Égypte > provenance inconnue
L’époque hellénistique et romaine > Empereurs romains > vers 325-350 après J-C. (d’après le style)
Stuc polychromé et verre
H. 20 CM : l. 15 CM : P. 15,5 CM
Co. 1773
Égypte > provenance inconnue
L’époque hellénistique et romaine > Empereurs romains > vers 325-350 après J-C. (d’après le style)
Stuc polychromé et verre
H. 20 CM : l. 15 CM : P. 15,5 CM
Co. 1773
La tête est conservée en entier, ainsi que le cou.
Un manque à l’arrière de la tête, au-dessus de la nuque, et sur la lèvre inférieure. Les oreilles sont également endommagées.
L’épiderme a en grande partie disparu, entraînant avec lui la polychromie du visage.
Quelques traces de couleur noire sur les cheveux.
Plus qu’un masque, il s’agit d’une tête en ronde-bosse appelée « tête boule » (de l’allemand kugelkopf). Elle représente peut-être un jeune homme aux cheveux ras, ou une femme à la coiffure en calotte, qui épouse la rotondité du crâne. Dans ce cas, les cheveux, qui sont « peignés » dans une couche de stuc frais, apparaissent comme tirés vers l’arrière, et devaient probablement à l’origine être réunis en un chignon. Le chignon ayant aujourd’hui disparu, il ne reste plus sur l’occiput qu’une surface lisse qui indiquerait son emplacement (cf. AUBERT, CORTOPASSI 2004, p. 22). Les cheveux étaient noirs à l’origine (quelques traces subsistent).
Sous la courbe des sourcils – indiquée en relief –, les yeux, recouverts d’une fine plaque de verre colorée, sont placés en oblique. La paupière supérieure est en net surplomb. L’absence d’épiderme laisse voir la couche de stuc ajoutée autour des yeux pour maintenir les plaquettes de verre en place. Le nez se réduit à un cône fin. La bouche est très petite et les lèvres légèrement proéminentes. Le sillon naso-labial et une fossette au menton sont présents.
Les « têtes boules » sont la dernière étape du masque funéraire égyptien en stuc. Par leur grande schématisation, elles correspondent tout à fait à l’évolution stylistique qui commence dès l’époque de Dioclétien (empereur de 284 à 305 après J.-C.) dans tout l’empire romain (cf. AUBERT, CORTOPASSI 2004, p. 175). Comparer avec les deux têtes analogues conservées à Paris, Musée du Louvre AF 6665 (AUBERT, CORTOPASSI 2004, p. 175, E 3 et 1998 Portraits de l’Egypte romaine, p. 79, cat. n° 34) et AF 6701 (AUBERT, CORTOPASSI 2004, p. 175, E 4). Sur cette deuxième tête, une zone légèrement concave contourne le crâne, peut-être pour recevoir une tresse (?), et sur l’occiput subsiste l’emplacement pour le chignon, comme sur Co. 1773. Ils sont de provenance inconnue et datés du IVe siècle après J.-C.
Une autre tête, quasiment identique, est conservée à Francfort sur le Main, Liebieghaus Inv. M. 449 A (provenance : Touna el-Gebel) (GRIMM 1974, pl. 107, 2). La différence la plus visible se situe au niveau des yeux, plus étroits sur la tête de Francfort.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
Donation Rodin à l'État français 1916.
Le masque était exposé du vivant de Rodin dans l'atelier de peinture de la Villa des Brillants à Meudon, protégé par une vitrine (voir images historiques ci-contre).