ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE.
BASSE ÉPOQUE, PROBABLEMENT XXVIE-XXVIIE DYNASTIES
Faïence siliceuse VERT OLIVE CLAIR
H. 9,8 CM : l. 2,7 CM (BRAS) : P. 2,4 CM (SOCLE)
CO. 2354
ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE.
BASSE ÉPOQUE, PROBABLEMENT XXVIE-XXVIIE DYNASTIES
Faïence siliceuse VERT OLIVE CLAIR
H. 9,8 CM : l. 2,7 CM (BRAS) : P. 2,4 CM (SOCLE)
CO. 2354
Complet. Bon état de conservation, excepté la glaçure qui a disparu sur presque toute la surface de l’objet. Des traces en sont encore visibles, notamment sur le visage, la barbe et le front. Elles indiquent que la statuette devait être à l’origine entièrement recouverte d’une glaçure de couleur vert olive vif. L’oreille droite de la figurine est endommagée.
Ouchebti en faïence siliceuse de couleur vert olive clair. Le personnage se tient debout, à l’aplomb d’une petite base rectangulaire, légèremetn trapézoïdale. Son corps est entièrement emmailloté : les membres ne sont pas visibles. Seules les mains – sommairement exécutées en relief – apparaissent croisées au niveau de la poitrine. Celle de droite tient une houe et celle de gauche un pic ; ces instruments, réalisés en léger relief, ne sont plus guère visibles. Le personnage porte une perruque tripartite et une longue barbe fine, non rayée. Les traits du visage et les oreilles – de grande taille – étaient détaillés mais sont érodés (comparer avec l’ouchebti Co. 2356, mieux conservé). Au revers de l’objet figure un épais pilier dorsal qui s’arrête au bas de la perruque. L’ouchebti faisait partie de l’équipement funéraire des défunts aisés. Ces figurines funéraires étaient chargées de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts (transposition de celui des vivants). La statuette Co. 2354 porte ainsi un grand sac de graines sur le dos, du côté gauche ; ce sac est soigneusement représenté par des croisillons, profondément incisés. La cordelette de suspension du sac se discerne en relief sur l’épaule gauche.
Le matériau et le style de cette figurine sont typiques de la Basse Époque, en particulier la longue barbe, l’emplacement du sac de graines, les petites mains qui tiennent une houe et un pic, ainsi que la base et le pilier dorsal (SCHNEIDER 1977, type 5.3.1). Voici un exemplaire bien daté (XXVe-XXVIe dynastie), au nom du prêtre Horemheb.
Le matériau et l’exécution de cette pièce sont les indicateurs d’une fabrication en série (au moyen de moules). Cette production est caractéristique de la Basse Époque. L’inscription gravée sur la face antérieure de la figurine Co. 2354 confirme l’estimation d’une datation saïto-perse.
Les plus proches parallèles se trouvent dans la collection du musée Rodin : Co. 2372 (ouchebti de même type) et Co. 2356 (ouchebti de même type, mieux conservé).
Également appelés chabtis ou chaouabtis avant la XXIe dynastie, les ouchebtis (du verbe oucheb, « répondre ») sont des « répondants », des figurines funéraires chargées de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts. Les exemplaires les plus anciens sont peut-être à identifier parmi les figurines en terre crue ou en cire de la XIe dynastie (vers 2000 av. J.-C.). Au début du Moyen Empire, une formule magique devait être récitée sur une statue du maître défunt afin de le protéger des basses besognes obligatoires dans l’Au-delà. Cette effigie était généralement momiforme et en bois (cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 67). Les figurines en pierre apparaissent à la deuxième moitié de la XIIe dynastie et une formule magique apparaît alors sur leur corps. Il s’agit d’un extrait du chapitre VI du Livre des morts. Le nombre et la qualité des statuettes augmentent progressivement au cours du Nouvel Empire et, à partir de la Troisième Période intermédiaire (vers 1070 av. J.-C.), elles sont généralement réalisées dans une fritte émaillée de couleur bleue qui accroche le regard. Les ouchebtis sont particulièrement nombreux à la Basse Époque, une seule tombe pouvant en contenir environ quatre cent. (Concernant l’origine et la fonction des ouchebtis, cf. SCHNEIDER 1977, vol. I, p. 62-70 ; BOVOT 2003, p. 11-18 et p. 46-52)
Sur la face antérieure, une colonne de hiéroglyphes encadrée de part et d’autre par un trait vertical, est disposée en creux. Le texte, qui se lit de droite à gauche, part de sous les mains et descend jusqu’aux chevilles. Piédestal et pilier dorsal ne comportent aucune inscription.
Sehedj ? le (prêtre) sem ? Chapery (ou Semchapery) ou chahy ... ? justifié (traduit par Jean-Luc Bovot)
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 152, "Ushabti en terre émaillée bleue avec inscription d'une ligne verticale sur la face antérieure. Haut. 97 millimètres. Estimé un francs."
Donation Rodin à l’État français 1916.