sur ses épaules. Il pourrait s’agir de rubans d’Isis, attribut des prêtresses du cultes isiaque, Elle a le visage rond et joufflu, pouvant être qualifié de bouffi et porte un « collier de Vénus ». L’ensemble des détails ont été précisés à la pointe, de même que le contour des seins. Les pieds sont joints et les chevilles sont agrémentées de bracelets. Les hanches sont larges, le ventre rond et le pubis proéminent.
Les jambes et le buste appartiennent à deux objets différents et ont été assemblés à l’époque moderne. Les différences de facture et de style sont notables. En effet, les détails du buste ont été repris à la pointe dans un style presque graphique tandis que le modelé des jambes parait plus doux. Ces dernières sont d’ailleurs de meilleure facture que le buste et leur revers est détaillé ce qui n’est pas le cas de ce dernier. Enfin, la pâte des deux objets est la même, mais le buste est légèrement plus foncé que les jambes, ce qui indique un degré de cuisson plus important pour cet objet.
Le buste évoque, par son traitement, des figurines de sphinges provenant d’Antinoë et conservées au musée du Louvre (Dunand 1990, n°472-473, musée du Louvre AF 1084 et AF 7816). En effet la créature a également les seins ronds et détourés à la pointe, comme sur le buste de Co.02507. Ces objets sont datés de l’époque romaine sans plus de précision. En revanche, la coiffure à larges côtes rappelle celle de Julia Domna, épouse de Septime Sévère et impératrice de 193 à 211 ap. J.-C., permettant de supposer pour ce buste une datation de la fin du IIe à la première moitié du IIIe siècle apr. J.-C. La rondeur du visage, presque gras, et le style graphique abondent dans ce sens.
Les jambes sont tout à fait similaires à celles des figures féminines nues, les bras le long du corps et affublées de lourdes couronnes, produite en Égypte ptolémaïque (Fischer 1994, Nr. 808-813, pl. 85). La proximité stylistique est notable : la rondeur du ventre, l’importance du pubis et le galbe des cuisses sont quasiment identiques. Ces figures ont néanmoins les mains posées sur les cuisses, or, les jambes de Co.02507 n’en présentent pas les traces. Elles semblent plus proche d’une figurine conservée à Tübingen et publiée par Jutta Fischer en 1994 (Fischer 1994, Nr 958), dont les bras sont séparés du corps et les cuisses ne présentent pas de traces de mains. Les hanches sont larges, le pubis est mis en valeur et les chevilles sont ornées de bracelet de la même façon que les jambes de Co. 2507. Il est possible de proposer une datation proche de cette figurine, entre la fin du IIe et la première moitié du IIIe siècle apr. J.-C.
Ainsi, bien que les jambes et le torse soient issues de deux figurines différentes, les deux objets semblent avoir été produits à des périodes proches.