Egypte > provenance inconnue
Époque ramesside, avant XXIIIe dynastie
H. 20,8 CM : L. 19,2 CM
Calcaire polychrome
Co. 6420
Egypte > provenance inconnue
Époque ramesside, avant XXIIIe dynastie
H. 20,8 CM : L. 19,2 CM
Calcaire polychrome
Co. 6420
Le relief présente de nombreuses altérations notamment à cause de l’humidité qui a pénétré le plâtre du cadre. On remarque aussi des traces de lichens. L’ensemble est parcouru de nombreuses fissures fines probablement apparues après le montage du relief. Le relief montre aussi de nombreux éclats et cassures ayant pour conséquence la disparition de fragments conséquents.
Ce fragment de bas-relief en calcaire polychrome est cassé en plusieurs morceaux recollés et présentés dans un cadre en plâtre peint en marron. Un personnage masculin, de profil, est tourné vers la droite. Le fragment préserve l’image du personnage depuis le sommet du crâne jusqu’au haut de son torse. La figure est en relief dans le creux. Le personnage est coiffé d’une perruque courte descendant jusqu’aux épaules et arbore également une épaisse mèche plus longue dont le bout est recourbé. Elle n’est pas tressée mais un renflement dans sa partie supérieure indique très clairement le nœud de départ de cette mèche, qui va en s’amincissant. Cette mèche se recourbe vers l’épaule droite du personnage. L’œil est grand, étiré et saillant, avec l'extrémité lacrymale vers le bas, caractéristique typique de l'art post-amarnien ramesside. La pupille n’ést pas représentée. Fardé, une épaisse ligne de fard le prolonge. Le sourcil est fin et s’étire jusqu’à la chevelure. Le nez est légèrement busqué et fin, typiquement ramesside. La narine est délicatement représentée. La bouche est charnue, aux lèvres ourlées, la commissure des lèvres est profonde et très marquée. Le menton est petit mais volontaire et présente une courte barbe de section carrée. Deux plis soulignent la courbe du cou, particulièrement allongé. Un arrondi suggère qu’il était vêtu d’une tunique. Malgré un état de conservation critique, il est visible que l’exécution du relief est d’une très belle facture. Les traits du personnage sont fins et délicats.
Le relief prend la forme d’une plaque approximativement carrée. L’ensemble de la plaque est parsemé de cassures et d’éclats. On y observe également de nombreuses traces d’outils comme des râpes et des ciseaux plats. Les bords supérieurs sont les plus abîmés. On remarque différentes traces de couleurs, appliquées en couches épaisses. Un enduit rosé semble avoir été badigeonné en surface, badigeon qui recouvre les chants latéraux, sauf au niveau des cassures. On observe également les restes d’une pâte blanche appliquée sous les pigments colorés au niveau du torse, notamment vers les épaules et autour de la mèche. Des traces de pigment noir sont préservées sur le sourcil. Sur le visage et le cou, on remarque également des traces ocre rouge qui d’après analyses (Sandrine Pagès-Camagna-C2RMF-février 2012) se révèlent contenir du plomb, indiquant une datation remontant au plus tôt à l’époque ptolémaïque. Des traces de bleu égyptien dont encore visibles sur la coiffe, notamment au niveau de la partie supérieure de la mèche. Un bleu verdi est encastré sur son épaule gauche et quelques traces de ce pigment parsèment son torse. La mèche est la partie du relief qui conserve le plus de traces de pigments, à savoir l’enduit rose, la préparation blanche, des pigments jaunes ainsi que le bleu. Le numéro d’inventaire actuel est inscrit à l’encre noire sur pellicule isolante sur le chant inférieur.
Il s’agit vraisemblablement ici de la représentation d’un jeune homme de rang royal. Marque distinctive des enfants depuis l’Ancien Empire, la longue mèche latérale qui pend sur l’épaule droite est habituellement appelée la « mèche de l’enfance ». La mèche de l’enfance est portée aussi bien par les filles que les garçons. Elle carctérise aussi le prêtre de Ptah, prêtre sem, ou lounmoutef. Le défunt représenté sur l’un des masques funéraires du musée Rodin, le Co. 3251, possède cette mèche. Ce masque était destiné à être déposé sur la momie d’un jeune garçon. Cette mèche très spécifique possède également une charge symbolique forte puisqu’elle est associée à Horus enfant, qui l’arbore en permanence. Les formes et les styles varient, notamment chez les enfants royaux qui peuvent l’arborer dans une coiffe parfois très sophistiquée. À l’époque gréco-romaine, les rois peuvent l’arborer en plus des autres coiffes et attributs royaux (DERRICK, 1998, p. 91-105). Si elle peut être portée par un roi afin de manifester son ascendance divine et sa régénération, elle est davantage l’attribut des princes et des princesse, représentés adultes mais portant la mèche de l’enfance afin de rappeler leurs devoirs dynastiques et religieux. Le jeune homme représenté ici n’a pas le crâne rasé mais porte une perruque en plus de sa mèche de l’enfance. Il semble donc qu’il soit adulte et conserve sa mèche comme signe de son rang royal, suggérant ici la représentation d’un prince.
Ce type de représentation se retrouve dans de nombreux temples et sépultures de différentes périodes. Un certain nombre de reliefs conservés dans des musées présentent des enfants royaux arborant la mèche de l’enfance à l’instar de l’ostracon EA5620 du British Museum qui présente le prince héritier portant la mèche de l’enfance ou encore la stèle EA555.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
Donation Rodin à l’État français en 1916.