Priape

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque ptolémaïque

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
CO. 1197

Commentaire

Etat de conservation

État fragmentaire. La figure est brisée à la taille, à hauteur du phallus à l'avers et au-dessus des fesses au revers. Le sommet de la corne d'abondance est lacunaire.

Description

Est représenté un personnage masculin debout nu. La légère inclinaison du bassin permet de constater qu’il prend appui sur sa jambe droite, tandis que sa jambe gauche est libre. Il tient une corne d'abondance du bras gauche et sa main droite est levée au-dessus de la tête, tenant un objet difficilement lisible. Il est barbu et porte une épaisse couronne de fleurs ornées d'un ruban horizontal. Un pan de drapé repose sur son épaule gauche. La cassure laisse apparent le bord supérieur d’une cavité ronde à l’emplacement du pubis. Celle-ci recevait un phallus amovible, qui permet de reconnaître le dieu hyperphallique Priape. Ce procédé était relativement fréquent pour les représentations du dieu. Nous pouvons en effet relever plusieurs exemples de types très différents, conservés à Tübingen et probablement originaires d’Alexandrie. Publiés par Jutta Fischer (Fischer 1994, Nr. 705, 709, 711, p. 302-303, pl. 75-76) ils sont tous datés du IIsiècle apr. J.-C., de même que quelques exemples conservés au British Museum (Bailey 2008, p. 104-105 pl. 68) ou au musée du Louvre (Dunand 1990, 439-441, 444, p. 163-165) datés entre le Ier et le IIIe siècle de l’ère chrétienne. Cependant, la souplesse de la figure de Priape invite ici à proposer une datation assez haute, du courant de l’époque ptolémaïque, contrairement aux figurines énoncées ci-dessus, dont l’attitude est beaucoup plus rigide et frontale. Nous pouvons en effet citer un exemple provenant de la nécropole de Hadra, dans la zone d’Ezbet el-Makhlouf, conservé du musée gréco-romain d’Alexandrie et datable entre 250 et 100 av. J.-C. (Adriani 1940, p. 109-110, pl. XXXVIII, 2 = inv. 25628 ; pour la datation voir Kassab-Tezgör 2007, p. 17-19).

Priape est bien représenté au sein du large corpus de la petite plastique égyptienne d’époque hellénistique. Equivalent grec de Min, divinité associée à la fécondité, Priape est vénéré comme protecteurs de la nature sauvage et de la nature domestiquée (champs et jardins). Priape, Min et Harpocrate forment un trio de divinités personnificatrices de la fécondité. Priape tient ici pour attribut, en commun avec Harpocrate, une corne d’abondance symbolisant sa puissance fertilisatrice, de même que sa couronne de fleurs alvéolée.

 

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