Déesse ophiocéphale

Egypte > Provenance inconnue

Nouvel Empire

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 2,5 CM : L. 1 CM : P. 1,1 CM

Pierre volcanique

Co. 2500

Commentaire

Etat de conservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. La surface est très érodée et poreuse. La partie inférieure manque, sectionnée au niveau de l’aine.

 

Description

Cette figurine inédite, qui serait en pierre volcanique, représente un serpent dressé au corps replié, probablement un cobra. Le reptile est coiffé d’une longue perruque tripartie. Cet allongement des pans de la perruque atteste du genre de la figurine : il s’agit d’un femelle. Au dos, cette perruque s’arrête au carré sous le niveau des omoplates. Les yeux sont clairement visibles, de part et d’autre du crâne aplati du reptile. Ils sont petits, et perçants. La bouche est fermée. Deux bras, à forme humaine, sont collés le long du corps. Les mains ne sont pas représentées. Les écailles ventrales, au nombre de six, sont légèrement saillantes. Au dos, sous la perruque, des incisions régulières en écaille de poisson représentent les écailles dorsales du reptile. Le bas de la figurine a disparu, sectionné au niveau de l’aine. Le mauvais état de conservation empêche de distinguer plus de détails anatomiques.

 

Une perforation horizontale traverse l’objet au dessus de la tête dans le sens de la largeur. Cette perforation, qui correspond à la représentation virtuelle d’une bélière en métal précieux, surmonte la tête de la divinité. Vue de face, les anneaux verticaux de cette bélière ajoutent un attribut à la figurine, qui semble arborer une coiffe composée de deux hautes plumes.

 

A l’arrière, de la terre de fouille ocre est incrustée dans les plis.

 

Cette figurine représente clairement un serpent anthropomorphe. Les serpents, et notamment les cobras, font partie des animaux emblématiques de la cosmogonie égyptienne. Nombre de divinités ont un cobra pour avatar, en particulier les déesses Meretseger, Nephtys, Ouadjet, Renenoutet, Sekhmet, Tefnout, ou encore l’Uraeus et l’œil de Rê. Dans le cas de la figurine Co. 2500, il pourrait s’agir d’une représentation de la déesse Meretseger. Meretseger (voir CORTEGGIANI 2010, p. 322-324) est une divinité protectrice de la nécropole thébaine, personnification de la Cime qui domine la rive ouest du Nil. Son culte est ainsi circonscrit à la région thébaine et au Nouvel Empire. Elle est associée aux déesses Hathor, Isis ou encore Renenoutet, ainsi qu’au dieu Ptah. Protectrice des défunts, elle assiste à l’embaumement et à la résurrection des morts dans l’au-delà. Meretseger est souvent représentée en femme dont la tête est celle d’un cobra (ophiocéphale), habituellement coiffé d’une perruque tripartite et parfois parée de différentes couronnes.

 

La figurine Co. 2500 est de toute évidence une amulette, qui s’inscrit dans les pratiques religieuses privées du Nouvel Empire. Les amulettes, aux dimensions généralement petites, apparaissent dès le début de l’histoire. Le mot amulette peut être traduit de différentes façons en égyptien mais l’étymologie renvoie toujours à la notion de protection. Ce terme désigne donc tout objet ayant une fonction protectrice pour son porteur.  Les amulettes peuvent être de différentes matières et représenter des symboles mythologiques, comme par exemple l’œil oudjat, le pilier djed ou bien des signes hiéroglyphiques ou encore des représentations de divinités. Mais il peut aussi s’agir de rouleaux de papyrus contenant des incantations magiques, pliés selon un certain procédé et portés par la personne à protéger. Cette tradition sera notamment très répandue au cours de la période ramesside (voir DONNAT, 2016). Avant le Nouvel Empire, les amulettes sont surtout retrouvées en contexte funéraire. En effet, ces objets étaient utilisés aussi bien pour les vivants que pour les morts et durant toute l’histoire pharaonique, on en plaçait, parfois en larges quantités, entre les bandelettes des momies afin d’assurer au défunt un voyage paisible dans l’au-delà. Les amulettes sont également portées sur soi, soit en forme de pendentifs, de bracelets ou de bagues, comme ce fut notamment le cas à Amarna (STEVENS 2009, p.10). Néanmoins, la production des amulettes s’intensifie nettement au cours de la XVIIIe dynastie. La production industrielle d’objets en faïence influe également la fabrication d’amulettes dont les matières deviennent de plus en plus variées et qui sont de plus en plus portées à la façon de bijoux ou incluses dans des colliers ou des bracelets. Les amulettes sont donc un élément central de la piété populaire et nous informent également sur les rituels ayant lieu au sein du foyer. Il n’est pas exclu que certaines d’entre elles étaient suspendues ou placées à divers endroits de la demeure afin d’assurer la protection de la maisonnée. Cependant, la documentation actuelle nous livre peu d’informations concernant les rites de consécration de ces objets.

 

Il est possible que l’amulette Co. 2500 ait été utilisée en contexte domestique ou funéraire, suspendu au sein d’un foyer ou placée près d’un défunt. Mais la présence d’une bélière, ainsi que ses petites dimensions rendent également possible son usage en tant que pendentif

Inscription

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