ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE TARDIVE OU ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE > XXVIe – XXXIe dynastie > 656 - 30 AVANT J.-C.
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 14,5 cm ; L. : 9,1 cm ; Pr. : 25,9 cm
Co. 208
ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE TARDIVE OU ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE > XXVIe – XXXIe dynastie > 656 - 30 AVANT J.-C.
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 14,5 cm ; L. : 9,1 cm ; Pr. : 25,9 cm
Co. 208
L’œuvre est en mauvais état de conservation.
Le métal oxydé présente une surface brun-rougeâtre composée d’oxydes et des emplacements vert vif composés de carbonates (malachite). La surface est assez lisse bien que des crevasses sur le pouce témoignent d’un nettoyage chimique souvent à l’origine de corrosions par la suite. Des rayures sur sa surface, visibles particulièrement du côté droit du coup de pied, indiquent que la corrosion a été arasée lors du nettoyage. Des chlorures sont disséminés sur la surface de l’intérieur de la cheville. Au niveau du talon, la perte de matière laisse voir la couche inférieure du métal. La cassure de la cheville n’est pas nette ce qui suggère que le pied était solidaire de la jambe et donc qu’ils ont été moulés ensemble.
L’œuvre Co. 208 figure un pied droit. Les dimensions de celui-ci suggèrent que la statue à qui ce pied appartenait à l’origine devait approcher de la taille humaine.
La cheville brisée introduit deux malléoles légèrement modelées et un coup de pied oblique et naturel. Les orteils sont clairement démarqués les uns des autres sur le dessus. On note en revanche, que le revers des orteils a été laissé brut. Les ongles sont figurés. À la naissance des orteils, sur le revers, une plaque rectangulaire est encore visible. Il s’agit du vestige d’un tenon sectionné qui servait à maintenir l’œuvre dans un socle aujourd’hui disparu. Bien que le dessous du pied soit plat, il n’est pas plein puisqu’une large ouverture le perce tout en laissant un petit rebord irrégulier par souci de stabilité.
Durant l’Antiquité, il existait trois façons de représenter un pied, suivant les canons de beauté de la culture égyptienne, romaine et grecque. Le pied égyptien possède un gros orteil avancé. Les orteils suivants se présentent en dégradé. Le pied romain est plus carré. Le pouce, le second orteil et parfois le troisième ont la même longueur. Enfin, le pied grec met en avant le second orteil par rapport au pouce. Ici, avec l’œuvre Co. 208, il pourrait s’agir d’un pied égyptien ou romain. En effet, il y a bien un dégradé des orteils, en revanche, le pouce et le second orteil ont la même longueur à quelques millimètres près. Ceci est particulièrement visible du dessous.
Quoiqu’il en soit, les dimensions importantes du pied indiquent qu’il s’agissait à l’origine d’une statue de roi ou de dieu pour qui la statuaire en bronze à taille humaine était réservée. La cheville droite indique également que le personnage se tenait les pieds joints, assis ou debout. S’il avait été représenté dans la position de la marche apparente ou avec un déhanchement, la cheville présenterait un pli ou une torsion. Le fait que le dessous du pied soit largement ouvert et qu’il n’y ait d’un seul tenon laisse envisager plus facilement une statue assise où la stabilité du personnage ne serait pas entièrement dépendante des pieds.
L’œuvre Co. 208 est unique dans les collections du musée Rodin.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin auprès de l'antiquaire Oxan Aslanian en août 1911.
BOREUX 1913 : 551 bis. "Pied droit en bronze. Long 24 centimètres. Haut 14 centimètres. 2500 frs. "
Donation à l’État français en 1916.